Un automne à Québec
Je suis en retard pour la chronique de cette semaine. C’est la faute à l’automne ! L’automne est trop beau à Québec et je ne suis pas le seul à en profiter. Les touristes sont très nombreux. Si la tendance se maintient (c’est la formule consacrée pour les soirées électorales au Québec avant d’annoncer le vainqueur…), 2017 battra le record de visiteur de 2008.
L’année des festivités du 400e anniversaire de la naissance de la ville détient toujours ce record. Je ne pense pas que ce soit le 150e de la Confédération canadienne qui soit à l’origine du record qui va être battu à la fin de cette année. Ce jubilé n’a pas eu beaucoup d’écho en ville de Québec. Je crois simplement que la hausse constante de la notoriété touristique de la Capitale nationale explique plus sûrement ce record.
Il faut dire que ce n’est pas d’hier que la ville de Québec joue la carte touristique. Si c’est en 1985 que le Vieux-Québec est devenu un site du Patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO, lord Dufferin avait donné une impulsion décisive un siècle plus tôt.
Frederick Hamilton-Temple-Blackwood, né le21 juin 1826 et mort le 12 février 1902, fut le premier comte de Dufferin. La reine Victoria le nomma gouverneur général du Canada. Il occupa se poste entre le 25 juin 1872 et le 19 octobre 1878.
Quand les fonctionnaires municipaux de la ville de Québec commencèrent à démolir les murs de la vieille cité, Dufferin était consterné, et les persuada d’arrêter la démolition et de réparer et restaurer ce qui avait été déjà endommagé.
Cette phrase tirée de sa biographie sur Wikipédia résume son action. Il a été un visionnaire en voulant faire de Québec une destination touristique, c’est ce que je raconte aux touristes que je guide à travers la ville. Il a aussi donné son nom à la terrasse publique qui offre un belvédère incomparable devant le Château Frontenac dominant le fleuve Saint-Laurent.
Lord Dufferin est donc aussi un peu responsable du record battu. L’achalandage touristique de ce mois d’octobre mobilise tous les guides du Vieux-Québec. Les beautés de la saison, mais aussi les ouragans de l’Atlantique qui poussent les bateaux croisières sur le Saint-Laurent, expliquent la masse de visiteurs présents dans les rues de Québec.
C’est donc presque quotidiennement que je marche dans les rues. Parfois avec un groupe d’une quinzaine de touristes de tous les horizons francophones, parfois en visite privée avec un couple et même une fois, en taxi avec deux soeurs québécoises qui voulaient profiter des beautés de leur capitale. Je ne m’en lasse pas. Je raconte des histoires et, même si je n’ai pas l’accent d’Amérique, les visiteurs semblent attentifs.
« À l’époque, les guerres se réglaient plus vite, car on mettait les chefs devant… » J’aime voir les sourires apparaître sur les visages qui me font face. Je n’ai pas toujours le temps de parler de la jambe du général Arnold ou de raconter la légende des canons de Frontenac, mais l’amour de la ville née du rêve de Samuel de Champlain est partagé par beaucoup.
Un automne à Québec, c’est un moment agréable et même si elle ne supprime pas tous les soucis et aléas de la vie, la saison est exquise et il faut profiter de son soleil, car l’hiver ne va pas tarder.