13 avril – Albertine Necker de Saussure (1841)
…ce qui nous semble essentiel, c’est de laisser souvent la jeune machine aller seule et d’en voir le jeu, tandis que nous sommes encore à temps pour les reprendre en sous-oeuvre… Arrivé à l’âge de 10 ans, l’élève… sera l’enfant de la civilisation, sans cesser d’être celui de la nature…
Cette fine observation est tirée du premier volume de L’Éducation progressive d’Albertine Necker de Saussure. Parue dès 1828, cette première partie sera suivie de deux autres qui paraîtront sur une période de dix ans. C’est l’oeuvre de toute une vie.
Albertine de Saussure nait à Genève en 1766. Elle est la fille d’Horace-Bénédict de Saussure, le naturaliste pionnier de l’alpinisme, connu pour son ascension du Mont-Blanc. À 19 ans, elle épouse Jacques Necker, le neveu du ministre des Finances du roi de France Louis XVI. Elle devient ainsi la cousine de Germaine de Staël.
Initiée aux sciences naturelles très tôt, Albertine se passionne également pour les lettres. Elle va fréquenter le salon de sa cousine. Malheureusement souffrant de surdité, elle se retirera pour se consacrer à ses enfants et à l’étude. Ce n’est qu’après la mort de sa cousine en 1817 qu’elle s’ose à publier une première Notice sur Mme de Staël.
Son ouvrage pédagogique, n’est pas révolutionnaire, mais fait référence. Basée sur une observation minutieuse, elle remet en cause l’éducation négative de Rousseau. Mais dans sa troisième partie consacrée à l’éducation des filles, elle n’ose pas sortir des sentiers battus par son époque.
Albertine Necker de Saussure mourra paisiblement dans sa demeure de la vallée du Salève, ce 13 avril 1841.