Valais Libre

30 avril 2023

Carte postale 15

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Lévis, jeudi 20 avril 2023

Chers Lecteurs, Chères Lectrices,

Le soleil brille à travers ma fenêtre, mais la chaleur tarde à s’ébattre dans mon coin. En promenant mon chien ce matin, il faisait trois degrés et un vent du nord fouettait froidement mon visage. Pas de quoi traîner dans la rue. Et pourtant, il a bien fallu faire un peu jasette. Il faut dire que Wilson, mon corgi royal commence à être connu dans mon quartier.

Il sent tout de suite quand quelqu’un veut le flatter. Il s’assied, remue la queue et jette son regard irrésistible. « Comme il est beau! C’est quoi comme race? Son nom? Je peux le flatter? » « Mais oui, madame, faites-vous plaisir! » J’ai l’air un peu jaloux en vous racontant ça, mais je suis bien content d’échanger avec les gens de mon quartier.

Enfin, quand je dis quartier, je pense village. Saint-Romuald où je reste est un village typique de ceux qui jalonnent la route 132 qui va de Montréal à Gaspé sur plus de 800km sur la rive sud du Saint-Laurent. Une église à l’interminable clocher en flèche d’étain qui brille au loin et tout autour, une vie communautaire qui a grandi au cours des 350 dernières années.

J’aime me balader dans les rues du vieux village où j’habite. Saint-Romuald est devenu un quartier en 2002, lorsque toute la région a fusionné pour donner naissance à la ville de Lévis. Mais, n’en déplaise à ceux qui ont peur des fusions, chaque village a gardé son âme. Saint-Jean-Chrysostome où j’ai vécu cinq ans après mon débarquement au Québec n’est pas Saint-Romuald.

La première est une cité dortoir qui a grandi trop vite autour d’un tout petit cœur qui n’avait jamais pris de l’ampleur avant les années quatre-vingt. Alors que mon nouveau quartier garde précieusement son esprit villageois. Tout le monde connaît le tournoi de curling qui chaque année marque la fin de saison en avril. Il donne un sujet pour jaser en flattant Wilson.

Amicalement,

Pierrot

28 avril 2023

Rattrapé par une promesse électorale

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Dans les démocraties représentatives, toutes sauf la Suisse, les promesses électorales pèsent très lourds dans l’espace politique. Bien plus que dans notre démocratie directe helvétique. Que ce soit en France avec la question des retraites ou au Québec avec le 3e lien, elles influent longuement sur la conduite de l’État.

En Suisse les questions fondamentales ou les choix difficiles engendrent un débat public et après quelque temps, une votation tranche. Une décision est prise et on peut passer à autre chose. Les perdants acceptent, au moins pour un temps, leur sort. Ils peuvent remettre l’idée sur le tapis après une législature et faire avancer leur cause.

C’est la richesse incroyable de notre système démocratique. Là où dans toutes les autres démocraties, le peuple transfère le pouvoir de décision à une ou plusieurs autorités en attendant la prochaine élection, en Suisse, le peuple a la plupart du temps le dernier mot. Même si tout n’est pas parfait et malgré la lenteur du système, il assure stabilité et durabilité à l’État.

Macron et les retraites françaises

Rien de tout cela dans une démocratie représentative. Prenons l’exemple français où le président Macron doit faire face à une révolte populaire à cause du relèvement de l’âge de la retraite. Pourtant, il l’avait promis en campagne électorale. Il n’avait jamais caché qu’il voulait réformer le système. Déjà lors de son premier mandat, il l’avait tenté.

Une pandémie était venue à son secours. Durant sa deuxième campagne, il n’avait pas changé d’avis. Il promettait « le relèvement progressif de l’âge légal de départ à 65 ans. » Exactement le projet qu’il a fait passer au forceps. Aux forceps oui, parce qu’il n’avait pas obtenu une majorité absolue au Parlement. Pour assurer un certain pouvoir au président, la Constitution voulue par le général de Gaulle prévoit le fameux article 49.3.

Un moyen nécessaire pour gouverner une démocratie représentative entre deux élections. Les électeurs français oublient un peu vite ce qui s’était dit lors de la dernière campagne électorale. Plutôt le système fait en sorte qu’au moment du choix définitif, au deuxième tour, les détails du programme comptent peu face aux profils des deux acteurs face à face.

Un troisième lien québécois qui n’a pas fini de faire jaser

Sur mes nouvelles terres, l’actualité est secouée par la question du troisième lien. Je ne suis sûr que ça ne vous dit rien, à vous lecteurs lointains. Je vous plante succinctement le décor : sur la rive gauche, vous avez la ville de Québec et ses satellites, 650 000 habitants; sur la rive droite, vous avez la ville de Lévis, 150 000 habitants et entre-deux, le fleuve Saint-Laurent d’une largeur minimale d’un kilomètre.

Le passage entre les deux rives est une histoire immémoriale trop longue à vous conter ici. Sachez que le premier pont, le pont de Québec, a été inauguré en 1917 à l’endroit le plus étroit. Il est situé à 10 kilomètres environ des deux centres-villes qui se font face. En 1970, on a inauguré un deuxième pont, le pont Pierre Laporte qui jouxte le premier.

Ainsi, si on ne compte pas les traversiers, autres bateaux ou nageurs, deux liens relient le nord, Québec et le sud, Lévis. Sur le pont de Québec, il y a une voie de chemin de fer et trois voies de circulation, la centrale changeant de sens selon l’heure de la journée. Sur le pont Pierre Laporte qui est un pont autoroutier, il y a trois voies de circulation dans chaque sens. Depuis 50 ans, le projet d’un tunnel de centre-ville à centre-ville refait périodiquement surface. C’est ce fameux troisième lien.

La réalisation de ce projet est une des promesses phares de la Coalition Avenir Québec (CAQ) lors des deux dernières campagnes électorales (2018 et 2022). Les députés de la région se sont fortement engagés pour ce projet controversé. Une autoroute sous-fluviale qui sortirait près du centre-ville ne fait pas très bien dans une atmosphère de lutte contre les gaz à effet de serre.

Au grand dam, des provoitures qui ont voté pour la CAQ, le gouvernement vient d’abandonner le projet autoroutier pharaonique tant en espace qu’en termes de budget. On ne parle plus que d’un tube pour le transport en commun. Avait-il le droit par rapport à ses promesses électorales? La question brûle pas mal de lèvres. Les députés fortement engagés derrière le projet doivent-ils démissionner? Ils ne le feront pas.

Tout aurait été plus simplement et plus démocratiquement réglé par un scrutin populaire.

23 avril 2023

Carte postale 14

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Lévis, samedi 15 avril 2023,

Chères Lectrices, Chers Lecteurs,

Voilà, enfin le printemps a décidé de pointer son nez à Québec. Je commençais à devenir impatient, mais c’est la norme. Je dis souvent que dans ma nouvelle région le décor est blanc de la mi-novembre à la mi-avril. C’est surtout pour épater un peu mes interlocuteurs. Vous connaissez un peu, je n’exagère jamais.

L’hiver qui se termine n’a pas pris son manteau blanc avant la fin décembre. Donc, nous avons eu un mois et demi de blanc en moins dans le décor. Ce n’est pas pour déplaire à personne. J’aime l’hiver, mais j’avoue volontiers que je commençais à être un peu tanné du frette, de l’humidité qui suit et de cette neige qui n’arrêtait plus de tomber.

Et le printemps est arrivé tout soudain. D’une nuit à moins dix degrés, nous sommes passés à de journée à plus dix degrés. La neige fond à une vitesse sidérale. Il faut dire que les dernières chutes aident beaucoup. Les flocons lourds et humides qui écrasent ceux qui avaient été précieusement préservés tout l’hiver font rapidement le travail et le gazon verdit.

Le gazon verdit et les crocus poussent. Il faut croire que la nature est pressée. La neige pas encore fondue que déjà les jeunes poussent perforent le tapis. J’ai l’impression de les voir grandir en les fixant quelques instants. Peut-être suis-je moi aussi un peu impatient. Le fond de l’air sent le printemps, les bernaches dessinent dans le ciel des V dansants, tout est en place pour la nouvelle saison.

Malgré cela le Québec est en deuil. Les journaux rendent hommage à la sergente Maureen Breau. Elle avait 43 ans, elle était mariée et mère de deux enfants. Elle habitait Trois-Rivières. Le 27 mars dernier, elle intervenait après une plainte de chicane entre voisins à Louiseville. Ce sera sa dernière, elle mourra poignardée et son collègue sera gravement blessé.

La mort de la policière de la sûreté du Québec a ébranlé la province. Les élans de solidarité se sont multipliés. Son enterrement a eu lieu jeudi dernier avec les premières chaleurs printanières. Il en faudra plus pour réchauffer le cœur de sa famille, de ses proches et de ses collègues.

Amicalement,

Pierrot

21 avril 2023

Les drag queens ébranlent les certitudes québécoises

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Au début du mois d’avril, une manifestation contestant la présence de drag queens à la bibliothèque de Sainte-Catherine sur la rive sud de Montréal pour faire la lecture à des enfants a suscité l’émoi dans la province. L’heure du conte drag est la nouvelle cible de la complosphère du Québec.

« Depuis 2016, Barbada fait des heures du conte dans diverses bibliothèques, libraires et garderies québécoises. En français comme en anglais, elle lit de superbes histoires colorées, touchantes et drôles qui traitent d’ouverture, d’acceptation et d’estime de soi aux jeunes de 3 à 8 ans. » Ainsi est présenté l’activité l’heure du conte drag sur le site de Barbada, la plus célèbre des drag queens du Québec.

Un phénomène centenaire au Québec

Si les drag queens font la une de tous les médias depuis cette manifestation contre l’activité proposée par celle qui s’appelle en réalité Sébastien Potvin et qui prend le nom de scène de Barbada des Barbades, elles existent depuis très longtemps au Québec. Tout aurait commencé dans des bars à Montréal au sortir de la Première Guerre mondiale.

«Les hommes se déguisaient en femmes et les femmes en hommes, dans ce qu’on appelait alors les bals musette», raconte la célèbre Mado Lamotte, la reine mère de la drag au Québec. Puis, dans les années 60 et 70, les nuits montréalaises ont été marquées par la multiplication des bars où les drag queens donnaient spectacle.

Au début des années 2000, la télévision s’empare du phénomène et va populariser ce type de spectacle. D’abord aux États-Unis, puis au Canada avec « Canada’s Drag Race » qui va populariser, entre autres Rita Baga en 2020. Jean-François Guevremont, finaliste de la première saison de l’émission canadienne va très vite se faire connaître en participant à de nombreuses émissions de télévision ou en apparaissant dans des films québécois.

Une popularité qui dérange

Ainsi, les drag queens sont sorties de leur ghetto du village gai de Montréal et ont occupé une place sur la scène culturelle de la province. Elles ont multiplié les initiatives pour s’intégrer. C’est tout naturellement que Barbada des Barbades attirait un public familial dans de nombreuses bibliothèques de la région montréalaise jusqu’à ce 2 avril 2023.

Il faut dire que la contestation est d’abord venue des États-Unis. Là-bas 140 événements contre les drag queens, dont certains ont donné lieu à des actes de violence, ont été organisés chez nos voisins du sud en 2022. La manifestation de Sainte-Catherine s’inscrit dans la continuité de ce mouvement. Comme dans bien d’autres domaines, ce qui se passe aux États finit par arriver au Canada.

La politique québécoise s’en mêle

Après cette manifestation, les élus de l’Assemblée nationale du Québec ont adopté à l’unanimité une motion soulignant que la lecture de conte dans des bibliothèques et des endroits publics par des drag-queens contribue à faire du Québec un exemple de promotion d’égalité, d’équité.

En réaction à cette unanimité, le chef du Parti conservateur du Québec qui, malgré plus de 10% des voix, n’a obtenu aucun siège aux dernières élections a réagi en lançant une pétition. Celle-ci exige que les fonds publics ne soient pas utilisés pour promouvoir les heures du conte de drag queens et que les parents doivent d’abord donner un consentement spécifique. Près de 20 000 personnes ont signé le document en seulement deux jours.

«Ce sont aux parents de décider si oui ou non ils veulent introduire leurs enfants à la théorie du genre, par exemple, ou à l’existence de l’identité sexuelle. Ce n’est pas le rôle d’une drag queen de faire ça», a ajouté Duhaime, qui est lui-même membre de la communauté LGBTQ2S+. 

J’ai l’intime conviction que les drag queens vont continuer à lire des histoires aux enfants québécois. Tout comme je suis convaincu que les conservateurs vont continuer d’utiliser ce genre de thème pour exister sur la scène politique de la province. C’est de bonne guerre. Quand le système démocratique ne donne pas une place à toutes les opinions, elles reviennent sous d’autres biais.

16 avril 2023

Carte postale 13

Filed under: écrits d'ailleurs — vslibre @ 10 h 08 min
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Lévis, le 5 avril 2023

Chères Lectrices, Chers Lecteurs,

Au moment où je prends la plume pour vous écrire, j’ai une pensée pour notre plus illustre politicien. Quand je dis « notre », je pense à notre parti. Je pense à lui parce qu’il fête ses 81 ans. Il me donne l’occasion de vous parler d’anniversaire. Nous en avons tous un chaque année, mais nous ne le traitons pas tous de la même manière.

J’ai fêté le mien il y a une semaine (une semaine avant que je ne vous écrive et pas une semaine avant que vous me lisiez). Depuis que je suis au Québec, j’ai pris l’habitude de préparer un flon de Savièse pour mes amis du curling. J’amène mes tartes aux pommes à la pause de la ligue des Joyeux retraités du Soleil. On joue tous les vendredis matin d’octobre à avril.

À ma venue au Québec, j’ai découvert une différence fondamentale entre les deux régions au moment d’appréhender les fêtes d’anniversaire. En Valais, le jubilaire décide et organise s’il le veut sa fête. Au Québec, c’est le contraire. C’est l’entourage qui fait ou ne fait pas une surprise au jubilaire.

J’avais profité de cette différence pour tenter de m’intégrer à mon nouveau groupe la première année où j’ai joué au curling. Comme à la mi-match, nous prenons un café, je l’ai agrémenté du célèbre dessert de ma commune natale. « En Suisse, il est de tradition que celui qui a son anniversaire amène le gâteau », leur ai-je lancé pour expliquer ma démarche.

Depuis j’ai dû doubler le volume de pommes! Et en plus j’ai ajouté de la crème glacée, érable et noix cette année, pour coller aux habitudes du coin. Par contre, en expliquant la démarche valaisanne, je m’étais dit que peut-être d’autres suivraient mon exemple. Les traditions sont plus dures à ébranler que ce que je croyais.

Heureusement, les beignes de Micheline sont là à Noël pour contenter ma gourmandise.

Amicalement,

Pierrot

14 avril 2023

Le piège du verglas

Filed under: 1. Lettre québécoise — vslibre @ 5 h 05 min
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Quelques jours avant Pâques, l’est du Canada est apparu dans les nouvelles mondiales. « Une tempête de glace fait deux morts », titrait le Courrier international. Près d’un million de foyers se sont retrouvés sans électricité. Des centres d’hébergements d’urgence ont ouvert dans la ville de Montréal pour soulager la population.

« Bien qu’il s’agisse de la plus importante panne d’électricité à toucher la province depuis 1998, la tempête qui a déferlé sur le Québec n’est pas comparable à la crise qui a plongé les Québécois dans le noir, il y a de cela 25 ans. » Radio-Canada n’a pas tardé à relier la situation d’aujourd’hui à la crise majeure qu’a vécu la province en 1998.

La crise du verglas

Durant les 5 jours entre le 5 et le 10 janvier, une pluie verglaçante tombera pendant 80 heures au total, laissant une couche de 50 à 100 millimètres de verglas sur toutes les structures. Bientôt, l’est du Canada, la Nouvelle-Angleterre et le nord de l’état de New York vivront un enfer. L’effondrement des pylônes électriques des lignes reliant les barrages du nord du Québec à l’Ontario et aux États-Unis privera de courant près de 5 millions de personnes.

Selon Environnement Canada, cette crise a causé la mort de 28 personnes. Plus de 100 000 autres ont dû trouver refuge dans des centres d’hébergement. Des millions d’habitants des régions touchées ont dû vivre en transit, visitant leur famille pour se laver ou partager leur repas ou emménageant temporairement chez des amis ou dans un centre d’hébergement. Tornades, inondations, dommages aux forêts, à l’agriculture, la crise du verglas causa des dommages durables, inoubliables pour ceux qui l’ont vécue.

C’est quoi une pluie verglaçante

Ce phénomène météo normal au Canada et en Nouvelle-Angleterre se produit plus d’une dizaine de fois chaque hiver. Elle touche tout particulièrement la vallée du Saint-Laurent, la rivière des Outaouais qui passe par Ottawa et la chaîne des Appalaches qui marque la frontière entre le Québec et les États-Unis.

Les vents froids de surface sont parfois surmontés d’un air plus doux et humide venant du sud. Les précipitations qui se forment alors dans cet air doux d’altitude se transforment en pluie. Lorsqu’elle se recongèle au contact du sol qui a une température sous zéro degré Celsius. Si la couche d’air froid près du sol est assez épaisse, la pluie a le temps de se transformer en glace. Ce grésil est bien moins dommageable.

La tempête de 2023

Comme le dit Radio-Canada, la situation vécue ces derniers jours n’a rien à voir avec la crise de 1998. D’abord, il n’a plu que quelques heures. La couche de verglas qui s’est ensuite formée n’a pas dépassé les 35mm à Montréal. Rien à voir avec les 500mm d’il y a 25 ans. Je n’ai vu aucune image de pylône électrique broyé par le poids de la glace. Seulement des arbres qui ont rompu tout ou en partie.

En plus, le froid au sol n’a pas duré. Le lendemain de cet épisode, il a fait 5 degrés Celsius à Montréal et ont annonce plus de10 degré pour la suite. La glace fond d’elle-même, pas besoin d’équipe de déglaçage. Enfin, c’est surtout les derniers mètres de la distribution électrique qui a été rompue et non pas les grandes lignes qui viennent des barrages du nord. Leur remise en état est plus rapide. La majeure partie des foyers, les deux tiers auront retrouvé l’électricité dans les 24 heures.

Les joies de l’hiver

Dans la région de la ville de Québec, où je vis, nous avons eu de la chance, il a surtout neigé. L’air chaud d’altitude a mis du temps à nous atteindre et donc les précipitations ne se sont jamais transformées en pluie. Donc pas de verglas. Sauf durant un tout petit moment en fin d’épisode. De quoi apporter entre 1 et 3mm de glace. Juste de quoi faire attention en marchant dehors.

La routine quoi! Un peu moins pour les automobilistes qui ont vu quelques voies du pont Laporte, la seule traversée autoroutière du Saint-Laurent dans la région, être fermées pour laisser des ouvriers déglacer. Un beau spectacle de fourmis funambules frappant sur les immenses câbles pour faire tomber la fine couche de glace.

5 avril 2023

Carte postale 12

Filed under: écrits d'ailleurs — vslibre @ 16 h 19 min
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Lévis, mercredi 22 mars 2023

Chères Lectrices, Chers Lecteurs,

La fin mars est la période des budgets au Québec et au Canada. Coutume différente de la Suisse où on fait ça plutôt en fin d’année. Les années comptables étant pareilles aux années civiles. Ici, c’est un peu différent, tout doit commencer le 1er avril. Et même si on découvre parfois des choses bizarres, rien à voir avec une farce.

Le grand débat de l’heure au Québec tourne autour de l’opportunité de baisser les impôts. Le gouvernement au pouvoir l’a promis lors de la dernière campagne électorale, donc chose promise, chose due. Nous aurons bien une baisse des impôts entre 100$ et 300$ par contribuable selon notre revenu. Dans le monde politique, ça suscite de hauts cris.

Vous le savez, je le répète assez souvent, je vis dans une social-démocratie. Disons plus sociale que démocratique. Alors, baisser les impôts alors qu’il faut rénover les écoles et les hôpitaux, améliorer les conditions de travail pour trouver des employés dans ces deux secteurs, sans oublier les infrastructures, la transition énergétique et toutes les autres demandes… Vous n’y pensez pas !

Jamais la question du bon usage de l’argent public ou d’une certaine priorisation des actions de l’État n’apparaît dans les débats. Pourtant, quand je vois que le sous-titrage de telle ou telle émission est parrainé par le Canada ou certaines autres publicités pour vanter l’action économique du gouvernement du Québec, je me demande si mes impôts sont bien utilisés.

Mais bon au moins, les médias reçoivent une certaine aide à travers cette publicité… Ce n’est pas le journaliste que je suis qui devrait s’en plaindre.

Amicalement,

Pierrot

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