Deuxième évêque
Ce 31 juillet 1688, Monseigneur de St-Vallier devient évêque de Québec et succède à Monseigneur de Laval. 16 années de crises débutent. Très austère et quelque peu dictatorial, Monseigneur de Saint-Vallier se fâchera avec presque tout le monde: Frontenac, son séminaire, les ordres religieux et son peuple. En 1704, il est fait prisonnier par les Anglais lors d’une traversée de l’Atlantique. Il ne retrouvera son évêché que 9 ans plus tard. Il passera les dernières années de son épiscopat pauvrement dans une chambre de l’Hôpital général de Québec qu’il a fondé en 1692.
Né à Grenoble le 14 novembre 1653, Jean-Baptiste de la Croix de Chevrières de Saint-Vallier est issu d’une riche famille d’avocats et de diplomates de Grenoble. Son arrière-grand-père était évêque de Grenoble. Sa famille l’envoie à la cour de Louis XIV où il est ordonné prêtre en 1681. Il viendra une première fois au Canada comme vicaire général en 1685. Il profitera de ce séjour pour faire le tour des paroisses et ira jusqu’en Acadie.
Oubliez-moi, mais n’oubliez pas mes pauvres ! Les religieuses de l’Hôpital général de Québec qui entendent ces paroles sont bien tristes. Leur évêque, Monseigneur de Saint-Vallier, vient de mourir à 74 ans. Son diocèse est moins indulgent avec son chef qui n’était pas aimé. Après un épiscopat de 42 ans, le prélat meurt passablement isolé et peu de monde va le regretter. S’il était colérique, parfois froid et distant, il ne faut pas oublier qu’il contribua sans aucun doute à consolider l’Église catholique en Amérique du Nord.