Il y a dix ans, l’ancien enseignant que j’étais assistait pour la première fois à un spectacle d’élèves d’une école secondaire québécoise. Invitée par une amie de ma blonde, je découvrais le fonctionnement d’une école secondaire 3 à 5. Au Québec, il y a une année de préscolaire (enfantine en Valais), six ans de primaire, puis cinq ans de secondaire.
Sans travail à mon débarquement québécois, je me suis intéressé à reprendre du service dans la belle province. Diplôme de l’École normale de Sion, licence en sciences de l’éducation de l’Université de Dijon, je pensais naïvement que j’allais facilement pouvoir au moins faire des remplacements. Que nenni ! On me demandait de faire un cours de français ou de math à l’université (cours que je n’avais pas fait dans mon cursus) pour pouvoir recevoir le permis du ministère.
Face à ces conditions, je me suis retrouvé barman, journaliste pigiste, guide touristique et biographe, dans l’ordre et en cumul. Le parfait bonheur. L’enseignement ne me manquait pas, même si les directeurs successifs de ma blonde insistaient régulièrement pour que je refasse des démarches, car ils avaient un besoin pressant de remplaçants. Trop de complications administratives pour moi.
Lorsque la pandémie est arrivée, les choses ont changé brusquement. Mes occupations nouvelles ont cessé et l’école s’est retrouvée en crise par manque de personnel. Sur l’insistance de l’amie de ma blonde, j’ai accepté de faire des remplacements de français dans son école. Miraculeusement, on m’accordait le droit d’enseigner sur simple préavis de la direction de l’école.
Je me suis amusé durant six semaines à écrire un journal avec des élèves de cinquième secondaire (niveau troisième ou quatrième du collège). Beaucoup de travail, mais un très beau résultat. Un magazine 32 pages avec différents styles d’articles. La directrice m’a immédiatement proposé un poste pour la rentrée 2021/2022. Quelques autres remplacements dans des degrés inférieurs ont vite tranché mes hésitations. Je n’avais plus envie d’enseigner.