Bureau
Mon cher Lynx,
Ici au Québec, on ne parle pas encore de mise à la retraite du chef du Gouvernement Jean Charest, même si beaucoup aimeraient le renvoyer dans un bureau fermé à double tour dont on perdrait la clé ensuite… Mais le chef résiste.
Les nouvelles de la crise étudiante ont maintenant fait le tour du monde. Après plus de 100 jours de crise, la rue ne semble pas se calmer. La situation paraît surréaliste pour l’habitué à la démocratie helvétique que je suis. Cette hausse des frais de scolarité si contestée aurait subit un référendum et l’histoire serait réglée depuis longtemps dans nos vallées.
Nul besoin de prendre la rue en otage, de perturber la circulation, de freiner l’économie et de désespérer les acteurs touristiques pour manifester son refus. Notre démocratie directe a du bon. Quand j’entends le bruit des casseroles tous les soirs et les allusions au régime de Pinochet, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la santé, la maturité politique de ma nouvelle région.
Où sont les repères? Où est l’histoire? Que se passera-t-il lorsqu’une véritable atteinte aux droits fondamentaux leur sera imposée? Comment la crédibilité des leaders d’opinion qui hurlent avec les loups pourra-t-elle survivre à ses exagérations?
Pour les jeunes universitaires, la hausse n’est pas anodine, mais mise en perspective avec les enjeux de notre monde développé qui doit affronter une crise économique de grande ampleur, elle fait partie des efforts indispensables.
Après un long mardi gras, il n’est pas facile d’entrer en carême.