Valais Libre

31 mars 2018

366 histoires suisses

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31 mars – Manifeste du major Davel (1723)

Mort du major Davel

Nobles, Illustres et Souverains Seigneurs,

Un moment de juste attention, et de serieuse reflexion sur vôtre conduitte envers le Pays de Vaud, vous rendra convaincu par vous même, que c’est par votre inegalité, presomption, et tirannique gouvernement, que vous êtes decheus de la souveraineté du Pays de Vaud, qui a pris la resolution de ne plus à l’avenir reconoitre aucune ordre de vôtre part, sans qu’aucune menace ou promesse de quelle nature que ce soit y aporte jamais aucun changement….

Ainsi commence le manifeste du major Davel. Sa lecture, ce 31 mars 1723 lui vaudra la mort. Pourtant, lorsqu’il investit la Place de la Cathédrale à Lausanne et qu’il demande la convocation du Conseil de ville, les autorités semblent l’écouter avec bienveillance. Mais, en douce, ils avertissent Berne et le commandant de l’arrondissement de Lavaux est arrêté le lendemain.

Jean Daniel Abraham Davel est un fils de pasteur né à Morrens, dans le canton de Vaud, en 1670. Après une formation de notaire, il s’engage au service étranger. Il servira sous les ordres de Guillaume III, stathouder de Hollande et roi d’Angleterre, puis au service du roi de France. Il rentre dans son pays en 1712 et participe à la guerre de Villmergen en juillet. Son courage et son sang-froid attirent l’attention de Berne qui va le nommer grand-major commandant de l’arrondissement de Lavaux.

30 mars 2018

366 histoires suisses

30 mars – Baillages communs (1415)

Soldats bernois

Baillages communs, voilà un terme qui apparaît fréquemment dans l’histoire suisse. Gemeine Herrschaft, baillage commun en français, décrit une région, un territoire qui est géré conjointement par plusieurs cantons. Ils étaient des pays sujets d’un ou de plusieurs cantons, mais en aucun cas de tous. Les premiers baillages communs apparaissent en Argovie.

C’est ce 30 mars 1415 que Berne envahit la région d’Argovie. En deux semaines, les villes d’Aarau, Zofingue, Brugg et Lenzburg sont conquises. Berne a profité de la mise au ban de l’Empire du comte Frédéric IV d’Autriche. L’Empereur a ordonné la confiscation de ses terres pour avoir soutenu l’antipape Jean XXIII lors du Grand Schisme d’Occident.

Les territoires conquis sont divisés entre Berne, Lucerne et Zurich. Deux baillages communs sont créés dans la région de Baden et du Freiamt. Cette organisation territoriale durera jusqu’à la fin de l’ancienne Confédération en 1798. Il y aura divers types de baillages communs.

Leurs droits sont différents de celui des cantons et de celui des pays alliés. On retrouve des baillages communs dans la région d’Argovie, de Thurgovie et dans la Suisse orientale pour ce qu’on appelle les baillages allemands. De nombreux baillages italiens sont créés au moment des prises sur le duché de Milan à la fin du XVe et début du XVIe siècle. Ils recouvrent le Tessin actuel.

Il en existera aussi en Suisse romande. Les Dizains valaisans sujets des Dizains du Haut-Valais sont souvent classés aussi comme baillages communs.

29 mars 2018

366 histoires suisses

29 mars – Le Liechtenstein (1923)

Liechtenstein

Le territoire de la Principauté de Liechtenstein est réuni au territoire douanier suisse et en constitue une partie intégrante.

Il s’ensuit que, pendant la durée du présent traité, aucun droit ne pourront, d’un côté comme de l’autre, être perçus à la frontière entre la Suisse et Liechtenstein et qu’aucune restriction ou interdiction des importations et exportations ne pourra être édictée, à moins que des restrictions et interdictions de ce genre ne soient considérées comme admissibles dans le trafic de canton à canton.

L’article premier du traité conclut entre la Suisse et le Liechtenstein ce 29 mars 1923 résume clairement les dispositions prises entre les deux États. Les unions monétaire et postale suivront. La petite principauté enclavée entre l’Autriche et la Suisse a trouvé dans ses accords les moyens d’assurer son développement.

Son histoire est étroitement liée à celle des cantons de Suisse orientale. Après l’abandon par le Chapitre de Coire des droits qu’il détenait sur la région, les princes du Liechtenstein les acquièrent au début du 17e. Ces territoires sont érigés au rang de Principauté du Saint-Empire en 1719.

La famille princière saura manoeuvrer habilement durant les mouvements du début du 19e. Napoléon les intègrera dans sa Confédération du Rhin. En 1818, le prince a la sagesse de transformer sa monarchie absolue en monarchie constitutionnelle ce qui lui permettra de survivre. En 1921, la démocratie parlementaire vient compléter le pouvoir constitutionnel du prince.

28 mars 2018

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28 mars – Libération de Bonivard (1536)

François Bonivard dans sa prison de Chillon

Ce pilier autour duquel mes pas avaient creusé un sillon qui semblait gravé par quelque outil dans la pierre... Ce pilier du château de Chillon restera à jamais attaché à la mémoire de François Bonivard, mais, ce 28 mars 1536, après y avoir été enchaîné durant 6 ans, il est libéré par les troupes bernoises.

Le capitaine commandant le château avait reçu l’ordre du duc de Savoie de tuer les prisonniers en cas d’attaque, mais la garnison effrayée par la terrible réputation des Bernois avait préféré s’enfuir durant la nuit abandonnant les prisonniers à leur sort. Bonivard fut délivré et lord Byron put écrire, trois siècles plus tard, Le prisonnier de Chillon: Le lac Léman baigne les murs du château de Chillon. Du haut des créneaux blancs comme la neige, la sonde s’enfonce à mille pieds dans la profondeur des ondes qui enveloppent le donjon de toutes parts

François Bonivard, destiné à l’Église, hérita de son oncle le prieuré de Saint-Victor aux portes de Genève. Sujet du duc de Savoie, il sympathisa avec les patriotes genevois qui s’opposaient aux velléités de Charles III. Il fut emprisonné en 1530 dans les cachots du château de Chillon.

L’obscur caveau où nous gisions est construit plus bas que le niveau du lac. Nous entendions jour et nuit les flots battre la muraille au-dessus de nos têtes… Byron chantera cette longue attente au son du Lac Léman.

Libéré, François Bonivard ne retrouva pas son prieuré à cause de la Réforme. Il reçut une pension en compensation. Il fut chargé d’écrire les Chroniques de Genève, et plus particulièrement de décrire les événements qui avaient conduit à l’autonomie de Genève.

27 mars 2018

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27 mars – À la découverte du pays (1699)

La Suisse n’est pas un désert aride et inculte, ni un coin de perdu du vaste monde, mais, elle recèle autant et davantage de merveilles naturelles qu’aucun autre pays. Johann Jakob Schneuchzer est convaincu de cela, mais pour en avoir le coeur net, il envoie, ce 27 mars 1699, une lettre invitant à rechercher toutes les merveilles naturelles qui se trouvent en Suisse.

Publiée en latin et en allemand, cette invite, avec ses 186 questions annexées, voulait rassembler des informations sur les différents aspects de la Confédération suisse. Le savant zurichois tirera de ces réponses de nombreux ouvrages qui jalonneront son parcours. Il fondera aussi des revues scientifiques: la Nova literaria helvetica, paru en latin de 1702 à 1715, ainsi que la description germanophone des Histoires naturelles du pays suisse, publiée comme hebdomadaire de 1705 à 1707.

Scheuchzer est un chercheur novateur. Médecin de formation, il englobe un vaste savoir. Il voue une grande partie de sa vie à une meilleure connaissance de son pays. Il publiera en 1712 une carte de la Suisse qui sera la meilleure de son époque. En 1708, dans Doléances et Revendications des poissons, il montre que les fossiles sont d’origines organiques et prouvent, selon lui, la réalité du déluge.

Né à Zurich en 1672, Johann Jakob Scheuchzer y décèdera en 1733 au terme d’une vie entière vouée à la science. La recherche et l’illustration des richesses de son pays ont occupé son esprit.

26 mars 2018

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26 mars – Une loi contre le communisme (1846)

On déboulonne les statue du communisme…

On me reproche de tendre au renversement de l’État ? Au contraire: je tends à son accomplissement. Ce qui met l’État en danger, c’est l’appauvrissement constant de ceux qui ne possèdent rien. La classe possédante ne pense qu’à défendre ses biens contre une révolution sanglante: je ne cherche qu’une solution pour éviter ce conflit meurtrier et pour améliorer le sort des ouvriers par des moyens pacifiques.

Le jeune rédacteur du journal Der Bote von Uster n’a que 23 ans lorsqu’il écrit ses lignes en 1845. Jean-Jacques Treichler ira même jusqu’à proposer des réformes politiques pour le canton de Zurich. Le 2 mars 1845, ils proposent ses principes politiques pour ouvrir le suffrage universel. Il demandera, entre autres, l’élection du Grand Conseil par le peuple.

Mais ce 26 mars 1846, le Grand Conseil de Zurich adopte une Loi contre les menées communistes. Cette Maulkrattengesetz (loi muselière) mettra un terme aux activités révolutionnaires du jeune instituteur. C’est une première mondiale. Treichler ira se faire oublier à Bâle-Campagne et reviendra sur ses terres natales quelques années plus tard.

Il deviendra, en 1851, le premier socialiste élu au parlement zurichois. Mais Treichler s’éloigne ensuite de la classe ouvrière sous l’influence d’Alphonse Escher et devient, en 1856, conseiller d’État libéral, tout en siégeant au Conseil national de 1852 à 1869. Il reviendra ensuite au Grand conseil jusqu’à la veille de sa mort en 1906.

25 mars 2018

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25 mars – Travail des enfants (1779)

L’habitude était que les enfants soient les pensionnaires et les salariés de leurs parents. Dès que le fruit de leur travail avait gagné le prix de leur subsistance, ils devenaient libres de cesser le travail, ou de poursuivre à leur compte. Le Mandat wegen dem Rastgeben de ce 25 mars 1779, interdit, à Zurich, aux enfants tout travail rémunéré avant la sortie de l’école.

Rastgeben, est le nom difficilement traduisible en français d’une pratique courante au 18e siècle. Ce travail des enfants, s’il permettait l’enrichissement des parents par le développement de manufactures avec une main-d’oeuvre à bon marché, elle freinait grandement les volontés d’instruction publique. Les rapports installés entre parents et enfants étaient également faussés et l’éducation devenait difficile.

Cette réforme obligeait les enfants à ne quitter l’école que lorsqu’ils savaient lire, qu’ils avaient appris par coeur le catéchisme, quelques psaumes, quelques prières, quelques versets de la Bible et quelques cantiques sacrés. Cette formation durait entre 4 et 5 ans. Ensuite, ils pouvaient pratiquer le Rastgeben jusqu’à leur première communion à 18 ans.

24 mars 2018

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24 mars – Abbaye de Moutier-Grandval (878)

Charles-le-Gros confirme à l’Abbaye de Moutier-Grandval certaines propriétés données par Engilgozsus à ce monastère, sous la réserve qu’il possèderait l’usufruit durant sa vie, et qu’Holdalrich son parent, jouirait du même avantage. C’est par un acte en latin que, ce 24 mars 878, l’arrière-petit-fils de Charlemagne gère les affaires de l’Abbaye fondée vers 640.

C’est le plus ancien document des archives du canton du Jura. Il nous fait connaitre une Abbaye qui témoigne de l’ancienneté des implantations dans le Jura actuel. Son premier abbé, le moine Germain est mort en martyr en tentant de sauver les gens de la région attaqués par le duc d’Alsace Adalric. Ses reliques et son bâton pastoral sont conservés au musée jurassien de Delémont.

En 999, l’empereur Rodolphe III donne l’abbaye à l’évêque de Bâle, c’est le début de la principauté épiscopale. Plus tard, vers 1120, l’abbaye sera transformée en chapitre de chanoine. Toujours propriété de l’évêque de Bâle, le chapitre sut défendre ses droits et imposa son autonomie.

Au moment de la Réforme, la majorité des membres de la prévôté passèrent à la foi nouvelle. La collégiale fut détruite en 1531, le chapitre se réfugia en 1534 à Delémont, où il s’installa définitivement en 1571. La prévôté disparut au début du 19e siècle avec l’arrivée des troupes françaises.

23 mars 2018

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23 mars – Fin de l’indépendance rauracienne (1793)

Ce 23 mars 1793, la toute jeune République rauracienne devient un département français sous le nom de Mont-Terrible. En fait, c’est purement et simplement une annexion. La première république soeur de la France n’aura vécu qu’à peine le temps d’un rêve. Les trop grandes dissensions internes l’auront jetée dans les bras de la République française.

Née le 17 décembre 1792 dans l’effervescence qui règne dans l’évêché de Bâle occupé par les volontaires de l’armée des révolutionnaires français, elle est le résultat du coup de force des Vingt-quatre emmené par Joseph-Antoine Rengger. Elle découle aussi de la fuite du prince-évêque François Joseph Sigismond de Roggenbach, le 27 avril 1792.

La courte vie de la République tourne autour de trois assemblées rongées par des luttes partisanes insolubles. Les députations opposées se pressaient à Paris pour faire gagner leur avis lorsque l’annexion fut votée à Porrentruy. Ce 23 mars 1793, le Département du Mont-Terrible voyait le jour.

Son nom vient du Mont Terri. Le département est divisé, au départ, en deux districts: Porrentruy et Delémont. En mars 1797, la région de Montbéliard lui sera rattachée et, en décembre son influence s’étendra sur Moutier et Bienne. En 1800, Bonaparte supprimera ce département en le rattachant à celui du Haut-Rhin avec Colmar comme chef-lieu.

22 mars 2018

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22 mars – Victoire au Bruderholz (1499)

Stèle commémorative au Bruderholz

La chaîne de collines entre la vallée de la Birse et du Birsig est le théâtre d’une victoire des Confédérés sur les troupes de la ligue de Souabe ce 22 mars 1499. Cette victoire très nette donna le ton des nombreuses escarmouches et batailles qui émaillèrent le début de l’année 1499 et qui constituèrent la Guerre de Souabe.

L’origine du conflit remonte à la naissance de la Confédération. La lutte contre les Habsbourg est une constante des premiers pas de l’alliance des cantons. Avec l’arrivée de Maximilien Ier à la tête du Saint-Empire, les choses semblaient s’arranger, mais avec la prise de contrôle de l’Argovie et de la Thurgovie par les Confédérés, les relations allaient devenir plus tendues.

La situation dégénéra dans les Grisons où les Ligues luttaient contre les prétentions des Habsbourg. Dès le début de l’année 1499, la guerre commença dans le Val Müstair. Par le jeu des alliances, la Confédération se retrouva prise dans le conflit. Les troupes des cantons de Suisse centrale firent quelques escarmouches de l’autre côté du Rhin.

Les lansquenets allemands répliquèrent. Leurs défaites au Bruderholz, puis à Frastanz donnèrent un net avantage aux Confédérés. Maximilien se déplaça lui-même pour tenter de vaincre, mais il ne put rien et une dernière victoire suisse à Dornach le 22 juillet permit de conclure une paix. Les Confédérés gagnèrent leur immédiateté impériale et leur autonomie au sein de l’empire. Une autre conséquence de cette victoire fut l’entrée de Bâle et de Schaffhouse dans la Confédération en 1501. La frontière du Rhin devient naturelle pour la Suisse.

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