31 août – Une mutinerie (1790)
La garnison suisse de Nancy, le régiment Lullin-Châteauvieux pour être précis, formée en grande partie par des vaudois, entre en rébellion en ce 31 août 1790. Les considérations politiques n’y sont pour rien, mais un retard dans le paiement de la solde déclenche cette mutinerie.
Les Suisses s’emparent de la caisse de corps qui contient 150 000 écus, ouvrent les portes des cachots et obligent les officiers à distribuer l’or avant de les enfermer dans les cellules et de partir festoyer en ville. Des régiments suisses restés fidèles et la maréchaussée sont envoyés pour rétablir l’ordre.
Ils y parviendront après des combats qui ensanglantent les rues de Nancy. La répression s’abattra avec vigueur sur les meneurs. Les cantons confédérés se montrent implacables avec les mutins. Un sera condamné au supplice de la roue, 23 à la pendaison et 41 à trente ans de galère.
La France, Louis XVI en tête, demandera de la clémence, mais rien n’y fera. Les révolutionnaires français garderont de la méfiance envers une Confédération si implacable. Une année plus tard, les galériens suisses seront libérés par l’assemblée nationale et emmenés en triomphe à Paris. Leur bonnet rouge du bagne de Brest deviendra le bonnet phrygien, emblème de la révolution!