Valais Libre

28 février 2015

29 février 1832 – Grosse-Île et le choléra

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Première épidémie

 Immigrants à la Grosse-Île

Immigrants à la Grosse-Île

Le choléra asiatique, qui éclata cette année (1832) pour la première fois en Canada, et qui enleva rien qu’à Québec trois mille trois cents personnes en quatre mois… François-Xavier Garneau, dans son Histoire du Canada, décrit le fléau qui s’abat sur la province. En ce mois de février 1832, le gouvernement du Bas-Canada crée à Grosse-Île un lieu de quarantaine pour les immigrants arrivant par le Saint-Laurent.

Vers 1830, uniquement à Québec, de loin la principale porte d’entrée au Canada, cet exode représente une moyenne annuelle de 30 000 arrivants dont les deux tiers, environ, sont des Irlandais. Un poste existait déjà à la Pointe-Lévy, mais on le trouvait trop proche de Québec. En prescrivant des règles strictes de contrôle des navires, on comptait protéger la population de la maladie. Certains accusaient les immigrants de porter les germes du fléau.

Cette halte de sécurité est à nouveau confrontée au choléra en 1834, avant de livrer bataille en 1847-1848 à une épidémie plus meurtrière encore, celle du typhus. Les principales victimes sont, une fois de plus, les immigrants irlandais. En nombre encore jamais vu, environ 100 000 se dirigent vers Québec en 1847, ils fuient la terrible famine de la pomme de terre qui afflige leur pays. Cette ère d’épidémies virulentes prend fin après une nouvelle attaque du choléra, en 1854.

28 février 1838 – Proclamation d’indépendance

Nelson président !

Nelson et sa déclaration d'indépendance

Nelson et sa déclaration d’indépendance

Que de ce jour et à l’avenir, le peuple du Bas-Canada est libre de toute allégeance à la Grande-Bretagne, et que le politique entre ce pouvoir et le Bas-Canada, est maintenant rompu.

Qu’une forme républicaine de gouvernement est celle convient le mieux au Bas-Canada, qui est ce jour déclaré être une république.

Ainsi commence la déclaration solennelle de Robert Nelson. Ce 28 février 1838, celui qui vient d’être proclamé président de la République bas-canadienne par ses troupes, lit une proclamation très progressiste pour son époque. Après l’échec des démarches de Papineau envers le président des États-Unis, Robert Nelson prend le contrôle du mouvement des patriotes et entreprend une démarche plus radicale. Il est à Caldwell’s Manor, aujourd’hui Clarenceville, une petite ville près de la frontière avec les États-Unis entouré de quelques centaines d’hommes.

L’invasion échouera et les leaders formeront une organisation militaire du nom des Frères chasseurs et prépareront une insurrection qui éclatera en automne 1838. Le plan d’action s’articule autour de différents camps qui doivent approvisionner les troupes en armes, rechercher un appui des États-Unis et développer des liens avec les rebelles du Haut-Canada. Cette stratégie échouera et Robert Nelson s’exilera aux États-Unis. Lord Durham sera nommé gouverneur de la colonie, son rapport préparera l’Acte d’Union de 1840.

27 février 2015

27 février 1642 – Baptême de Ville-Marie

Préparation d’une naissance

Bas-relief de la signature de l'acte de fondation de Ville-Marie, au monument à Maisonneuve de Montréal

Bas-relief de la signature de l’acte de fondation de Ville-Marie, au monument à Maisonneuve de Montréal

Trente-cinq membres de la Société Notre-Dame de Montréal sont réunis en la cathédrale Notre-Dame de Paris ce 27 février 1642. Ils choisissent de nommer Ville-Marie leur future colonie qu’ils projettent d’établir sur l’île de Montréal en Nouvelle-France. Ce choix est fait en l’honneur de la Sainte-Vierge. Le rêve de Jérôme Le Royer de la Dauversière de fonder un établissement pour la conversion des Sauvages de la Nouvelle-France prend forme.

Inspiré par la lecture des Relations des jésuites dont il est un fidèle lecteur, le percepteur des impôts à la Flèche dans les pays de Loire français avait réuni autour de lui quelques passionnés du Nouveau-Monde. Jeanne Mance, une jeune infirmière de Langres ayant reçu le soutien financier d’une dame de la Cour, Madame de Bullion, Paul Chomedey, sieur de Maisonneuve et quelques autres se regroupèrent autour de Le Royer et réunirent un capital de 200 000 livres. L’aventure pouvait commencer.

La société achète l’île de Montréal qui appartenait au directeur principal de la Compagnie des Cent Associés et prépare un voyage. Le Royer, sur les conseils du père jésuite Lallemant qui réside à Québec confie au sieur de Maisonneuve la direction de l’expédition. Cinquante hommes et quatre femmes, dont Jeanne Manse, arrivent à Québec et, malgré les réticences du gouverneur Montmagny, malgré la menace des Iroquois, poursuivent leur voyage vers l’île de Montréal où ils débarqueront le 18 mai 1642. Ville-Marie peut naître.

26 février 2015

26 février 1864 – Mort de Louis-Hyppolite Lafontaine

Un modéré sans compromis

Louis-Hyppolite Lafontaine

Louis-Hyppolite Lafontaine

A-t-il oublié déjà que j’appartiens à cette origine si horriblement maltraitée par l’Acte d’Union? Si c’était le cas, je le regretterais beaucoup. Il me demande de prononcer dans une autre langue que ma langue maternelle le premier discours que j’ai à prononcer dans cette Chambre. L’homme qui a eu le courage de ses paroles n’est plus en ce 26 février 1864. Frappé d’une crise d’apoplexie la veille, Louis-Hyppolite Lafontaine s’éteint dans la nuit.

Né à Boucherville le 4 octobre 1807, il sera reçu au barreau en 1828 et débute une carrière politique en 1830 en devenant député à l’Assemblée législative du Bas-Canada. Il sera considéré comme l’homme du compromis durant la rébellion des patriotes en 1837 et 1838. C’est l’Union aussi qui rendra possible la responsabilité ministérielle, promise au Haut-Canada, mais refusée au Bas-Canada. Il voudra utiliser l’Acte d’Union de 1840 au bénéfice des Canadiens français. Lors de sa première session au parlement fédéral, il défiera le règlement en prononçant son premier discours en français.

Il s’alliera avec Robert Baldwin pour gouverner conjointement l’Union entre 1841 et 1849. En plus de l’obtention de la responsabilité gouvernementale, Louis-Hyppolite Lafontaine aura contribué à la création d’un véritable système municipal, au développement de nouvelles zones de colonisation, la reconnaissance officielle de nouveaux droits pour les Canadiens français et la refonte du système électoral. Fatigué et malade, il se retire de la politique en 1851. La reine l’anoblira et le nommera juge en chef de la Cour du banc.

25 février 2015

25 février 1710 – Mort de Graysolon Duluth

Un explorateur disparaît

Daniel Graysolon Duluth

Daniel Graysolon Duluth

Malade de la goutte depuis plusieurs années, Daniel Graysolon Duluth meurt à Montréal au soir de ce 24 février 1710. La Nouvelle-France perd un explorateur, un pacificateur et un marchand qui, malgré de nombreuses attaques personnelles, aura su garder une réputation d’honnête homme et de brave soldat. Tour à tour écuyer, enseigne, gendarme de la Maison du Roi, coureur de bois, explorateur, fondateur de postes dans l’ouest, capitaine dans les troupes de la marine, Duluth aura été un homme qui a façonné la légende de son temps.

Daniel Graysolon Duluth naît à Saint-Germain-Laval, situé entre Lyon et Clermont-Ferrand, en France, en 1636. D’origine noble il fait carrière dans l’armée française. À 21 ans, Duluth est enseigne dans la Compagnie lyonnaise. À 28 ans, il est Gendarme de La Garde du Roi. Il arrive pour la première fois en Nouvelle-France en 1674. En septembre 1678, il a quitté Montréal pour le lac Supérieur, passant l’hiver près de Sault-Sainte-Marie et atteignant l’extrémité occidentale du lac à l’automne de l’année suivante.

Il conclut alors des traités de paix avec les nations des Ojibwés et des Sioux. Leurré par des histoires indigènes d’une mer salée vers l’ouest qui est probablement le Grand Lac Salé en Utah, il a atteint le fleuve Mississippi par l’intermédiaire de la rivière Sainte-Croix en 1680. Il sauvera le père Recollet Hennepin et deux autres Français capturés par les Sioux, mais devra rentrer à Québec puis en France pour sauver sa réputation mise à mal par l’intendant Duscheneau. Il reprendra ensuite quelques explorations et fondera quelques forts. La ville de Duluth au Minnesota porte son nom.

24 février 2015

24 février 1993 – Démission de Mulroney

Fin d’un premier ministre

Brian Mulroney

Brian Mulroney

Qu’on soit d’accord ou non avec nos solutions, personne ne peut nous accuser d’avoir voulu échapper à nos responsabilités en esquivant les questions les plus controversées de notre temps.Quelques mois après l’échec de l’Accord constitutionnel de Charlottetown, ce 24 février 1993, le premier ministre du Canada Brian Mulroney annonce sa démission. La ministre de la Défense, Kim Campbell le remplace alors à la tête du pays.

Arrivé au pouvoir en 1984, le chef des progressistes-conservateurs bénéficie de la plus forte majorité parlementaire dans l’histoire du Canada, gagnant 211 sièges sur 282. Il tentera de résoudre l’épineuse question constitutionnelle léguée par l’ancien premier ministre Trudeau en voulant inclure le Québec dans une nouvelle entente avec le reste du Canada. Le rejet de l’accord du Lac Meech par le Manitoba et Terre-Neuve, puis l’échec en référendum national de l’accord de Charlottetown en octobre 1992 le pousseront à la démission.

Né le 20 mars 1939 à Baie-Comeau, Brian Malroney a étudié les sciences politiques à l’Université d’Antigonish en Nouvelle-Écosse, puis le droit à Halifax au Nouveau-Brunswick et à Laval au Québec. En 1976, il se lance en politique, devient chef de l’opposition officielle en 1983 et premier ministre en 1984. Il sera réélu en 1988. Après son départ de la politique, il profite de son expérience pour se lancer dans une carrière d’avocat et de consultant d’affaires internationales.

23 février 2015

23 février 1921 – Commission des liqueurs

Alcool réglementé

02.23 SAQLe rôle de la Commission des liqueurs consiste à gérer et à contrôler le commerce des vins et spiritueux, ainsi qu’à émettre des permis pour les propriétaires d’hôtels ou de restaurants désireux de servir de l’alcool dans leurs établissements. La fabrication et la distribution de la bière ne sont pas affectées par cette loi. Un permis reste tout de même nécessaire pour ceux qui prévoient en faire la vente. Ce 23 février 1921, le Gouvernement libéral de Louis-Alexandre Taschereau adopte la Loi sur les boissons alcooliques et crée la Commission des liqueurs de Québec.

En 1898, le Québec refusait par référendum la prohibition, mais en 1918, le Gouvernement adoptait une loi sur la prohibition. Toutefois, elle ne sera pas totale suite à un nouveau référendum, la bière, le vin et le cidre restent autorisés. Le Québec est le seul endroit, tant au Canada qu’aux États-Unis, où la consommation d’alcool est permise.

En 1961, la Commission des liqueurs devient la Régie des alcools du Québec et voit s’ajouter une nouvelle mission : développer le commerce des alcools dans la Province. En 1971, dernière évolution, la Régie se sépare en deux entités, la Commission de contrôle des permis d’alcool et la Société des alcools du Québec (SAQ). La SAQ reçoit un objectif clair :mettre à la disposition des consommateurs l’éventail de produits désirés, de la meilleure qualité possible, au moindre coût possible.

22 février 2015

22 février 1875 – Bourse de Montréal

Premières cotations

Bourse de Montreal

Bourse de Montreal

Montréal a vu ses premiers échanges boursiers dès 1832, à l’Exchange Coffee House dans le Vieux-Montréal. Après plus de 40 ans de négociation informelle principalement sur des titres de chemins de fer et bancaires, une charte d’organisme à but non lucratif est accordée à la Bourse de Montréal, lui conférant ainsi une existence légale. D. Lorn MacDougall est élu premier président du comité des gouverneurs. Ce 22 février1875, la Bourse de Montréal voit officiellement le jour.

Pourtant, la grande dépression frappe l’Europe et les États-Unis de plein fouet. Wall Street demeure fermée dix jours suite à la faillite de plusieurs banques et des compagnies de chemin de fer. La crise banquière de 1873 connue sous le nom de Krach de Vienne frappe durablement l’économie mondiale qui ne s’en remettra pas avant la fin du siècle. Montréal ressentira aussi les effets du krach du 24 octobre 1929 à Wall Street. On installera alors un téléscripteur entre la bourse de Montréal et la bourse de New York.

En 1965, la bourse de Montréal quitte son édifice du Vieux-Montréal pour s’installer dans l’actuelle Tour de la Bourse, au Square Victoria. Lors de la Conférence de Montréal, en 2005, sur les changements climatiques, elle annonce la création du Marché climatique de Montréal, nouvelle bourse de produits dérivés environnementaux de la finance du carbone. En 2007, la bourse de Montréal fusionne avec celle de Toronto.

21 février 2015

21 février 1809 – Chambre de commerce

Les marchands s’associent

Maison Maillou, siège de la Chambre de commerce de Québec

Maison Maillou, siège de la Chambre de commerce de Québec

Dans la première moitié du XIXe siècle, les marchands veulent faire de Québec le centre de distribution pour les Haut et Bas-Canada des produits anglais et antillais. Ils ne ménagent pas leurs efforts dans ce sens. Ce 21 février 1809, réunis à l’Hôtel Union, rue Sainte-Anne, sept marchands de Québec décident, suivant la suggestion de commerçants d’Halifax, de fonder le Committee of Trade of Quebec. Il prendra plus tard le nom de Quebec Board of Trade.

Jusqu’en 1860, la construction navale, véritable moteur de l’économie de Québec, occupe la moitié de la main-d’œuvre disponible. Cependant, l’augmentation des coûts, causée par la montée des prix et les hausses salariales, place les chantiers de Québec en mauvaise position. La Chambre est alors appelée à plusieurs occasions à concilier les premiers conflits de travail entre ouvriers, commerçants de bois et constructeurs de navires.

Au tournant du XXe siècle, la Chambre s’engagera dans la création d’écoles techniques et commerciales avant que la crise ne touche durement la région. Après la Seconde Guerre mondiale, elle modifiera en profondeur ses structures administratives et élargira son champ d’intervention à l’ensemble des questions liées à l’économie régionale. en 1948, la Chambre de commerce sera à l’origine de la résurrection du Carnaval de Québec. Elle s’installera dans la maison Maillou rue Saint-Louis après avoir aidé à sa réfection.

20 février 2015

20 février 1808 – Expulsion d’Ezekiel Hart

Stratégie contre juif

Ezechiel Hart

Ezechiel Hart

Le rôle d’Ezekiel Hart dans l’histoire politique et sociale du Canada est de toute première importance. Il fait partie des personnes à qui la communauté juive de notre pays doit la reconnaissance de sa citoyenneté et son intégration pleine et entière aux institutions démocratiques britanniques, puis canadiennes. Sheila Copps, ministre du Patrimoine canadien, a rendu hommage en 2002 à Ezekiel Hart en dévoilant une plaque souvenir à Trois-Rivières.

Au cœur du développement économique de Trois-Rivières, la famille Hart convoite un siège à l’Assemblée législative. Ezechiel se présente aux élections complémentaires en 1807 dans le comté de Trois-Rivières. Il est élu avec cinquante-neuf voix et prêtera serment en janvier 1808. Il sera expulsé du parlement ce 20 février 1808 parce qu’il a prêté serment sur la Bible, bien que n’étant pas chrétien. La procédure ne prévoyait pas d’autres types de serments.

Il sera réélu à la fin 1808, puis à nouveau expulsé provoquant la fureur du gouverneur Craig qui dissoudra la Chambre. L’Affaire Hart sert en fait de prétexte, à la fois au parti canadien et au parti du gouverneur, pour poursuivre une lutte larvée depuis quelque temps. La thèse de l’antisémitisme ne tient pas l’analyse tant, dans cette affaire, le cas de ce pauvre Hart, sera mêlé à d’autres considérations de nature purement politiques et stratégiques.

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