Valais Libre

31 janvier 2015

31 janvier 1889 – Un rossignol à Québec

Emma Albani

Emma Albani

Emma Albani

Le maire de Québec François Langelier, le premier ministre Honoré Mercier et près de 5 000 personnes sont réunis à la gare de Québec pour accueillir l’artiste qui descend en ville. Ce 31 janvier 1889, un cortège de six voitures emmènent Emma Albani jusqu’à l’Hôtel Saint-Louis. La grande cantatrice qui est de passage à Québec pour une série de concerts déchaîne les passions. Elle donnera deux concerts les 1er et 4 février. Les critiques seront dithyrambiques.

Emma Lajeunesse est née à Chambly le 1er novembre 1847 dans une famille de musiciens. Elle commence à étudier la musique à quatre ans avec son père. Très vite, son talent inné est reconnu. Elle poursuivra ses études de chant aux États-Unis et en Italie. À 23 ans, elle commence sa carrière à Londres qui deviendra son lieu de résidence. Elle y épousera quelques années plus tard le directeur de l’opéra italien de cette ville.

Régulièrement en tournée à travers l’Europe où les États-Unis, elle reviendra plusieurs fois dans son pays natal pour y donner des récitals. Amie de la reine Victoria, Emma qui a changé son nom en Albani à son arrivée en Angleterre en 1868 a ses entrées chez les plus grandes personnalités du moment. Elle terminera sa carrière publique à Londres en 1911. La première cantatrice canadienne mondialement connue décèdera le 3 avril 1930.

30 janvier 2015

30 janvier 1869 – Accord pour la Nouvelle-Écosse

Premier séparatisme

Joseph Howe

Joseph Howe

Attendu que le peuple de la Nouvelle-Écosse n’a jamais donné son assentiment à l’Acte d’Union, la Législature qui l’a adopté l’ayant fait en opposition à la volonté bien connue du peuple (…) L’Acte d’Union, The British North America Act, (…) n’a aucun droit à la loyauté du peuple de la Nouvelle-Écosse… Cette résolution adoptée une année auparavant, entre autres, par le député fédéral Joseph Howe n’a plus lieu d’être. Ce 30 janvier 1869, ce même Joseph Howe accepte un accord avec Ottawa.

La Nouvelle-Écosse accepte mal son intégration à la Confédération canadienne. La Nouvelle-Écosse élit dix-huit députés fédéraux anti-confédérés sur les dix-neuf sièges réservés à la province lors des premières élections de 1867. La fronde est menée par l’ancien premier ministre de la Nouvelle-Écosse. Joseph Howe fera appel à Londres pour déclarer nulle la Confédération. En vain, il sera débouté par le parlement britannique en février 1868.

Le premier ministre du Canada Macdonald opte pour une opération de charme. Ses représentants se rendent à Halifax pour trouver une entente. Ottawa offre d’augmenter la subvention annuelle de la province. Elle passera de 63 000 $ à 82 698 $. Joseph Howe cède et lui qui avait juré de ne jamais plier devant Ottawa accepte de devenir président du Conseil privé du Canada. Son peuple ne lui pardonnera pas. Ainsi se termine le premier mouvement séparatiste du Canada.

29 janvier 2015

29 janvier 1887 – Honoré Mercier premier ministre

Un chef d’État

Honoré Mercier

Honoré Mercier

Le lieutenant-gouverneur Rodrigue Masson reçoit, ce 29 janvier 1887, l’assermentation d’Honoré Mercier et de son gouvernement. Après les démissions successives des gouvernements conservateurs de John Jones Ross et de Louis-Olivier Taillon, le chef du parti National devient premier ministre. La coalition emmenée par Honore Mercier comprend ne nombreux libéraux, elle reprend bientôt le nom de parti Libéral.

Un véritable chef d’État arrive au pouvoir. Honoré Mercier est né à Saint-Anasthase d’Iberville le 15 octobre 1840. À 22 ans, il est rédacteur du Courrier de Sainte-Hyacinthe et à 31 ans, il fonde le parti National et est élu à la Chambre des communes à Ottawa. Battu aux élections de 1878, il se lance dans la politique provinciale. En 1885, le parti conservateur perd une partie de ses appuis après que son pendant fédéral ait approuvé l’exécution du métis Louis Riel.

Honoré Mercier mettra en avant la défense de la nation canadienne-française et le respect de l’autonomie provinciale. Il convoquera à Québec la première conférence interprovinciale de la Confédération pour lutter contre l’ingérence fédérale dans les pouvoirs des provinces. Il s’occupera également de développer la colonisation et les chemins de fer dans les régions éloignées. Il sera destitué suite au scandale de la Baie des Chaleurs en 1891. Un tribunal l’innocentera l’année suivante. Il mourra le 30 octobre 1894 emporté par le diabète.

28 janvier 2015

28 janvier 1793 – Vers la fin de l’esclavage

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Premiers pas

Portrait d'une des dernières esclaves noires de Montréal

Portrait d’une des dernières esclaves noires de Montréal

Les propriétaires d’esclaves du Québec connaissent une certaine inquiétude en cette fin du XVIIIe siècle. En 1784, on comptait 304 esclaves noirs dans la région de Montréal, mais depuis la Révolution française le courant abolitionniste domine. Ce 28 janvier 1793, Pierre-Louis Panet soumet au Parlement de Québec un projet pour abolir l’esclavage. Celui-ci sera assez facilement relégué aux oubliettes, un quart des députés possèdent des esclaves.

Tous les Panis (Indiens du Mississippi) et Noirs qui ont été achetés et qui le seront dans la suite seront en pleine propriété à ceux qui les ont achetés et il est fait défense aux esclaves de quitter leurs maîtres. Cette ordonnance de l’intendant Raudot accorde une existence légale à l’esclavage en Nouvelle-France. Même s’il existait des esclaves avant, dès la lecture de cet édit à la fin d’une messe en 1709, le mouvement se développa.

L’historien Marcel Trudel estime que la Nouvelle-France a eu, sur une période de 125 ans, près de 5400 esclaves, dont environ un millier de Noirs. Mais, le mouvement abolitionniste est lancé et, dès cette année 1793, le Haut-Canada légifère et interdit graduellement l’esclavage. La Loi de l’abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques reçoit l’assentiment royal le 28 août 1833 et entre en vigueur le 1er août 1834.

27 janvier 2015

27 janvier 1793 – Demande de reconquête

Appel à la Convention

exécution du roi Louis XVI

exécution du roi Louis XVI

Les Indiens, les Canadiens, les Illinois haïssent cordialement les Anglais (…) tous sont nos amis et désirent nous voir entrer en possession du Canada. Jean Basset présente, ce 27 janvier 1793, un mémoire à la Convention nationale française où il demande la reconquête du Canada. La convention recevra plusieurs mémoires de même nature. Le sang français coule dans les veines de nos frères séparés du Canada… écrira Jean-Baptiste Nérac quelques jours plus tard.

Même si la France déclarera la guerre à l’Angleterre le 8 février 1793, elle n’organisera qu’une maigre tentative d’expédition navale outre-Atlantique. Elle est bien trop occupée sur le sol européen pour défendre sa Révolution. Des rumeurs circulent alors au Canada prétendant à l’imminence d’une attaque. Et malgré des mémoires favorables à la reconquête, tous ne voient pas d’un bon oeil le retour des Français. L’exécution du roi Louis XVI quelques jours avant ces mémoires a donné une mauvaise image de la Révolution.

Que la conduite pleine d’humanité, de douceur et de bienfaisance du gouvernement britannique à leur égard… L’évêque Hubert de Québec envoie une lettre circulaire en novembre à ses curés leur exposant la conduite à tenir en cas d’invasion française. La flotte française partie de Chesapeake aux États-Unis ne dépassera pas Terre-Neuve. Elle fera ensuite voile vers la France. Les espoirs nés chez quelques partisans de la France disparaissent rapidement et quelques menus soulèvements sont vite réprimés par les autorités britanniques.

26 janvier 2015

26 janvier 1611 – Départ de Biencourt

Pour l’Acadie

Charles de Biencourt, dessin de Michèle Collard, © Editions la Vague verte.

Charles de Biencourt, dessin de Michèle Collard, © Editions la Vague verte.

La Grâce-de-Dieu hisse ses voiles et profite des vents favorables pour quitter le port français de Dieppe ce 26 janvier 1611. Charles de Biencourt, accompagné de deux pères Jésuites et de 36 colons vogue vers la colonie de Port-Royal dirigée par son père Jean de Poutrincourt pour lui apporter un ravitaillement devenu urgent. Des conditions de navigation très difficile retardent le bateau et, lorsqu’il arrivera à destination quatre mois plus tard, les provisions seront très largement entamées.

L’aventure de a colonisation française en Acadie se poursuit sous un mauvais signe. Jean de Poutrincourt avait participé aux expéditions de Champlain et de Dugua de Monts à partir de 1604. Après les premiers échecs, il avait poursuivi l’occupation de l’Acadie pendant que les deux autres se tournaient vers le Saint-Laurent. L’Acadie était au coeur d’une lutte d’influence entre la France et l’Angleterre et Poutrincourt, avec l’appui du nouveau roi de France, impliqua de plus en plus son fils dans la tentative d’établir un poste permanent à Port-Royal.

En 1615, à l’âge de vingt-cinq ans, Charles de Biencourt devient gouverneur de l’Acadie. Il avait déjà rempli ce rôle à plusieurs reprises lors des absences de son père. Allié des Micmacs dont il parlait la langue, Biencourt réussit à développer une période de prospérité grâce au répit momentané laissé par les Anglais. Malheureusement, si le commerce allait bien, la colonie ne grossit pas. Malgré les appels du gouverneur, la France n’envoya pas de colons, ni d’argent pour fortifier la ville et Port-Royal tombait presque en ruine à la mort de Charles Biencourt en 1623.

25 janvier 2015

25 janvier 1631 – Marie de l’Incarnation entre au couvent

Début d’une vocation

Marie de l'Incarnation

Marie de l’Incarnation

Le couvent des Ursulines de Tours accueille une nouvelle pensionnaire ce 25 janvier 1631. Marie Guyard a 32 ans, elle est veuve et a un garçon de 12 ans qu’elle confie à sa soeur. Les Ursulines sont un ordre qui se consacre à l’éducation des filles. Très vite, la nouvelle religieuse a le projet d’aller instruire les jeunes filles de la toute nouvelle colonie d’outre-Atlantique. Elle rencontre la riche et pieuse Madeleine de la Peltrie qui lui procure les fonds pour fonder un monastère à Québec.

Le 1er août 1639, son rêve prend forme. Elle débarque à Québec avec deux autres ursulines, Madame de la Peltrie et une servante. Sa volonté première est d’instruire des Amérindiennes et de les convertir au catholicisme. Les débuts sont difficiles. Logée dans une maison où, la nuit, elle voit les étoiles à travers le toit, elle s’accroche à sa foi et à son rêve. La construction d’un monastère et l’accueil des jeunes filles françaises permettra à son oeuvre de se développer. Même si elle a une vie cloîtrée, soeur Marie de l’Incarnation joue un rôle très actif dans la jeune colonie.

Elle correspondra régulièrement avec son très cher fils Claude, devenu curé et demeuré en France. Ces lettres présentent un rapport détaillé de la vie en Nouvelle-France. Elle rédigera aussi une seconde autobiographie aux élans mystiques et poétiques inattendus. Souvent alitée, Marie travaille à des catéchismes, grammaires et dictionnaires en algonquin et en iroquois. Elle mourra le 30 avril 1672, elle est vénérée par beaucoup de Québécois depuis et le pape François en fait une sainte le 3 avril 2014.

24 janvier 2015

24 janvier 1794 – Mort de Fleury Meslet

Premier imprimeur

portrait présumé de Fleury Mesplet

portrait présumé de Fleury Mesplet

Ce 24 janvier 1794, Montréal perd un personnage qui aura permis à la liberté d’expression de prendre son envol. Fleury Meslet a été le premier imprimeur-libraire de langue française au Canada. Il a fondé la Gazette littéraire, le premier journal de langue exclusivement française au Canada. Son engagement et ses luttes le mèneront plusieurs fois en prison, il connaîtra quelques difficultés avec ses créanciers, mais son oeuvre perdurera.

Né à Marseille le 10 janvier 1734, Fleury Meslet grandira à Lyon où sa famille s’établira. Il apprendra dans cette ville le métier de maître-imprimeur. À 20 ans, il dirigera une imprimerie à Avignon et on le retrouve à Londres en 1773 d’où il part pour l’Amérique afin de travailler pour les treize colonies en pleine révolution. Il publie à Philadelphie trois Lettres du Congrès continental aux habitants de la province de Québec.

Il arrive à Montréal avec les troupes du général Montgomery et y restera après la défaite américaine. Emprisonné, puis relâché sans procès après quelques jours, Fleury Meslet arrivera grâce à des soutiens américains à ouvrir une imprimerie à Montréal et publie avec Valentin Jautard, dès l’été 1778, la Gazette du commerce et littéraire appelée par la suite simplement Gazette littéraire. Ses presses seront saisies par les autorités britanniques en 1779, mais sa persévérance lui permettra, après trois ans de prison, de reprendre ses activités d’imprimeur-libraire et de faire renaître sa Gazette.

23 janvier 2015

23 janvier 1717 – Sarrazin correspondant de Réaumur

Médecin du roi

Michel Sarrazin

Michel Sarrazin

Médecin du roi depuis 20 ans à Québec, Michel Sarrazin est également un scientifique, un naturaliste canadien qui attire l’attention. Ce 23 janvier 1717, l’Académie royale des sciences le nomme correspondant de René-Antoine Ferchault de Réaumur. Chaque année, les bateaux de la Nouvelle-France rapportaient des lettres destinées à des hommes de science français. La colonie contribuait ainsi au rayonnement scientifique de la France.

Né le 5 septembre 1659 à Gilly-lès-Cîteaux en Bourgogne, Michel Sarrazin sert comme chirurgien-major dans l’armée coloniale. En 1694, il retourne en France étudier la médecine à Reims. Il revient en Nouvelle-France trois ans plus tard et s’établit à Québec comme médecin du roi. Passionné de sciences, il devient en 1699 correspondant de Tournefort de l’Académie royale des sciences.

Il réalisera de nombreuses observations en histoire naturelle du Canada et rédigera de nombreux mémoires notamment sur le castor, le rat musqué, le porc-épic, le glouton, l’orignal ou le phoque, et constituera également un imposant herbier dont il ne reste aujourd’hui, malheureusement que des copies. Il meurt le 8 septembre 1730 à Québec. Le prix scientifique Michel-Sarrazin décerné chaque année à un scientifique québécois et la Maison Michel-Sarrazin spécialisée en soins palliatifs perpétuent la mémoire de ce grand scientifique.

22 janvier 2015

22 janvier 1901 – Mort de la reine Victoria

Fin d’un règne

Portrait de la reine Victoria au Parlement à Ottawa

Portrait de la reine Victoria au Parlement à Ottawa

Ce 22 janvier 1901, la reine Victoria s’éteint à Osborne House sur l’île de Wight. À quatre-vingt-un ans, après un règne de plus de soixante ans, la jeune fille qui est montée sur le trône à tout juste dix-huit ans en succédant à son oncle, le roi Guillaume IV, incarne la grandeur de la Grande-Bretagne. À sa mort, son empire couvre le cinquième des terres immergées du globe. Il est le plus puissant du point de vue industriel, commercial ou encore naval.

Depuis le 1er juillet 1867, la reine Victoria était aussi reine du Canada. En effet, c’est elle qui a sanctionné l’Acte d’Amérique du Nord britannique qui a donné naissance à la Confédération canadienne. La reine s’est intéressée personnellement aux affaires de ses colonies d’Amérique du Nord. Son père, le duc de Kent, avait séjourné au Canada de 1791 à 1801 à titre de commandant du Royal Fusiliers, en poste à la garnison de Québec. Montée sur le trône en 1837, elle donne la sanction royale à l’Acte d’Union en 1840.

Devant l’instabilité politique et suivant l’avis de lord Egin, gouverneur général du Canada, elle accepte le gouvernement responsable en 1848, puis choisit Ottawa comme capitale en 1857 et enfin sanctionne le processus constitutionnel qui aboutit à la Confédération de 1867. Bien qu’elle ne soit jamais venue au Canada, la reine Victoria y est tout de même très présente. De nombreux lieux et institutions portent son nom et le 24 mai, jour anniversaire de sa naissance, est la Fête de la Reine au Canada.

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