Valais Libre

30 avril 2017

150 ans de la Confédération canadienne – Calendrier historique

30 avril 1987 – Accords du lac Meech

Brian Mulroney signe l'accord du lac Meech

Brian Mulroney signe l’accord du lac Meech.

[…] la reconnaissance explicite du Québec comme société distincte; la garantie de pouvoirs accrus en matière d’immigration; la limitation du pouvoir fédéral de dépenser; la reconnaissance d’un droit de veto; la participation du Québec à la nomination des juges à la Cour suprême du Canada. Ces cinq conditions posées par le premier ministre Robert Bourassa permettraient une ratification de la Constitution canadienne par le Québec. La province avait refusé le rapatriement de la Constitution organisée par Trudeau au début des années 80.

Ce 30 avril 1987, le premier ministre du Canada, Brian Mulroney et les premiers ministres des provinces canadiennes s’entendent sur une solution à ce problème constitutionnel. Ils acceptent les conditions du Québec. C’est l’accord du lac Meech. Cet accord de principe sera confirmé en juin à Ottawa par la signature du texte officiel. Les provinces ont dès lors trois ans pour faire ratifier ce texte par leurs assemblées provinciales.

Le Québec sera le premier à entériner l’accord constitutionnel le 23 juin suivant. La Chambre des communes canadiennes l’acceptera en octobre par une très large majorité, mais la suite ne sera pas toujours aussi simple. Les provinces de Terre-Neuve et du Manitoba remettront en question cet accord. À l’échéance du délai, les deux provinces n’auront pas ratifié l’accord, celui-ci est donc un échec. Le processus qui devait amener le Québec à accepter la constitution prend fin sur ce rejet et le nationalisme québécois retrouvera un nouvel élan.

29 avril 2017

150 ans de la Confédération canadienne – Calendrier historique

29 avril 1627 – La compagnie de la Nouvelle-France

Edit de fondation

Edit de fondation

C’est à savoir que les dits de Roquemont, Houel, Lataignant, Dablon, Duchesne et Castillon, tant pour eux que pour les autres, faisant le nombre de cent leurs associés, promettront faire passer au dit pays de la Nouvelle-France, deux à trois cents hommes de tous métiers dès l’année prochaine 1628, et pendant les années suivantes en augmenter le nombre jusqu’à quatre mille de l’un et de l’autre sexe, dans quinze ans prochainement venants, et qui finiront en décembre, que l’on comptera 1643.

Cet Acte pour l’établissement de la Compagnie des Cents associés pour le commerce du Canada fait à Paris ce 29 avril 1627 et signé par le cardinal de Richelieu crée la Compagnie de la Nouvelle-France communément appelée Compagnie des Cents associés. Champlain a réussi à convaincre le cardinal et voit ainsi l’avenir de sa Nouvelle-France s’éclairer. Les difficultés des premières années pourront être surmontées grâce à ce nouveau monopole et surtout cet apport d’argent qui va permettre la pérennité de Québec.

Chacun des cent associés a mis une mise de 3000 livres pour financer la compagnie qui obtient le monopole du commerce en Canada. Ce monopole est de 15 ans pour les fourrures et à perpétuité pour le reste. En contrepartie, la Compagnie doit installer à ses frais 4 000 colons, administrer la colonie, assurer la défense du territoire et se consacrer à la conversion des Amérindiens. Elle verra très vite les Anglais se dresser contre elle, les menaces iroquoises lui compliqueront la tâche qu’elle acquittera tant bien que mal jusqu’en 1663 où la compagnie est dissoute, la Nouvelle-France devenant alors une colonie royale.

 

28 avril 2017

150 ans de la Confédération canadienne – Calendrier historique

28 avril 1760 – Bataille de Sainte-Foy

Le chevalier de Lévis ralliant son armée

Le chevalier de Lévis ralliant son armée

[…] plus grande victoire française en Amérique, parce qu’elle a fait un jour trembler le sort de la ville de Québec et de toute l’Amérique. Cette affirmation de l’historien américain Francis Packman illustre parfaitement l’importance de ce 28 avril 1760 dans l’histoire de las Nouvelle-France. Le chevalier de Lévis qui s’est replié sur Montréal après la défaite des Plaines d’Abraham revient au printemps devant les murs de Québec pour reprendre la ville. James Murray, à la tête des troupes britanniques, sort des murs et se porte au-devant des Français.

L’affrontement aura lieu à Sainte-Foy, non loin des Plaines d’Abraham. Lévis dispose de 2600 soldats réguliers, 2400 miliciens et d’environ 1000 Amérindiens. Murray lui fait face avec près de 4 000 soldats aguerris, mais affaiblis par un hiver difficile. Les Anglais passent d’emblée à l’attaque et enfoncent les lignes françaises. Mais cet avantage initial ne durera pas, d’âpres combats ont lieu et, petit à petit, les Français qui connaissent mieux le terrain prennent le dessus. Après deux heures de combats et la perte de près de 1300 hommes tués ou blessés, Murray se replie derrière les murs de Québec.

Le siège de la ville peut commencer. Lévis fait creuser des tranchées pour s’approcher au plus près des murs. Murray organise quelques sorties nocturnes de volontaires pour retarder le travail des Français, mais ceux-ci commencent le 11 mai à bombarder la ville. La vue d’un seul pavillon français aurait opéré la reddition de la ville de Québec. Le voeu du gouverneur Vaudreuil ne se réalisera pas, la flotte anglaise arrivera en premier devant la ville. Lévis s’en retourne à Montréal, le sort de la Nouvelle-France est joué.

5 ans au Québec – épisode 17

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J’ai raté la Cage aux sports

Le Centre Belle vu de ma loge en 2013 au moment de l’échauffement

Price quitte son filet, l’attaque à six des Canadiens se déploie et prend d’assaut le but de Lundqvist. Le temps s’écoule, il reste vingt secondes à ce sixième match de la série, Montréal tourbillonne, mais Les Rangers récupèrent la rondelle et dégagent. L’image est prise depuis le filet, la rondelle s’amène et, à 17 secondes de la fin du temps réglementaire, New York marque un troisième but.

J’imagine la stupéfaction dans la Cage aux sports. Le silence qui s’installe pour quelques secondes. Le désespoir qui se lit sur les visages. Très vite, quelques murmures reprennent, les mots deviennent distincts, les discussions augmentent, on cherche les premiers coupables. La colère succède à la déception. Les supporters sont exigeants. J’imagine, car, je n’étais pas à la Cage aux sports samedi dernier, j’ai assisté à ce dénouement tragique depuis mon salon.

Pourtant, les astres étaient alignés cette année. Après 25 ans d’attente, les Canadiens devaient gagner leur 25e coupe Stanley. Leur gardien miracle Carey Price n’a pas été blessé. Le remplacement de l’entraîneur à mi-saison avait permis de retrouver de l’énergie et de finir le championnat régulier en tête de la section. New York avait été battu trois fois en trois parties en saison régulière. Tout devait se jouer en finale de conférence au troisième tour, avant le sacre ultime contre la conférence de l’Ouest.

Je ne verrai pas encore pour cette année la rue Sainte-Catherine à Montréal s’enflammer. Je dois me contenter des émotions vécues sur l’avenue de la Gare et sur la Planta. Attention à la malédiction du chiffre 25: ça se jouera un 25 mai, mais heureusement pour Sion ce ne sera que la 14e coupe. Je m’égare, je raterai aussi ce rendez-vous.

Inutile de vous dire que le hockey est une religion qui dépasse au Québec ce que le football peut être à Sion. J’ai eu la chance d’aller une fois au Centre Bell voir jouer les Canadiens, il y a quelques années. J’en garde un souvenir intense. Invité, j’ai vécu cette expérience dans une loge en compagnie de quelques Suisses. Saint-Louis devait être l’adversaire qui avait gagné, mais peu importe, c’était au début de la saison.

Ce n’est qu’au moment des séries que ce sport devient intense. Il faut vivre un match décisif dans un bar sportif, la Cage aux sports est l’enseigne la plus connue, pour comprendre un peu cette religion. Je sentais samedi dernier que je devais y aller, mais après ma journée au curling (deux parties au tournoi 4 bouts), la fatigue l’a emporté et un septième match aurait lieu lundi.

Il n’y a pas eu de septième match. Les Canadiens sont en vacances. New York l’a emporté 4 parties à 2, 3 à 1 au sixième match. Tout le reste n’est plus que littérature. Les journaux expliquent en long et en large que c’est la faute de Price qui a été ordinaire, du capitaine Pacioretty qui n’a pas marqué en série, du directeur général Bergevin qui n’a pas su bâtir une équipe qui résiste au printemps…

Bref, d’ordinaire 75% des pages sportives sont consacrées aux Canadiens, pour quelques jours ce taux augmente. Mais dès que le « post-mortem » sera achevé, les spéculations sur la saison prochaine vont reprendre et 2018 sera la bonne année. Il ne fait aucun doute que « ça sent la coupe ! » Pendant ce temps, Québec attend le retour des Nordiques et le centre Vidéotron est toujours vide.

Une Cage aux sports joyeuse quand les Canadiens gagnaient… (lapresse.ca)

Il y a 150 ans dans le Confédéré… jeudi 28 avril 1867

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Pêche et chasse miraculeuse, encouragements radicaux pour Lucerne et Napoléon en Suisse…

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27 avril 2017

150 ans de la confédération canadienne – Histoire littéraire francophone

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Robert de Roquebrune (1889 – 1976)

roquebrune-portraitNé à l’Assomption en 1889, Robert de Roquebrune grandit dans l’atmosphère de l’ancienne aristocratie seigneuriale. Les us et coutumes de ses ancêtres sont encore à l’honneur et il baigne dans l’amour des choses de l’esprit. Après ses études au Collège Mont-Saint-Louis à Montréal, il étudiera à Paris à la Sorbonne et au Collège de France.

À son retour, il se marie et s’établit à Beloeil sur la rivière Richelieu en Montégérie. Il publie ses premiers romans et participe à l’aventure littéraire éphémère du Nigog. En 1919 il s’installe à Paris. Il fédèrera les écrivains canadiens et dirigera les Archives canadiennes à Paris. Il passera une grande partie de sa vie à la recherche des origines de l’histoire du Canada.

Il fréquente les milieux de droites, il est ami avec Léon Daudet et Charles Maurras même s’il ne partage pas leur critique de la République. Durant la guerre il rentrera au Canada. Il reviendra à Paris comme directeur des archives publiques du Canada. Il mourra en 1976 à Paris. Son oeuvre littéraire reconstitue le passé de sa terre natale qu’il chante avec talent.

La Seigneuresse (1960)

roquebrune-livreCeci dit-elle est l’invitation du roi pour le bal de la Cour. Elle me permet de me faire accompagner d’un chevalier servant. Que l’un de vous vienne donc demain soir me chercher en carrosse et m’accompagne au palais… L’un de vous…

Louise de Normanville ne sait pas quel mari choisir. Elle hésite entre deux jeunes hommes rencontrés à la cour de Louis XV. Ils décideront entre eux. Armand de Fortisson, le jeune seigneur gascon l’emportera sur Sir James Gordon l’écossais qui devra partir à la suite de son roi. La ruse gascone va permettre à Fortisson de trouver une fortune.

Louise de Normanville est l’héritière d’une seigneurie au bord de la rivière Richelieu au Canada. Elle doit se marier avant de rentrer pour échapper à son cousin Anselme Racicot. Le commerce des peaux, la collaboration des indiens, la prospérité des ccampagnes, les menaces de l’armée anglaise, les intrigues familiales, tissent la toile de ce roman qui nous entraîne dans le Canada français au moment de son apogée avant la conquête anglaise.

150 ans de la Confédération canadienne – Calendrier historique

27 avril 1942 – Plébiscite sur la conscription

04.27 Conscription1942Consentez-vous à libérer le gouvernement de toute obligation résultant d’engagements antérieurs restreignant les méthodes de mobilisation pour le service militaire ? Ce 27 avril 1942, le Canada répond OUI à 63,7 % à la question posée par son gouvernement. Le Québec aura, comme lors de la conscription pour la Premième Guerre mondiale, une réponse toute différente. Le NON l’emporte à 71,2 % dans la province. Ce taux de rejet avoisine les 85 % si l’on ne prend en compte que les votes francophones. Le pays est à nouveau fortement divisé.

Ce vote de race, comme l’ont appelé certains, oblige le premier ministre MacKenzie King à faire preuve de prudence s’il ne veut pas plonger le pays dans une nouvelle crise. Le Gouvernement que je dirige ne présentera pas de mesures de conscription des Canadiens pour le service outre-mer. Cette déclaration du premier ministre en juin 1941 l’oblige à tenir un plébiscite pour se libérer de sa parole si le peuple est d’accord. Après l’entrée en guerre des États-Unis et l’évolution du conflit en Europe, les contingents de volontaires canadiens, près de 125 000 hommes s’étaient engagés, ne suffisent plus.

L’ambiance est électrique au Canada, les journaux anglophones traitent de lâches, de traîtres et de racistes les Canadiens-français. Mais, même s’il y a quelques troubles à Montréal, les choses se calment et finalement peu de troupes recrutées suite à la Loi sur la mobilisation des ressources nationales seront envoyées outre-mer. Le pari politique du premier ministre MacKenzie King est réussi. Il évite de s’embourber dans une crise politique et demeure au pouvoir jusqu’à sa retraite en 1948.

 

26 avril 2017

150 ans de la Confédération canadienne – Calendrier historique

26 avril 1908 – Glissement de terrain à Notre-Dame-de-la-Salette

Glissement de terrain à Notre-Dame-de-la-Salette

Glissement de terrain à Notre-Dame-de-la-Salette

Les villageois s’élancèrent dehors et s’aperçurent que la moitié du village était disparue et que là où était la côte coulait un impétueux torrent. Là où étaient les fermes et leurs dépendances s’élevaient des pyramides de glace que les flots tourmentés de la Lièvre assaillaient de toute part. Quatorze maisons de ferme étaient disparues. Qu’étaient devenus les habitants? Où étaient les quarante personnes qu’abritaient ces maisons? Il n’y avait pas un être vivant dans cet amoncellement de ruines.

Cet extrait du journal La Patrie relate la tragédie qui a endeuillé, ce 26 avril 1908, le petit village de Notre-Dame-de-la-Salette. La rivière du Lièvre s’est déchaînée durant la nuit. Elle a emporté une large bande de terre et engloutit trois maisons. Les six occupants n’ont eu aucune chance. La coulée de terre qui se jette alors la rivière provoque une grande vague qui envahit le village. Les immenses blocs de glace transportés par l’eau détruisirent douze maisons et vingt-cinq autres bâtiments sur leur passage.

Le bilan sera très lourd, entre 33 et 37 personnes, toutes les sources ne sont pas d’accord, décéderont durant cette nuit tragique. Ce glissement de terrain est l’un des plus meurtriers de l’histoire du Canada. Les jours suivants, le village qui a perdu le 10 % de sa population dans la tragédie enterrera ses morts et s’attellera à la reconstruction. En 2013 et 2014, des travaux de stabilisation des talus qui longe la rivière le Lièvre ont été effectués pour prévenir une nouvelle catastrophe.

25 avril 2017

150 ans de la Confédération canadienne – Calendrier historique

25 avril 1849 – Le feu au parlement de Montréal

L'incendie du Parlement à Montréal, Joseph Légaré, 1849

L’incendie du Parlement à Montréal, Joseph Légaré, 1849

Au moment où son Excellence quittait le parlement pour se diriger vers la portière de son carrosse, il fut assailli par des milliers de pierres, de bâtons, d’oeufs frais et pourris. Un oeuf l’atteignit même au visage, les vitres de sa voiture volèrent en éclats, etc. […] J’arrête ici, car on crie présentement que le parlement est la proie des flammes et de la porte de ma boutique, je vois les flammes rouges illuminant le ciel. J’y vais. Dans une lettre à sa femme, W.R. Seaver, un commerçant de Montréal, décrit les événements de ce 25 avril 1849.

L’adoption de la Loi d’indemnisation pour le Bas-Canada qui permettait à tout habitant de la région qui avait subi des dommages causés, dans la plupart des cas, lors des représailles exercées par les forces britanniques lors des rebellions de 1837 / 1838, de recevoir une indemnité soulève l’ire des marchands britanniques de Montréal. La Montreal Gazette invite ses lecteurs à se rassembler au Champ-de-Mars. C’est bientôt 1500 manifestants qui envahissent le parlement où les députés siègent encore. Ils saccagent tout et le feu se propage rapidement.

Au soir de cette journée d’émeute, le parlement sera complètement détruit. Les manifestations de protestation dureront toute une semaine. L’ordre se rétablira péniblement et de nombreuses arrestations seront nécessaires. La session parlementaire sera suspendue et ne reprendra qu’une année plus tard à Toronto. En effet, la capitale du Canada-Uni sera transférée dans la ville ontarienne après ces événements.

Trump menace le Canada.

Filed under: b. Du Lys dans les Étoiles — vslibre @ 4 h 30 min
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Je reprends le titre du Devoir de mercredi dernier pour vous parler d’économie cette semaine. Si le résultat du premier tour des élections françaises entraîne un débat entre les tenants du protectionnisme et les défenseurs du libre-échange, en Amérique du Nord, cette question fait partie de la réalité. Après l’élection de Donald Trump, l’accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (ALÉNA) est remis sur la table.

« Au Canada, des choses très injustes se sont passées contre nos producteurs laitiers. Ce qui vous est arrivé est très, très injuste. C’est le genre d’accord typiquement partial, contre les États-Unis. Et ça ne durera pas. Nous allons appeler le Canada et lui demander : “Qu’est-ce qui se passe ?“ » Ces mots très durs ont été prononcés par le président Trump en visite au Wisconsin pour parler de son récent décret « Acheter américain; embaucher américain ».

« C’est une chose terrible qui est arrivée aux fermiers du Wisconsin », a-t-il insisté. Que fait donc le Canada de si affreux aux gentils producteurs des États-Unis ? C’est la politique de gestion de l’offre dans les produits laitiers que le président américain veut remettre en question. Il attaque aussi son voisin du nord sur d’autres sujets comme le bois d’oeuvre ou l’énergie, mais je vais détailler un peu la question du lait au Canada et au Québec en particulier.

Des quotas depuis longtemps

« La mise en marché du lait au Québec est régie par un système de contingentement de production – ou quota de production – qui est établi sur le plan de l’ensemble canadien.

En vertu de ce système, un producteur de lait doit posséder un permis pour chaque litre de lait qu’il vend aux usines. C’est un moyen d’éviter les surplus et les pénuries. Grâce à ces quotas, la quantité totale de lait produit au pays idéalement correspond à ce qui est consommé par les Canadiens. »

Cette explication tirée du site Internet du Conseil des industriels laitiers du Québec pose les bases du système qui régit la production laitière au Canada depuis près de 50 ans. Adapté chaque année, ce régime s’appuie sur trois piliers essentiels: établissement d’un prix cible de production, gestion de la production (Calcul des besoins canadiens et quota de production) et contrôle des importations de produits laitiers.

Un système défendu avec vigueur

Cette attaque américaine a entraîné un flot de réactions très émotives au Québec. « Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi et dans le Bas-St-Laurent, ce serait un coup dur. Ici dans la région, je ne vois pas grand monde qui pourrait s’en tirer avec la fin de la gestion de l’offre », affirme Michel Frigon, propriétaire de la Ferme des fleurs d’Albanel et membre de l’exécutif des Producteurs laitiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Les associations professionnelles demandent au gouvernement de Justin Trudeau de défendre farouchement le système canadien.« Au niveau de l’agriculture, il n’y a pas un pays dans le monde qui n’appuie pas ses agriculteurs de différentes façons et l’approche qu’on a ici au Canada, elle est bonne pour le Canada, pour nos agriculteurs, et je vais continuer de défendre la gestion de l’offre », a d’abord réagi M. Trudeau.

Un avenir incertain

Mais de nombreux acteurs trouvent la réaction du premier ministre trop molle. Ils soupçonnent Justin Trudeau de vouloir abandonner une partie de la protection des producteurs de lait pour débloquer d’autres secteurs commerciaux. Certains remettent carrément en cause le système de la gestion de l’offre qui nuit, selon eux, à l’innovation et surtout qui oblige les consommateurs à payer ces produits à un coût injuste.

À mon arrivée au Québec, j’avais été surpris de voir que la viande était nettement moins chère qu’en Suisse, souvent plus de la moitié du prix suisse, mais que les produits laitiers avaient des prix comparables. J’ai mis du temps à comprendre pourquoi. Le protectionnisme a un prix, mais la pérennité d’une agriculture locale aussi. Les changements politiques, au-delà du spectacle, entraînent aussi des remises en question qui ont une influence directe sur la vie de tous les jours.

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