Valais Libre

31 août 2013

Calendrier historique du Valais: 31 août – 1687 – Consécration au collège de Brigue

Les jésuites s’installent

31 août BrigCe 31 août 1687 la ville de Brigue est en fête. La Kollegkirche, l’église du collège, est enfin consacrée et inaugurée. 25 ans après le début de la construction du collège, 14 ans après la pose de la première pierre de l’église, la dernière touche est donnée à cette institution de la ville haut-valaisanne. Douze membres de l’ordre des Jésuites constituent le personnel de l’établissement.

Les jésuites ont fait une première apparition en Valais en 1604. Lucerne envoie une mission de prêtre diocésain afin de lutter contre les progrès de la Réforme. Une première école sera ouverte à Brigue, puis à Sierre. Soutenant l’évêque contre les patriotes dans les querelles touchant au pouvoir temporel, les jésuites sont expulsés du Valais par un décret de la Diète de 1627.

Le riche commerçant Kaspard Stockalper de Brigue travaille à leur rétablissement dans les années 1640. Ce sera chose faite en 1651. Quatre pères venus de Fribourg s’installent à Géronde où ils ouvrent quelques classes. En 1660, l’école est transférée à Loèche, puis en 1662, le Grand conseil accepte l’offre de Brigue. L’installation finale de l’église sera retardée par la disgrâce de Kaspard Stockalper, mais dès 1687, tout est en place. Les jésuites resteront à Brigue jusqu’en 1774 où ils seront à nouveau expulsés. Ils feront un bref retour entre 1814 et 1847.

30 août 2013

Calendrier historique du Valais: 30 août – 1965 – Drame à Mattmark

Un glacier s’effondre

30 août MattmarkCe que nous avons sous les yeux est absolument incroyable. Tout a été dévasté. Neige, cailloux et blocs de glace ont rempli la cuvette au-dessous de la digue du barrage. Les trax que vous entendez essayent de déblayer, mais ils se demandent par où commencer. Et sous cette neige, il y a des hommes. La voix de Michel Bory, décrit, à la Radio Suisse Romande, le drame qui vient de se produire sur le chantier du barrage de Mattmark.

Il est 17 h 15 ce lundi 30 août 1965 lorsqu’un pan du glacier d’Allalin s’effondre sur le chantier du barrage de Mattmark. Plusieurs baraquements, cantine, ateliers, magasins, bureaux et hangars de réparation sont ensevelis sous deux millions de m³ de glace, de rochers et de terre. Cette catastrophe fait 88 morts, dont 57 ouvriers saisonniers italiens et 23 travailleurs suisses.

Le lendemain, la Feuille d’Avis du Valais titrera Impuissance et douleur. L’émotion sera grande en Valais, en Suisse et en Italie. Il faudra attendre 7 ans pour qu’un procès arrive, en février 1972, à la conclusion que le drame de Mattmark était impossible à prévoir, une avalanche de glace représentant un évènement trop improbable pour qu’on en tienne raisonnablement compte à tout instant. Une polémique opposera alors la presse italienne et valaisanne.

29 août 2013

André Giroux, Au-delà des visages

André Giroux (1916-1977)

Giroux portraitAndré Giroux est né en 1916 à Québec où il suivra ses études secondaires à l’Académie de Québec. À 20 ans, à la mort de son père, il quitte ses études et entre comme secrétaire au Secrétariat de la province. Il sera ensuite publiciste, puis secrétaire au ministère de l’Industrie et du Commerce, toujours à Québec. Il sera durant 3 ans directeur de l’information à la délégation générale du Québec à Paris. Il finira sa carrière comme sous-ministre adjoint au ministère des Affaires culturelles.

Dès 1940, il s’engage en littérature en fondant la revue Regards. En 1948, son premier roman, Au-delà des visages, est très bien reçu par la critique. Il écrira ensuite des sketchs pour la série Trois de Québec de Radio-Canada. En 1953, Le gouffre a toujours soif sera son deuxième roman. Il publiera encore un recueil de nouvelles en 1959 Malgré tout, la joie!

Il rédigera aussi un téléroman hebdomadaire, 14 rue de Galais entre 1954 et 1957, toujours pour Radio-Canada. André Giroux décèdera le 28 juillet 1977, 4 jours après avoir été victime d’un accident de la route près de Drummondville.

Au-delà des visages (1948)

Giroux livreJacques Langlet a commis un meurtre. Il a assassiné sa maîtresse dans un hôtel. À partir de ce simple fait divers, nous allons explorer l’entourage du meurtrier. Tour à tour, le marchand de journaux, l’avocat, les parents, les amis de Langlet vont nous livrer leurs sentiments. Langlet finira en prison, mais l’image d’une femme le laissera libre dans sa tête.

Enfin, il se passe quelque chose dans la ville. Le journal se vend bien, les fonctionnaires, collègues de Langlet, peuvent diversifier leurs discussions internes. Les amies de la mère de l’assassin peuvent pimenter leurs rencontres, pensez, un fils de bonne famille… on savait bien qu’il y avait des lacunes d’éducation. L’avocat novice rêve du procès qui le rendra célèbre et aimé de sa femme. Le père de l’accusé reverra sa jeunesse et ses fautes. Enfin, un ami prendra la défense envers et contre tout.

Procédé narratif innovant, André Giroux nous laisse découvrir ce fait divers à travers le prisme des autres. Sa critique de la société bien-pensante est sévère. L’univers balisé par les conventions sociales et l’influence de l’église volent petit à petit en éclat. Jacques Langlet est le prétexte d’une introspection du Québec d’après-guerre.

Calendrier historique du Valais: 29 août – 1899 – On règle la circulation

La peur des voitures

29 août automobileLa voiture est une invention récente qui fait peur en cette fin de 19e siècle. Le Valais n’échappe pas à la règle. Le Conseil d’État édicte, ce 29 août 1899, un règlement identique à ceux récemment adoptés par Vaud et Genève. Il oblige tout conducteur à posséder une autorisation pour conduire une automobile, à ne jamais dépasser les 30 km, à ne pas rouler sur les routes de montagnes ni sur les routes des vallées latérales.

Déjà en juillet de cette même année, il avait interdit la circulation sur les routes de montagne à l’exception de la route du Simplon. Un arrêté préfectoral du 9 septembre 1899, exigeait d’un cocher de Martigny-Bourg qui voulait conduire une automobile au Châtelard que le véhicule ne soit monté par personne, ni chauffé, mais mis en mouvement par la seule force des chevaux. De plus, un homme devait courir au-devant du convoi pour prévenir toute rencontre difficile.

Malgré cela, l’arrivée d’une automobile est toujours source de curiosité. Ainsi, les deux véhicules qui s’arrêtent devant l’hôtel de Champéry le 22 juillet 1899 font l’admiration du propriétaire Charles Exhenry. Elles ont permis à huit personnes de rallier Monthey à Champéry en 1 h 30 et mettront 45 minutes pour retourner en plaine le lendemain.

Cette même année 1899, le 29 avril, La jamais contente, une voiture fusée, dépassait pour la première fois les 100km/h au parc agricole d’Achères près de Paris.

28 août 2013

Calendrier historique du Valais: 28 août – 1910 – Un avion sur le Léman

Record du monde

28 août DufauxIl est 5 h 35 en ce petit matin du 28 août 1910. Les champs marécageux aux abords de Noville dans le Chablais sont réveillés par un bruit inhabituel. Armand Dufaux décolle à bord d’un avion qu’il a construit avec son frère Henri. Le frêle aéroplane s’élève dans le ciel romand et fonce droit sur le lac Léman.

Les deux frères veulent gagner les 5 mille francs offerts par la Maison Perrot-Duval pour le premier avion qui traversera le Léman dans sa plus grande longueur. Le Club suisse d’aviation contrôle l’exploit. Quelques minutes après le décollage, Armand Dufaux franchit la ligne Saint-Gingolph/Montreux qui marque le départ. Il vole à 100m d’altitude.

Quelques instants plus tard, il chute brusquement. Heureusement le pilote arrive à redresser l’appareil à quelques mètres des flots. Il perdra encore la mince vitre de mica qui protège le pilote et devra finir la tête au vent. Sans lunettes c’est un exploit.

Une heure plus tard, à 6 h 41 exactement un coup de canon retentit, la ligne d’arrivée est franchie. Armand Dufaux arrive tout juste à redresser son appareil pour franchir le muret qui borde la rive. Il se pose sans trop de mal. Un peu plus d’une année après l’exploit de Blériot qui a traversé la manche, l’aviation suisse fait une entrée remarquée avec cet exploit de plus de 80 kilomètres, nouveau record du monde.

Les frères Dufaux travaillent également sur un hélicoptère. Malheureusement, un associé peu fiable et de mauvaises affaires couleront les frères Dufaux et l’industrie aéronautique suisse rate son départ.

27 août 2013

Gérard Bessette, La bagarre

Gérard Bessette (1920-2005)

bessette_gerardNé à Sainte-Anne-de-Sabrevois en Montégérie, Gérard Bessette grandit à Montréal. Après des études classiques et un diplôme à l’école normale Jacques Cartier, il obtient, en 1950, un doctorat en lettres françaises avec sa thèse sur Les images dans la poésie canadienne-française. Il enseignera ensuite durant 7 ans à Pittsburgh aux États-Unis avant de poursuivre sa carrière à Kingston en Ontario.

Après quelques poèmes de jeunesse, trois romans dans les années soixante vont le projeter sur le devant de la scène. La Bagarre (1958), Le Libraire (1960) et Les Pédagogues (1962) dénoncent le poids de la tradition sur les formes et les discours. Il se lancera ensuite dans la littérature psychanalytique dont il est un des pionniers au Canada.

JL’oeuvre de Bessette se développe en parallèle de sa carrière de professeur d’université. Athée, il s’élèvera contre la place de la religion. La complexité des rapports entre les individus et la société le fascine. La force du collectif, de ses mythes, de son inconscient guide ses écrits. Gérard Bessette décède en 2005 à Kingston en Ontario.

La bagarre (1958)

Bessette livreJules Lebeuf est un étudiant atypique, tout comme il est un ouvrier sortant du commun. Le jeune homme dans la fin de la vingtaine passe son temps libre à écumer les bars de Montréal en compagnie de quelques amis particuliers. Université, compagnie de transport métropolitaine, compagne serveuse, jeune prometteuse, littérature, la vie de Lebeuf est remplie d’interrogations.

Augustin Sillery et Ken Weston sont les deux compères qui accompagnent Lebeuf dans des nuits délirantes où la littérature, les filles faciles et la vie de débauche occupent les esprits. Sillery, fils efféminés d’une riche famille et Weston, américain qui écrit une thèse sur les canadiens-français révèlent à Jules les dessous d’une vie qu’il ne veut pas.

Bill, collègue de travail, lui demande de l’aide pour sa fille Gisèle qui veut étudier. L’idéal de Lebeuf peut prendre corps, il doit aider cette fille douée à sortir de sa fange sociale. Lutte syndicale dans les nuits de nettoyage, sauvetage d’un vieux collègue, promotion forcée, Lebeuf ne saura trop comment naviguer entre sa soif d’absolu et les réalités d’une vie médiocre.

Calendrier historique du Valais: 27 août – 1893 – Un train à la Jungfrau

Jungfraubahn

27 août jungfrauParfois, il faut savoir prendre de la hauteur pour que jaillissent de grandes idées. C’est ce qui est arrivé ce 27 août 1893 à Adolphe Guyer-Zeller. L’industriel et ingénieur zurichois accomplit l’ascension du Schilthorn en compagnie de sa fille. Il profite du beau temps pour contempler les montagnes environnantes.

Son regard se porte irrésistiblement vers la Jungfrau. Un petit train à vapeur monte depuis quelques années jusqu’à la Petite-Scheidegg. On rêve d’aller plus haut, mais les obstacles semblent insurmontables. Observant attentivement la région, le Mönch, l’Eiger et la Jungfrau, une solution s’esquisse dans la tête de l’ingénieur.

Redescendu à Mürren, il dessine sur un bloc-note son idée. Le projet est lancé. Il demande une concession, le Parlement la lui accordera en 1894. En 1896 les premiers coups de pioche sont donnés et deux ans plus tard, le premier tronçon jusqu’à l’Eigergletscher est ouvert.

Ce n’est qu’en 1912, après 16 ans de travaux que la ligne atteint le Jungfraujoch, le projet n’ira pas plus loin. Le dernier ascenseur vers le sommet restera à l’état de projet.

Le créateur de cette merveille technique et de cet exploit ne verra jamais son œuvre terminée, Adolphe Guyer-Zeller meurt en 1899.

26 août 2013

Marcel Dubé, Au retour des oies blanches

Marcel Dubé (1930 – …)

dube_marcelNatif de Montréal, Marcel Dubé étudie au collège Sainte-Marie avant de poursuivre des études de lettres à l’Université de Montréal. Dès ses années de collège, il prend goût au théâtre. En 1950, il fonde, avec quelques amis, une troupe: La Jeune Scène. Après un premier échec, sa pièce Zone obtient un grand succès en 1953. La voie de Marcel Dubé est tracée, il sera auteur dramatique.

Après un séjour de deux ans en France, il collaborera ensuite avec Radio-Canada. Entre 1952 et 1972, une quinzaine d’oeuvres dramatiques seront diffusées à la radio. La télévision ne sera pas en reste, 23 téléthéâtres, deux feuilletons et un quatuor seront présentés sur les écrans. L’oeuvre littéraire de Marcel Dubé est impressionnante, plus de 300 titres. Il sera honoré à de multiples reprises et recevra plusieurs prix prestigieux.

L’oeuvre de Marcel Dubé peut se diviser en deux. D’une part, il dépeint la société ouvrière, les travailleurs des villes et plus particulièrement le chemin des adolescents vers le monde des adultes. Après 1960, il parle plus de la bourgeoisie et de ses travers. À la fin, chacun doit se retrouver face à son parcours et en payer la facture.

Au retour des oies blanches (1966)

Dubé livreLe salon bourgeois de la maison bicentenaire de la haute ville de Québec va être le théâtre d’un jeu de la vérité qui va dévaster une famille de la bonne société. Tout s’annonce pour le mieux, Achille, le père de famille, est reçu par le premier ministre. Sa mère lui prépare une fête familiale pour fêter sa réhabilitation. Banni des sphères du pouvoir depuis six ans, pour de sombres questions de corruption, il verra enfin la justice triompher.

Un sac de sport contenant deux oies blanches chassées dernièrement va perturber cet équilibre. Geneviève, la fille de la maison, sait immédiatement d’où elles proviennent. L’ombre de Thomas, le frère rejeté d’Achille plane sur les lieux. Geneviève ne peut oublier son oncle. La jeune fille a une santé mentale fragile. Elle sort de cure et a invité quelques amis, car elle veut que cette soirée brise les silences familiaux.

Elle va réussir au-delà de toutes espérances. Viol, adultère, avortement, secrets de famille, le fragile équilibre va voler en éclat. La grand mère Amélie ne pourra rien retenir cette fois, ses prières n’y feront rien, malgré ses dénégations, la vie ne pourra jamais revenir ce qu’elle était. Geneviève paiera de sa vie ce flot de vérité. Portrait cruel d’une société des convenances, Au retour des oies blanches jette une lumière crue sur la bourgeoisie québécoise.

Calendrier historique du Valais: 26 août – 1562 – Diète à la Majorie

L’expédition de Lyon punie

26 août majorieLa Diète qui s’ouvre ce 26 août 1562 à la Majorie à Sion met en lumière les progrès de la Réforme en Valais. Après trois jours de discussions, en présence de délégués des cantons catholiques de la Confération, elle ordonne de faire une enquête sur l’état religieux en Valais. Celle-ci fera ressortir que des dizains du Bas-Valais et une partie de celui de Brigue ont des attirances pour la nouvelle foi.

Cette Diète qui durera 3 jours a aussi été convoquée pour traiter la question de l’expédition de Lyon. L’évêque, Jean Jordan, et les députés blâment les Valaisans qui y ont pris part. Après la mort du roi de France François II, la régence est assurée par sa mère Catherine de Médicis en attendant la majorité de Charles IX. La reine mère est accommodante avec les protestants. Ce sera la guerre entre les Guise et les Condé, deux familles importantes du royaume.

Les Condé veulent enrôler des mercenaires des cantons protestants. Un émissaire vient recruter jusqu’en Valais. Quelques capitaines, dont Henri In-Albon et Pierre Ambuel, sympathisants de la nouvelle foi, recrutent 4 compagnies qui rejoignent Genève pour marcher sur Lyon. Les cantons catholiques demandent alors à l’évêque de Sion de réagir. L’assurance de punir les mercenaires à leur retour est donnée, mais dès la fin de la Diète, l’évêque reçoit chaleureusement l’émissaire de la Berne protestante. La Réforme progressera en Valais jusque vers le milieu du 17e siècle.

25 août 2013

Calendrier historique du Valais: 25 août – 1901 – Une voix socialiste

La Lutte

25 août peupleCe 25 août 1901 paraît le premier numéro de l’hebdomadaire La Lutte. Le journal est ouvertement anticlérical. Il est édité à Lausanne et possède de nombreux abonnés en Valais. Durant l’année 1903, de nombreux numéros ne parviendront pas aux abonnés, les exemplaires étant confisqués par les autorités.

Le rédacteur en est Ulrich Gailland, un instituteur originaire de Bagnes. Né en 1872, il a suivi l’école normale de Sion. En 1900, il quitte l’enseignement pour se tourner vers le journalisme. La Lutte devient la Libre pensée en septembre 1905. Elle est toujours imprimée par les Imprimeries communistes-ouvrières à Lausanne.

En 1910, Gailland reprend avec le premier député socialiste du Valais, Charles Dellberg, le journal La Justice qui paraîtra jusqu’en 1913. Dès 1921, Gailland souffrira de maladie mentale. Il s’éteindra à Malévoz en 1933. Entre temps, l’aventure de la presse valaisanne socialiste se poursuivra en Valais avec Le Peuple Valaisan qui paraîtra entre 1927 et 1936, puis de 1953 à 2012. Depuis le 8 février 2013, Le peuple.vs paraît toutes les deux semaines.

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