Valais Libre

31 juillet 2015

31 juillet 1688 – Monseigneur de Saint-Vallier

Deuxième évêque

Mgr-Jean-Baptiste-de-La-Croix-de-Chevrières-de-Saint-Vallier

Mgr-Jean-Baptiste-de-La-Croix-de-Chevrières-de-Saint-Vallier

Ce 31 juillet 1688, Monseigneur de St-Vallier devient évêque de Québec et succède à Monseigneur de Laval. 16 années de crises débutent. Très austère et quelque peu dictatorial, Monseigneur de Saint-Vallier se fâchera avec presque tout le monde: Frontenac, son séminaire, les ordres religieux et son peuple. En 1704, il est fait prisonnier par les Anglais lors d’une traversée de l’Atlantique. Il ne retrouvera son évêché que 9 ans plus tard. Il passera les dernières années de son épiscopat pauvrement dans une chambre de l’Hôpital général de Québec qu’il a fondé en 1692.

Né à Grenoble le 14 novembre 1653, Jean-Baptiste de la Croix de Chevrières de Saint-Vallier est issu d’une riche famille d’avocats et de diplomates de Grenoble. Son arrière-grand-père était évêque de Grenoble. Sa famille l’envoie à la cour de Louis XIV où il est ordonné prêtre en 1681. Il viendra une première fois au Canada comme vicaire général en 1685. Il profitera de ce séjour pour faire le tour des paroisses et ira jusqu’en Acadie.

Oubliez-moi, mais n’oubliez pas mes pauvres ! Les religieuses de l’Hôpital général de Québec qui entendent ces paroles sont bien tristes. Leur évêque, Monseigneur de Saint-Vallier, vient de mourir à 74 ans. Son diocèse est moins indulgent avec son chef qui n’était pas aimé. Après un épiscopat de 42 ans, le prélat meurt passablement isolé et peu de monde va le regretter. S’il était colérique, parfois froid et distant, il ne faut pas oublier qu’il contribua sans aucun doute à consolider l’Église catholique en Amérique du Nord.

30 juillet 2015

30 juillet 1609 – Champlain tue 2 chefs Indiens

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Premiers coups de feu

Champlain fait feu sur les Iroquois

Champlain fait feu sur les Iroquois

Comme je les vis ébranler pour tirer sur nous, je couchais mon arquebuse en joue et visais droit un des chefs, et de ce coup, il en tomba deux par terre, et un de leurs compagnons qui fut blessé […]. J’avais mis quatre balles dedans mon arquebuse. Champlain raconte lui-même son fait d’armes de ce 30 juillet 1609. La neutralité est impossible pour les Français dans la vallée du Saint-Laurent. Conformément à son alliance, Champlain aide ses alliés à lutter contre les Iroquois.

Lors de son passage à Tadoussac en 1603, Champlain avait fait alliance lors d’une tabagie avec les Etchemins, les Montagnais et les Algonquins. Ces tribus ainsi que leurs alliés les Hurons viennent solliciter le renouvellement de cette union après l’installation de Champlain à Québec. Fournisseurs du commerce français et habitant la région, ces Amérindiens sont les alliés naturels de la Nouvelle-France naissante. Ils sont en guerre quasi permanente avec les Iroquois qui ont été refoulés aux sources de la rivière Richelieu et au sud des lacs Érié et Ontario.

En juillet 1609, Champlain part, à la demande de ses alliés pour une expédition de guerre et d’exploration. On remonte la rivière des Iroquois, aujourd’hui la rivière Richelieu, jusqu’au lac Champlain que des Européens atteignent pour la première fois. Les canots transportent 3 Français et une soixantaine d’Indiens. Le 29 juillet au soir, on aperçoit les guerriers iroquois. Le lendemain, 200 Iroquois font face aux alliés. Après quelques minutes de combat, l’arquebuse de Champlain fait feu, suivie bientôt par celles des deux autres Français. La victoire est acquise.

29 juillet 2015

29 juillet 1835 – Des Siamois à Montréal

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Hommes doubles

Les jumeaux Chang et Eng Bunker

Les jumeaux Chang et Eng Bunker

Les JUMEAUX SIAMOIS continuent à recevoir les visiteurs, qui se rendent tous les jours en grand nombre aux logements qu’ils occupent. Nous apprenons qu’ils doivent partir de cette ville samedi prochain, de sorte que ceux qui n’ont pas encore vu la curiosité naturelle qu’offre leur union, n’ont pas de temps à perdre. Nous les avons visités et nous pouvons joindre notre témoignage à ceux de tous les autres Journalistes, en disant que ce phénomène n’offre rien de repoussant à l’oeil; qu’au contraire la parfaite union d’esprit et de volonté qui parait régner entre les deux frères, le bonheur qu’ils avouent eux-mêmes goûter dans leur état, tout cela est bien loin de laisser dans l’esprit aucune impression pénible.

L’édition du Canadien de ce 29 juillet 1835 relate le passage à Montréal d’une curiosité rare. Au XIXe siècle, il était courant d’exhiber, lors de tournées, des gens atteints de difformités, de maladies rares, bref, des gens à l’apparence différant de ce qui était considéré comme étant la normale. Les frères Eng et Chang Bunker ont attiré l’attention lors de leur passage au Québec.

Nés au Siam, l’actuelle Thaïlande, en 1811,  les frères quittèrent leur pays en 1829. Ils s’exposeront pendant près d’une décennie à la curiosité des spectateurs des Caraïbes, du  Canada et des États-Unis. À la fin des années 1830, ils décident de cesser la vie de tournée pour s’établir sur une ferme en Caroline du Nord. Ils épousent en 1843 deux soeurs, Adélaïde et Sarah Yate et ils auront 21 enfants. Les frères Bunker décéderont le 17 janvier 1874.

28 juillet 2015

28 juillet 1576 – On aperçoit le Labrador

À la recherche du Nord-Ouest

Martin Frobisher

Martin Frobisher

Terre, terre, le vigile du Gabriel pousse le cri bien connu et tant espéré des marins au long cours. Ce 28 juillet 1576, le vaisseau commandé par Martin Frobisher aperçoit le Labrador. L’équipage mouille à Resolution Island. Après avoir atteint l’embouchure de la baie qui porte aujourd’hui son nom, Frobisher remonte ce passage vers l’ouest. Il croit que c’est un détroit. Il découvre l’île de Baffin. Il rentrera en Angleterre au cours du mois d’août pensant avoir trouvé de passage vers la Chine.

En cette fin de XVIe siècle, l’Angleterre de la reine Élisabeth cherche à atteindre les richesses de Cathay, c’est ainsi que Marco Polo avait nommé la Chine. L’Angleterre possède une marine importante. Elle abandonne la Méditerranée pour se lancer à l’assaut de l’Atlantique. Elle cherche un passage bien plus au nord que les Espagnols et surtout que les Français. Le succès du premier voyage de Frobisher amène la fondation de la Compagnie de Cathay avec le but principal de trouver des mines d’or.

La compagnie financera les deux voyages suivants du marin né en 1535 dans le Yorkshire. Lors de son troisième voyage en 1578, Frobisher est à la tête de 15 navires. La compagnie projette d’établir une colonie dans le détroit de Frobisher. L’absence d’or mettra fin à ce projet de colonisation. En 1583, sir Humphrey Gilbert prendra possession de ces territoires au nom de la reine. Il obtient la soumission des pêcheurs de la région. D’autres suivront, mais le passage du Nord-Ouest reste une énigme, malgré cela l’Angleterre possède la région et des conflits sont à prévoir avec la future Nouvelle-France.

27 juillet 2015

27 juillet 1831 – Le géant Mailhot

Hercule

La roche déplacée par Modeste Mailhot

La roche déplacée par Modeste Mailhot

Monsieur Mailhot passe partout en Amérique et en Europe pour l’homme le plus colossal du siècle; il pèse 619 livres; il a 6 pieds 4 1/2 pouces de haut: il a 7 pieds de tour; chacune de ses cuisses mesure 3 pieds 10 pouces, et son mollet a 3 pieds 4 1/2 pouces de tour. Il jouit avec cela d’une très bonne santé, et toutes ses facultés mentales et corporelles sont en pleine vigueur. Ce 27 juillet 1831, l’Hôtellerie de Mailhot annonce que dès le 17 août suivant le phénomène vivant de l’âge, le géant Modeste Mailhot sera visible pour 1 $ de 10 h à midi et de 4 h à 9 h de l’après-midi.

Modeste Mailhot s’était rendu célèbre non seulement par sa taille, mais aussi par sa force herculéenne.

D’après la légende, en 1810, des travailleurs s’affairaient à améliorer un tronçon de route à l’est du village de Deschaillons, et il y avait là une énorme pierre qu’on n’avait pu dégager malgré le travail de la matinée.  Une surprise attendait les hommes de corvée à leur retour au travail. L’énorme pierre n’était plus là, elle avait été dégagée et roulée en dehors de la route par le géant Modeste lui-même. La pierre est toujours visible au bord de la route 138 et est aujourd’hui ornée d’une plaque commémorative.

Né le 9 juillet 1763 à St-Pierre-les-Becquets, Modeste est l’avant-dernier d’une famille de douze enfants dont seulement la moitié s’est rendue à l’âge adulte. Veuf deux fois, il se mariera trois fois et aura 9 enfants. De nature paisible, sa force le fera remarquer et il rencontrera le roi Guillaume IV qui lui remettra une prime de 100 Louis d’or lors d’un voyage en Angleterre en 1830. À sa mort, le 28 février 1834, il faudra 12 porteurs pour transporter son cercueil.

26 juillet 2015

26 juillet 1758 – Prise de Louisbourg

Une forteresse tombe

La capitulation de Louisbourg

La capitulation de Louisbourg

Les cloches de Boston vont sonner presque un jour entier. Ce 26 juillet 1758, l’Angleterre fête une grande victoire. La forteresse française de Louisbourg vient d’être prise. Le chevalier de Drucourt n’a pas d’autres choix que la capitulation. Cernée, affaiblie et sans espoir de renfort, la garnison ne peut rien devant des forces bien supérieures. Les honneurs militaires sont même refusés aux Français. Ils brûleront certains drapeaux pour ne pas que l’ennemi ne s’en empare.

Louisbourg tombe pour la deuxième fois. Déjà prise en 1745, la forteresse de l’Île du Cap Breton a été rendue par un traité en 1748 à la fin de la guerre de Succession d’Autriche. Le sursis n’aura duré que dix ans. La situation stratégique de Louisbourg qui permet de contrôler les pêches le long des bancs de Terre-neuve et surtout l’entrée du Saint-Laurent est trop importante pour que les Anglais ne mettent pas un maximum de force pour la conquérir. Leur supériorité sur l’Atlantique empêchera tout renfort d’arriver depuis la France.

Les portes du Saint-Laurent sont maintenant ouvertes. Après la victoire française de Carillon au début du mois, l’espoir change de camp. Un mois plus tard, fort Frontenac dans la région des Grands Lacs tombera à son tour. La guerre de Sept Ans prend une très mauvaise tournure en cette année 1758. L’hiver sera terrible et annonce la fin de la Nouvelle-France. Supérieurs sur les mers, les Anglais avanceront inéluctablement vers Québec puis Montréal. La France perdra définitivement ses possessions en Amérique du Nord.

25 juillet 2015

25 juillet 1952 – Radio-Canada en direct

Du sport en direct

Des amateurs de baseball regardant une partie à la télévision.

Des amateurs de baseball regardant une partie à la télévision.

Trois caméras sont positionnées sur le toit du stade De Lorimier à Montréal. Ce 25 juillet 1952, Radio-Canada diffuse la première émission de télévision en direct au Canada. Il s’agit d’un match de baseball opposant les Cubs de Springfield et les Royaux de Montréal. Gérald Renaud, un pionnier de la télévision au Canada, met en ondes cette émission pour le plus grand plaisir des possesseurs d’un appareil de télévision. Les États-Unis avaient déjà diffusé des parties de la série mondiale de baseball en 1951.

La télévision prendra son essor au Canada en cette année 1952. Dès le mois de septembre, une chaîne voit le jour à Montréal, CBFT propose une programmation bilingue aux téléspectateurs. En août 1952, Radio-Canada commence à diffuser des émissions jeunesse. À Montréal, on compte déjà 7500 postes de télévision. La retransmission de compétitions sportives prendra rapidement une place dans la grille horaire de CBFT. Le 27 août, les débuts des Alouettes feront l’objet d’un reportage. Le 11 octobre, les deux dernières périodes de la joute du Canadien seront également présentées en direct.

Les Canadiens français découvrent dès lors les téléromans et le Téléjournal. La télévision est tellement populaire que, en 1956, plus de la moitié des foyers possède leur propre appareil. La télévision participe à l’essor des médias de masse. Les publicistes profitent de cet avantage et la télévision devient un moyen rapide pour convaincre les consommateurs. Dès 1955, des stations s’implantent dans diverses villes du Québec et proposent des programmes personnalisés.

24 juillet 2015

24 juillet 1967 – De Gaulle libère le Québec

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Vive le Québec libre !

De Gaulle à Montréal

De Gaulle à Montréal

Voilà ce que je suis venu vous dire ce soir en ajoutant que j’emporte de cette réunion inouïe de Montréal un souvenir inoubliable. La France entière sait, voit, entend, ce qui se passe ici et je puis vous dire qu’elle en vaudra mieux. Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec… libre ! Vive le Canada français ! Et vive la France ! Ce 24 juillet 1967 restera un moment fort de l’histoire du Québec. La conclusion du discours du président français Charles de Gaulle ne laissera personne indifférent au Canada.

Malgré un sentiment d’improvisation, il avait parfaitement préparé son coup. Parti le 15 juillet à bord du croiseur Colbert de Brest, de Gaulle ne voulait pas arriver par la voie des airs à Ottawa comme l’aurait demandé le protocole. Sur le navire, il confie à son gendre Alain de Boissieu : Je compte frapper un grand coup. Ça bardera, mais il le faut. C’est la dernière occasion de réparer la lâcheté de la France. Il tiendra sa promesse. Son parcours en voiture le long du Chemin du Roy entre Québec et Montréal sera emmaillé de déclaration qui prépare son final du balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal.

La réaction du gouvernement fédéral ne se fera pas attendre, dès le lendemain, le premier ministre Lester Bowles Pearson aura des mots très durs. Le général de Gaulle est déclaré persona non grata au Canada. Il ne se rendra pas à Ottawa et quittera le Québec le 26 juillet après avoir poursuivi sa visite, comme s’il ne s’était rien passé.  Ni vous ni moi n’avons perdu nos heures. Peut-être se sera-t-il passé quelque chose ? déclarera-t-il au premier ministre du Québec, Daniel Johnston qui saluera le culte de la liberté de la France.

23 juillet 2015

23 juillet 1840 – Sanction royale pour l’Union

Acte d’Union

Situation de l'Amérique du Nord après l'Acte d'Union de 1840

Situation de l’Amérique du Nord après l’Acte d’Union de 1840

Un Conseil législatif de 20 membres nommés par le gouverneur, une Assemblée législative où chaque province serait représentée par 42 députés, l’orateur du Conseil législatif nommé par le gouverneur et une langue unique, l’anglais, ce 23 juillet 1840, la reine Victoria donne sa sanction royale à l’Acte d’Union, le Canada n’est plus séparé en deux. Haut et Bas-Canada sont unis sous la même législation. La Rébellion des patriotes a engendré ce changement constitutionnel. Londres veut régler l’épineuse question canadienne.

Après les événements de 1837 et 1838, le gouvernement britannique envoie Lord Durham étudier la question des colonies britanniques de l’Amérique du Nord. Si son constat d’un peuple sans culture et sans histoire a marqué les esprits, sa recommandation que les deux provinces canadiennes soient fusionnées en une seule retient toute l’attention de ses commanditaires. Un gouvernement, une assemblée représentant avec un nombre égal de députés deux provinces aux populations inégales et une langue, le verdict est cruel pour les Canadiens-français.

Cet Acte d’Union sera la principale source de l’instabilité politique qui régnera dans le Canada-Uni jusqu’en 1867. En effet, certains membres de l’élite politique, tant francophone qu’anglophone, réclament à hauts cris la représentation selon la population. La situation devient intenable, malgré l’obtention d’un gouvernement responsable en 1849, elle mènera à la création de la Grande Coalition en 1864 et, finalement, à la Confédération en 1867.

22 juillet 2015

22 juillet 1948 – Terre-Neuve rejoint le Canada

10e province

Les négociations entre Terre-Neuve et le Canada

Les négociations entre Terre-Neuve et le Canada

Avec 78 323 votes (52,3 %) en faveur de la Confédération, contre 71 334 votes (47,7 %) pour le gouvernement responsable, Terre-Neuve décide, ce 22 juillet 1948 de rejoindre le Canada. Ce scrutin est le deuxième tour d’un processus débuté en juin. Un premier référendum, le 3 juin 1948, avait permis de choisir entre le maintien de la Commission de gouvernement, un retour au gouvernement responsable ou une union avec le Canada. Le maintien de la Commission de gouvernement avait obtenu le moins de voix et avait était éliminé.

Soupçonneux envers le Québec et réticent à participer aux discussions ayant amené la naissance de la Confédération canadienne en 1867, Terre-Neuve finira par participer à la conférence de Québec, mais refusera finalement de se joindre à la nouvelle confédération. Malgré plusieurs tentatives à la fin du XIXe siècle, les pro-confédération ne réussiront jamais à convaincre une majorité de rejoindre le Canada. En 1934, une commission de gouvernement est nommée pour remplacer le gouvernement responsable qui connaît des difficultés à maîtriser les suites de la crise économique.

Cette commission de gouvernement temporaire n’avait pas de date de cessation. La Deuxième Guerre mondiale permettra de rétablir la situation économique de Terre-Neuve qui bénéficie de sa situation stratégique dans l’Atlantique Nord. Après la guerre, la commission de gouvernement n’a plus sa raison d’être et Terre-Neuve doit faire un choix. Après le vote en faveur de la Confédération canadienne, des discussions s’ouvrent avec Ottawa et le 31 mars 1949, Terre-Neuve devient la 10e province canadienne.

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