Il y a dix ans, je découvrais un sport qui m’est devenu aujourd’hui familier. Il commence également à se faire connaître en Europe puisque des matchs y sont de plus en plus régulièrement organisés. Après l’Angleterre, l’Allemagne commence à y goûter. Il existe même un championnat suisse, et ce, depuis 1982. Je ne le savais pas jusqu’à aujourd’hui.
Ce sport mystérieux est le football américain. Enfin, le football comme on dit dans ma nouvelle région. Rien à voir avec le soccer qui occupe tous les esprits actuellement avec la Coupe du monde où, pour la deuxième fois, après 1986, le Canada est qualifié. Il ne faut pas confondre le football américain et le football canadien.
L’un se joue à onze contre onze et on a quatre essais pour faire avancer le ballon de dix verges (yards, 91,44 cm), l’autre à douze contre douze et on a trois essais pour faire avancer le ballon de la même distance. Les Canadiens utilisent plus de monde pour amener en moins de tentatives le ballon sur la même distance.
Je sais, vous n’avez rien compris. Vous êtes dans la même situation que moi lorsque je me suis retrouvé au bord du terrain du Rouge et Or de l’Université Laval à Québec. Si un collègue photographe ne m’avait pas agrippé par le bras, c’eût pu être ma dernière partie. Je n’avais pas vu venir droit sur moi la foule déchaînée des joueurs avides de ballon.
Sans connaître les règles, difficile d’anticiper les jeux. En fait, elles sont simples. Deux équipes de 12 joueurs se battent pour amener le ballon dans le but adverse ou le faire passer entre les poteaux (3 points). Pour marquer 6 points, il faut pénétrer en tenant le ballon dans la zone de but ou le recevoir dans cette même zone. Pour y parvenir, on peut faire progresser le ballon soit en se faisant des passes, soit en le portant. La transformation qui suit vaut 1 point si on arrive à botter le ballon entre les poteaux.
Ça paraît simple, mais l’équipe qui n’a pas le ballon va chercher à intercepter les passes ou à faire tomber le porteur du ballon. Dès que celui-ci a trois parties du corps qui touchent le sol (les deux pieds et une main par exemple), le jeu s’arrête. Dans le système canadien, l’équipe qui attaque a trois essais pour que le ballon progresse de 10 verges (4 essais aux USA). Si elle y parvient, on repart pour une nouvelle séquence offensive, si elle échoue, l’équipe adverse passe à l’offensive.
Je vous passe les autres détails. Il faut juste savoir que les coéquipiers du porteur du ballon vont tout faire pour empêcher les adversaires de l’atteindre. Et quand je dis tout faire, c’est vraiment tout! Quand un beau bébé de près de 300 livres (environ 140 kilos) vous barre le passage, c’est impressionnant.