Valais Libre

20 août 2019

L’intendant Bigot – 1872

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Joseph Marmette (1844 – 1895)

Joseph Marmette

Né à Saint-Thomas de Montmagny en 1844, Joseph Marmette fait ses études classiques au Petit Séminaire de Québec et au collège Regiopolis de Kingston avant de s’inscrire en droit à l’Université Laval en 1865. Peu avant la fin de ses études, il quitte l’université et trouve un emploi.

Il trouve un emploi de commis de bureau à la Trésorerie de la Province de Québec. En 1882, il est nommé à Ottawa agent spécial de l’immigration pour la France et l’Italie, ce qui lui offre la possibilité de voyager régulièrement en Europe.

Dès son adolescence Joseph Marmette écrit. D’abord des vers, mais très rapidement son intérêt pour le roman historique et le roman d’aventures se développe. Sa première œuvre, Charles et Éva, paraît en 1866. Par la suite, il publie bon nombre de romans historiques, essais, récits et souvenirs. Il meurt en 1895.

L’intendant Bigot (1872)

Le vieil homme qui meurt dans la nuit de Noël 1755 à l’entrée du palais de l’intendant François de Bigot vient de lancer un mauvais présage à l’homme qui se croit tout permis en Nouvelle-France. La mort de M. de Rochebrune, vieux gentilhomme qui a vaillamment servi la France est due aux fraudes de l’intendant.

Bigot n’est pas seulement épris de Mme de Péan. Même s’il a fait la fortune du mari pour mieux profiter de la femme, l’intendant ne peut se retenir devant une jeune fille.  Il les fait enlever par son serviteur pour en profiter dans son château de Charlesbourg. Malheureusement pour lui, il ne sait pas que celle qu’il vient de faire enlever est la fille de Rochebrune et la promise d’un fier officier, Raoul de Beaulac.

Les temps sont sombres pour Québec, la chute de la Nouvelle-France est le décor de ce drame qui va de surprise en surprise. Finalement la jeune fille vivra et épousera son prince charmant. Quant à l’intendant Bigot, après avoir croupi dans les geôles de la Bastille, il finira par nourrir un requin.

23 décembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Denis Vanier (1949-2000)

Denis Vanier

Né à Longueil le 27 septembre 1947, Denis Vanier abandonnera ses études au collège de la ville après sa 9e année. Élève cultivé, vif d’esprit, au français impeccable, sa rencontre avec Claude Gauvreau à l’âge de 13 ans le marquera profondément. À 15 ans, il fuguera pour aller à New York où il prétend avoir un emploi de libraire. Il rentrera chez ses parents quelques jours plus tard.

À 16 ans, il publie son premier recueil de poèmes Je qui ne passera pas inaperçu. Il vivra ensuite en communauté et aura un fils qu’il perdra de vue après la fermeture de la communauté par la police à cause de la marijuana. Il renouera contact avec ce fils 10 ans plus tard. Entre temps, il collabore à diverses revues littéraires, publie plusieurs recueils de poésie.

Durant les années 80, il vivra comme un rocker un peu violent, un peu alcoolique, publiera régulièrement et contractera le SIDA certainement lors d’un échange d’aiguille. Denis Vanier mourra le 7 octobre 2000 d’un cancer de la langue.

Renier son sang (1996)

Je suis celui qui meurt toujours

entre les bras

de ces prostituées

qui n’embrassent plus.

L’entrée du recueil nous met tout de suite dans l’ambiance de Denis Vanier. Le poète a renoncé à une existence normale pour son mal de mots. La tendresse des femmes s’enfuit et il en est nostalgique. Les écrits de Vanier sont une affaire de volonté, d’expériences. Son désir est celui de transgresser, de saccager de façon obsédante les limites de la conscience.

Le livre chemine entre les mots et les images qui se renvoient l’existence profonde du poète. Il ne peut Renier son sang, il n’est que ce qu’il est et ne pourra échapper à son destin:

Quand je sortirai de ma peau

où tout n’est rien,

j’irai non vers la lumière

mais dans la tornade des ténèbres.

19 décembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Pierre Vallières (1938-1998)

Pierre Vallières

Né le 22 février 1938 dans l’est de Montréal, sa famille déménagera au sud de l’île dans l’espoir de trouver de meilleures conditions de vie. L’engagement social de son père ouvrier et la ferveur catholique de sa mère influenceront durablement Pierre Vallières. Il entrera d’ailleurs comme novice chez les Franciscains, mais sa vocation n’est pas là.

Avant d’entrer à La Presse en 1963, il errera dans divers postes des ateliers de vêtements à la librairie de l’Université de Montréal. Il séjournera aussi durant 6 mois en France. À 19 ans, il rédige son premier roman Noces obscures qu’il présente au poète Gaston Mirron qui l’encourage à le publier. Vallières détruira le manuscrit sans savoir que Mirron en avait gardé une copie qui sera publiée en 1986.

Toute sa vie Vallières sera un marginal. Leader idéologique des indépendantistes, ses années de prison le marqueront et le fatigueront. Il se retirera ensuite devant l’échec de l’indépendance du Québec et le manque de soutien au projet socialiste. Après 20 ans de retrait, il reviendra au-devant de la scène pour dénoncer l’abandon de Sarajevo. Épuisé par des années de maladie, il mourra le 23 décembre 1998, à l’hôpital Jacques-Viger de Montréal, des suites d’une défaillance cardiaque.

Paroles d’un nègre blanc (2002)

S’il y a des êtres torturés, Pierre Vallières en est un des leaders incontestés.Né à la veille de l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale, Montréal sera le premier théâtre de la tragédie qui peut se découper en trois actes: l’éveil, le repli et le retour. À chacune de ses époques correspond un style de vie, une écriture un engagement, des Paroles d’un nègre blanc.

Nègre blanc d’Amérique est son livre le plus connu. Paru en 1967, il compare les luttes des Québécois avec celles des Afro-Américains partis à la conquête des droits civiques. Théoricien de la Révolution québécoise, idéologue du Front de libération du Québec, son éveil se passera aussi en prison. Il y restera presque quatre ans dans l’attente d’un procès définitif.

Relâché, l’Urgence de choisir voudra influencer le Parti Québécois. Ce sera une déception, Vallières se retirera un peu du monde. Il se retirera même sur une île pour son repli, longue période de réflexion et de spiritualité. La guerre en ex-Yougoslavie marquera son retour. Il écrira, il visitera Sarajevo au péril de sa vie pour crier son indignation. Les Paroles d’un nègre blanc se retrouvent aussi dans une foule de textes, de discours, qui marquent par leur sincérité.

13 décembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Pierre Vadeboncoeur (1920-2010)

Né le 28 juillet 1920 à Strathmore, près de Montréal, Pierre Vadeboncoeur suit ses études classiques au collège Brébeuf avant de s’inscrire à la faculté de droit de l’Université de Montréal. Il obtiendra sa licence de droit en 1943. En 1950 qu’il commence à travailler pour la Confédération des travailleurs catholiques du Canada qui deviendra par la suite la CSN. Ce travail l’enthousiasme et il y devient permanent en 1953. Il y restera jusqu’à la retraite en 1995.

Il publiera bon nombre d’articles, de lettres ouvertes et de textes critiques qui ont été publiés dans divers journaux et périodiques dont Parti pris, Le Devoir, L’Action nationale et Le Couac. À partir des années 60, ses champs d’intérêt jusque là exclusivement tournés vers la vie syndicale et sociale s’ouvriront à la politique en général.

Il se consacrera également à un traitement personnel des questions philosophiques, esthétiques, notamment dans les arts visuels, et spirituelles. Dans ses dernières années, il a publié des ouvrages affichant son opposition fondamentale à l’impérialisme.

Pierre Vadeboncoeur est décédé le 11 février 2010 à Montréal.

L’injustice en armes (2006)

La guerre d’Irak peut et doit se comprendre en termes humains, dramatiques, empathiques où apparaissent la vérité même, la crudité intolérable de l’événement et de ses suites, la misère de ses victimes. Ainsi s’ouvre la première chronique de ce recueil d’articles sur la politique impérialiste des États-Unis.

Pierre Vadeboncoeur dénonce une menace guerrière qui met en péril l’avenir de l’humanité. Georges Bush est l’exemple du politicien sous la complète influence des lobbys économiques. L’argent est le seul moteur de la plus grande puissance mondiale. La guerre d’Irak en est la parfaite illustration. Mensonge, manipulation et cynisme dominent.

La méthode est fasciste et le devoir est de s’y opposer. C’est un opposant nouveau. D’abord il est universel. Il est typique des temps qui commencent. Faible, mais intransigeant, il préconise un refus global égal aux menaces de l’époque. Il n’a que sa parole. Quand donc cette parole passera-t-elle un point critique où elle deviendra efficace, comme autrefois celle de Gandhi en Inde ?

9 décembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Tremblay Michel (1942 – …)

Les Belles-Soeurs, écrites en 1965, marquent un tournant pour le théâtre québécois, pour la littérature de la Province. Michel Tremblay quittent les codes imposés par une intelligentsia qui ne jure que par le classicisme français. Le langage populaire, le parlé québécois gagne ses lettres de noblesse.

En 1964, Michel Tremblay avait gagné le Concours des Jeunes Auteurs de Radio-Canada. Il a 22 ans, la littérature, l’écriture ne va plus le lâcher. Romans, pièces de théâtre, contes, recueils autobiographiques, scénarios pour le cinéma, rien ne manque a la palette de l’écrivain de Montréal.

Né dans un quartier populaire, il le décrira avec passion dans ses Chroniques du Plateau Mont-Royal. Constamment en recherche, en essai, ses dramaturgies sont entraînantes et attirantes.

Bonbons assortis (2002)

Ils fondent longuement dans la bouche. Ils dégagent une saveur aux senteurs québécoises inimitables. Ils nous entraînent dans notre jeunesse en revisitant la jeunesse de l’auteur. Ces courtes histoires, ces bonbons fleurent bon le Montréal du milieu du 20ème siècle.

Le Père-Noël, l’ours Teddy, le chanteur de Mexico, le petit chinois qu’il faut acheter côtoient le frère Jacques, la tante Robertine, l’oncle Josephat, Grand-maman Tremblay, mais c’est Nana, la maman qui occupe une place prépondérante. Le mariage de la voisine, les souliers vernis de la première communion, toutes ces petits moments de la jeunesse sont tendrement décrits.

Michel Tremblay retrouvent son enfance, ses joies simples, sa dureté magnifiée, mais surtout l’amour de la famille, de sa mère. Chicanes, bons mots, situations scabreuses, rien ne paraît grave. C’est le propre du passé que de garder le meilleur.

6 décembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Yves Thériault (1915 – 1983)

Yves Thériault

Né à Québec en 1915, c’est à Montréal qu’Yves Thériault, enfant d’une famille modeste, passe la majeure partie de sa jeunesse. À 15 ans, il abandonne l’école pour pratiquer divers métiers: chauffeur de camion, trappeur, boxeur, mais aussi chanteur de country et annonceur à Radio-Canada.

Très tôt, il a aimé la lecture et l’écriture l’attire. Il trouvera là un moyen de gagner quelques sous. Il publie des contes dans divers journaux et en 1945, il décide de vivre de sa plume, son premier recueil de contes: Contes pour un homme seul ayant attiré l’attention des critiques.

Sketches radiophoniques, adaptation de romans pour des feuilletons radiophoniques, chroniques, romans à dix sous, tous les genres sont bons. Il publiera également tout une série de romans. Dans les années 50, il fera le tour du monde sur un cargo. De nombreux prix récompenseront son travail littéraire. Il mourra à Joliette au nord de Montréal en 1983.

Agaguk (1958)

Agaguk est le fils de Ramook, le chef du village. Mais Agaguk n’aime pas son père, n’aime pas son village. Il aime Iriook, une fille du village qu’Ayallik convoite. Agakuk demandera à Iriook de le suivre et de venir vivre avec lui seul dans la toundra. Les deux jeunes esquimaux quitteront la tribu. Leur savoir-faire ancestral leur permettra une vie agréable adaptée aux conditions rigoureuses de la région.

Bon chasseur, Agakuk a de nombreuses peaux à échanger contre du sel, un fusil, des balles ou du kérosène. Apprenant qu’un étranger, Brown, est au village pour le commerce des peaux. Il ira le voir, se fera voler et tuera le trafiquant. Avant de retourner près Iriook. Un enfant naîtra, un fils vénéré qui deviendra plus grand chasseur que son père.

La police, deux autres meurtres, la mort de Brown troubleront l’ordre du village. Ramook finira par vendre son fils, mais il échouera et finira pendu. Agaguk, attaqué par un loup blanc, perdra son visage. Sa femme Iriook prendra son rôle pour le soigner et nourrir la famille. Elle gagnera le droit de garder sa fille.

La vie des Esquimaux durant la première moitié du XXe siècle est rude, leurs traditions peu compréhensibles à l’homme blanc. Ce roman nous ouvre une porte sur ce monde fascinant.

2 décembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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France Théoret (1942 – …)

France Théoret

Né le 17 octobre 1942 à Montréal, France Théoret détient une maîtrise en arts de l’Université de Montréal et un doctorat en études françaises de l’Université de Sherbrooke. Elle étudiera également la sémiologie et la psychanalyse à Paris entre 1972 et 1974. Elle enseignera durant 19 ans la littérature au niveau collégial, principalement au CEGEP Ahunstic à Montréal.

En 1976, elle est une des fondatrices du journal féministe Les Têtes de pioches. Elle fondera également un magazine, Spirale, qu’elle dirigera entre 1981 et 1984. Ces genres privilégiés sont la poésie, les essais et les romans, elle s’essaiera également à l’écriture théâtrale. France Théoret se consacre totalement à l’écriture après avoir quitté l’enseignement.

Elle anime régulièrement des colloques, des conférences et des séminaires au Québec et un peu partout en francophonie. Elle siègera deux fois, de 1987 à 1990 et de 1996 à 1999 au conseil d’administration de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois. France Théoret a reçu le Prix Athanase-David en 2012.

Une belle éducation (2006)

Évelyne est brillante à l’école. Tous les jours elle va chez les soeurs pour s’évader de la misère de son quartier de Saint-Henri à Montréal. Elle vit avec ses frères et sa soeur dans une demeure sale et humide où, dès la nuit tombée, les rats règnent en maîtres. Son père a acheté une épicerie, il veut devenir riche. La réussite qui ne vient pas est source de dispute fréquente entre les parents.

L’éducation est rude, une fille doit apprendre à obéir. La mère d’Évelyne est très stricte. Son père ne comprend pas l’obstination de sa fille à vouloir étudier plutôt que venir l’aider. Le latin ne sert à rien. La famille déménage à Saint-Jérôme, le père a acheté un hôtel. Les filles restent en pension à Montréal pour poursuivre les études. Évelyne aime sa solitude.

Elle doit rester humble. Elle est la plus brillante, mais les soeurs la mette en garde, un tel don lui impose des obligations. Les parents l’autorisent à entrer à l’école normale. Elle enseignera une année, après, il faut penser à se marier. Le mari ne convient pas au père, elle travaillera à l’hôtel, silencieuse. 30 ans plus tard, nous retrouvons Évelyne et sa mère à Montréal. Elles ne se comprennent toujours pas.

27 novembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Félix-Antoine Savard (1896 – 1982)

Félix-Antoine Savard

Natif de Québec, Félix-Antoine Savard fera des études classiques et théologiques à Chicoutimi. C’est là qu’il est ordonné prêtre en 1922. Il enseignera durant 4 ans au Grand Séminaire de Chicoutimi avant d’oeuvrer comme vicaire dans diverses paroisses.

Bagotville, Sainte-Agnès, La Malbaie précèderont sa première paroisse. Il fondera en 1935 la paroisse de Clermont dans Charlevoix et s’imprègnera fortement des lieux et de ses habitants. De là naîtra l’inspiration pour ses futurs romans.

En 1941 il rejoint l’Université Laval. Il deviendra en 1945 professeur agrégé titulaire de la chaire de poésie française. Il publiera cette année-là L’Abattis qui lui vaudra de nombreux prix. Il sera membre de l’Académie canadienne-française dès 1955.

Son oeuvre littéraire chante son pays et son folklore. Savard sera très actif dans la récolte et la mise en valeur du patrimoine culturel du Québec. Il mourra en 1982 à Québec.

Menaud maître-draveur (1937)

…en 1936, j’avais fait les chantiers. J’avais vu des choses qui m’avaient révolté. La façon dont les gens étaient traités…aucun confort dans les camps…les pauvres bûcherons se levaient le matin et ils avaient les cheveux pris dans le frimas…Ces choses-là m’avaient profondément révolté. Et surtout la présence d’un anglais qui conduisait Jos Boies …c’était lui le grand draveur…

Félix-Antoine Savard puise la source de son roman dans sa vie personnelle, dans son expérience. Menaud est l’archétype du travailleur, du défenseur du sol canadien. Menaud est veuf, il vit avec son fils Joson et sa fille Marie. Au printemps, il va travailler avec son fils. Il est maître-draveur, il guide les bois qui descendent la rivière. Il perdra son fils, trahi par les troncs, englouti par la rivière.

Nous sommes venus et nous sommes restés... Le thème de Maria Chapdelaine est repris par Menaud. Il doit sauver sa terre des étrangers qui se l’accaparent et qui veulent la fermer, empêcher les trappes ancestrales. Menaud perdra la tête dans cette lutte. Lucon, le compagnon de Joson, sauvera Menaud, mais lui qui rêve d’espace épousera Marie qui a tellement envie de… Vivre icitte tranquille….

24 novembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Gabriel Sagard (? – 1636)

On ne connait rien de la jeunesse de Gabriel Sagard. Tout juste peut-on imaginer à travers ses écrits qu’il est déjà récollet en 1604. Les récollets sont des religieux de l’étroite observance de saint François, issus d’une réforme de l’ordre accomplie en Espagne au xve siècle. Le nom de récollets vient du latin recollecti « recueillis ».

En 1614, il réside à Paris auprès du père Jacques Garnier Chapouin, provincial des Récollets de Saint-Denis, en qualité de secrétaire privé. À ce moment, Louis Houel, secrétaire du roi et contrôleur des Salines de Brouage, propose au père Chapouin l’envoi de missionnaires en Nouvelle-France.

Gabriel Sagard ne sera pas de ce premier voyage. Il partira lors d’un voyage suivant. Il quitte Paris le 18 mars 1623 pour arriver à Québec le 28 juin. Il séjournera en Nouvelle-France jusqu’en juillet 1624. Il reçoit alors l’ordre de rentrer à Paris. Il mourra en 1636 après avoir mis par écrit ses découvertes et ses observations. On lui doit le dictionnaire de la langue huronne le plus complet à ce jour.

Le Grand Voyage du pays des Hurons (1632)

Publié en deux tomes, l’ouvrage se sépare en deux parties bien distinctes. Sagard nous fait d’abord vivre son voyage et ses pérégrinations en Nouvelle-France. Dans la deuxième partie, il décrit minutieusement les us et coutumes de ses hôtes Hurons.

Arrivés à la fin juin à Québec, Sagard quitte la ville dès la mi-juillet. Il se rend à la rivière Richelieu avec son compagnon de voyage, le Père Viel. Ils vont à la rencontre des Hurons pour la traite des peaux. Ils vont ensuite se séparer et chacun aller vivre dans des tribus différentes en suivant leur guide. Sagard passe son temps en prière, en étude de la langue et en visite des familles. Il est un hôte respecté et aimé. Il rentrera avec les Hurons pour la traite de 1624. Il sera alors rappelé à Paris.

La deuxième partie, fait de Gabriel Sagard un ethnographe des populations autochtones. Il décrit minutieusement, les coutumes, les modes de vie, la nourriture, l’habillement, les moeurs, etc. Il répertorie également la faune et la flore rencontrées. Il nous offre un tableau unique d’un Québec d’avant la présence des européens.

20 novembre 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Gabrielle Roy (1909 – 1983)

Née en 1909 à Saint-Boniface qui fait aujourd’hui partie de Winnipeg dans le Manitoba, Gabrielle Roy y suit sa formation primaire avant d’entrer à l’école normale de Winnipeg. Elle enseignera quelque temps dans quelques écoles rurales du Manitoba avant de faire un premier voyage en Europe en 1937. Elle étudie l’art dramatique à Londres, puis à Paris.

Elle amorce alors une carrière dans l’écriture en livrant quelques articles dans un journal. La Deuxième Guerre mondiale la renvoie au Canada où elle poursuit son travail de pigiste, tout en préparant des romans. Son premier, Bonheur d’occasion, paru en 1945, marquera son époque et lui vaudra la reconnaissance, d’autant plus que sa traduction anglaise connaitra également le succès.

Elle se mariera en 1947, séjournera avec son mari en Europe. Elle rentrera au Québec en 1950 et vivra dès lors entre Québec et Rivière-Saint-François. C’est là qu’elle rédigera l’essentiel de son oeuvre. Écrivaine essentielle de la littérature francophone canadienne, Gabrielle Roy recevra de nombreux prix et publiera régulièrement jusqu’à sa mort en 1983.

Cet été qui chantait (1972)

Le Québec c’est l’hiver, mais Gabrielle Roy nous fait découvrir que c’est aussi l’été. Cet été qui chantait est une ode au calme et à la plénitude. La narratrice évoque une vie estivale dans Charlevoix auprès de ses amis Berthe et Aimé. Les arbres, les oiseaux, le fleuve, tout est là pour chanter une saison exquise où l’on veut emmagasiner un maximum de chaleur. L’hiver est toujours proche au Québec.

La mare de monsieur Toung est un premier rendez-vous. Les dialogues naïfs, mais tendres avec cette grenouille qui finira dans le ventre du héron donnent le ton. Chaque histoire donne sa touche au tableau final. Les oiseaux parlent dans le ciel, répondent aux préoccupations des terriens, accompagnent la narratrice et ses amis tout au long de ses cartes postales estivales.

Et soudain, sans qu’on y prenne garde une histoire est plus mélancolique, voire triste. Il y a tout d’abord la vieille Martine qui a quitté quelques jours sa maison de retraite pour revoir son fleuve. Rencontre touchante de trois femmes, deux jeunes et la vieille qui nous fait voir la vie dans son essentiel. Puis, l’enfant morte, souvenir des débuts d’une jeune maîtresse d’école dans le Manitoba qui vit la mort avec sa classe: le coeur de la vie…

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