La question du mariage homosexuel semble déchirer la France. En cette période de crise, au moment où la charge fiscale explose faisant fuir quelques-uns de ses enfants, la France se plonge dans un mélodrame dont elle a le secret. Vu du Québec, ça semble irréel.
Avant de vivre dans la Belle Province, j’avais quelques haussements d’épaules devant les revendications des homosexuels. Pourquoi vouloir se marier, le partenariat enregistré me semblait suffisant. Je voyais le mariage comme une institution. C’était une réflexion rapide.
Les grandes manifestations passées ou à venir ont fait réagir quelques chroniqueurs québécois. Ils tombent des nues. La question est réglée ici. J’ai assisté durant les fêtes au mariage d’une cousine. Elle épousait une autre fille. La cérémonie présidée par un notaire assermenté (comme pour tous les mariages qui ne se font pas à l’église) a été émouvante. Les mariées se sont jurés fidélité et assistance. L’émotion était aussi forte que dans tous les autres mariages auxquels j’ai assistés.
Même la question des enfants ne fait pas débat. À choisir entre un père et une mère violents et négligents, je préfère deux papas ou deux mamans aimants. Richard Martineau, chroniqueur au journal de Montréal, ne risque pas de passer pour un gauchiste. Il a pourfendu les étudiants durant le « printemps érable » et s’attaque régulièrement au trop d’État. Pourtant, il ne comprend pas qu’une société du 21ème siècle puisse se déchirer sur de telles questions.
Les choix de vie sont personnels. La société n’a pas à intervenir dans les ménages. C’est une question d’égalité. Et ne venez pas me parler de descendance, il y a longtemps qu’on a plus besoin du mariage pour faire des enfants!