Valais Libre

19 avril 2020

Le temps a laissé son manteau

Charles d’Orléans (1394 – 1465)

Fils de Louis Ier, duc d’Orléans et de Valentine Visconti fille du duc de Milan et neveu du roi de France Charles VI, Charles d’Orléans est né à l’hôtel de Saint-Paul, à Paris le 24 novembre 1394. Son enfance sera marquée par des rivalités familiales surtout entre son père et le duc de Bourgogne Jean sans Peur. En 1406, il épouse sa cousine germaine Isabelle de Valois, fille du roi Charles VI. Veuf trois ans plus tard, il se remariera avec Bonne d’Armagnac.

En 1415, la guerre reprend avec l’Angleterre et Charles d’Orléans sera fait prisonnier par les Anglais à la bataille d’Azincourt. Emmené en Angleterre, il ne se trouvera personne pour payer sa rançon, son épouse et son beau-père étant décédés à la fin de l’année 1415. C’est seulement en 1440, en utilisant la dot de sa future troisième femme, Marie de Clèves, nièce du duc de Bourgogne.

25 ans prisonnier en Angleterre, ça laisse le temps de réfléchir. C’est durant ce long séjour forcé que Charles d’Orléans compose la première partie de son œuvre poétique. Loin de laisser paraître son découragement, il se sent abandonné par son pays, il chante plutôt l’amour. Amour général ou amour d’une femme en particulier, les spéculations sont nombreuses.

Libéré, le neveu du roi Charles VI rentre en Italie, puis en France où il se retire à Blois. De sa nouvelle union naîtront 3 enfants, dont le futur roi de France Louis XII. Il y écrit, dès 1440, la partie la plus intéressante de son œuvre. Ballades, rondeaux et chansons sur des thèmes variés sont d’une maîtrise remarquable. J’ai choisi pour vous le rondeau Le temps a laissé son manteau. Charles d’Orléans mourra à Amboise le 5 janvier 1465 alors qu’il revient d’une assemblée des princes de sang qui s’est tenue à Poitiers.

13 avril 2020

Poèmes de l’infortune

Filed under: p. Un poète, un poème — vslibre @ 10 h 36 min
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Rutebeuf (?1225 – 1285?)

Pauvre Rutebeuf ! comme le chantait Léo Ferré. En effet, ce poète du Moyen-Âge n’a pas dû avoir une vie facile. Certainement jongleur, clerc aussi peut-être, car il maîtrisait le latin ce trouvère né dans la région de Champagne a vécu d’errance. Il s’est aussi marié et installé à Paris où il bénéficia de la protection du comte de Poitiers.

On ne connaît pas le nom exact de celui qui se cachait sous la signature de Rutebeuf ou Rustebeuf qui signifiait « bœuf vigoureux ». Mais son œuvre marque un premier tournant dans la littérature française, car il rompt avec l’ordonnance rigoureuse de la poésie courtoise de son époque. Il lance des cris de colère ou de détresse. Il a aussi excellé dans des genres très divers : pièces lyriques, poèmes allégoriques, poèmes dramatiques, fabliaux ou encore pièces satiriques. 

Dans ses satires, il s’en prend à tous les abus et fait connaître ainsi la société du XIIIe siècle. Représentant de l’esprit laïque, il défend avec la vigueur d’un pamphlétaire l’Université de Paris contre les frères mendiants. Aujourd’hui, on a retrouvé une douzaine de manuscrits pour un total de 56 de ses poèmes, dont les Poèmes de l’infortune d’où sont tirés les vers qui ont inspiré Léo Ferré avec son interrogation: Que sont mes amis devenus?

15 décembre 2012

Robert Garnier (1545 -1590)

igarnio001p1Né dans une famille de la noblesse bourgeoise à la Ferthé-Bernard dans la Sarthe, Robert Garnier fait ses études de droit à Toulouse. C’est là que débute sa carrière artistique puisqu’il obtient le deuxième puis le premier prix aux Jeux floraux en 1564 et 1566.

Ces prix récompensent deux chants royaux qui saluent le retour de la paix dans une France déchirée par les guerres de religion. Il deviendra ensuite avocat général du roi au Parlement de Paris. Il poursuit sa carrière littéraire. Il sympathise avec les poètes de la Pléiade.

Mais c’est le théâtre qui va l’attirer.Tragédies romaines, sujets tirés de l’ancien testament, Garnier compose un théâtre fortement marqué par la rhétorique. Ces tragédies humanistes privilégient le à l’action. Longs monologues et dialogues le plus souvent à deux caractérisent son théâtre.

Il mourra au Mans à 45 ans, deux ans après son épouse, épuisé par les déchirements religieux qui fractionnent la France.

 

Les Juives 

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31 octobre 2012

Louise Labé (1524 – 1566)

Née à Lyon d’un père cordier, elle aura un mari cordier et sera surnommée « la belle cordelière ». Louise Labé a vécu dans le monde des marchands de cordes de la ville rhodanienne. Elle a bénéficié de l’opulence de ce marché qui fit la fortune de son père, puis de son mari.

Membre de ce qu’on appelle « l’école lyonnaise » qui embellit la poésie du début du 16ème siècle. Elle subit l’influence de la renaissance italienne. Elle aime Ovide, réécrit, c’était à la mode en ce temps, un sonnet de Pétrarque. Son œuvre qui a traversé les temps est assez mince, 662 vers, mais a une grande influence.

Certains pensent qu’elle n,est qu’un mythe, une invention de Maurice Scève, autre grand nom de l’école lyonnaise, d’autres sont plus sûr de sa biographie. Le mystère plane… c’est tellement poétique!

 

 

 

 

 

 

 

On voit mourir toute chose animée

24 octobre 2012

Pierre de Ronsard (1524 – 1585)

Prince des poètes et poète des princes, Ronsard a bien failli ne jamais vouer sa vie à la poésie et à la langue française. Parti pour une belle carrière diplomatique, il a accompagné Madeleine de France, l’épouse de Jacques V d’Écosse en Grande-Bretagne, son élan fut stoppé net par une otite qui le laissa presque totalement sourd.

Il rencontrera alors Joachim du Bellay, la Pléiade allait naître et la langue française gagner ses lettres de noblesses. La poésie de Ronsard est triple : officielle au service du Roi, historique avec ses épopées et lyriques par ses odes. Les femmes occuperont une grande place dans l’oeuvre de celui qui prit la tonsure sans être prêtre.

Ses amours chantés pour Cassandre, pour Marie et pour Hélène enchantent. Sa surdité ne l’empêche pas de jouer avec les sonorités. Son amour de l’antiquité le pousse à ciseler des vers éternels.

 

 

 

 

 

A Cassandre



 

18 octobre 2012

Joachim du Bellay (1522 – 1560)

Filed under: p. Un poète, un poème — vslibre @ 9 h 42 min
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Une naissance noble, une vie intense et une mort jeune, voilà en quelques mots le destin d’un des piliers de la langue française. Joachim du Bellay fut peut-être une météorite dans la vie, mais son impact a été très fort. Son groupe, la Pléiade, son manifeste, Défense et illustration de la langue française, font de l’angevin un monument de l’histoire littéraire.

Né à Liré en Anjou, il devient orphelin à 10 ans, élevé et délaissé par son aîné, il a une santé fragile. Son professeur de grec lui inspire la fondation d’un groupe de poète. Ce sera la Brigade qui deviendra la Pléiade. A 31 ans, il suit son cardinal d’oncle à Rome pour s’occuper de sa maison. Il s’y ennuie, de là naître son chef-d’oeuvre, Les Regrets. Malade, il revient à Paris où il meurt à 38 ans d’une crise d’apoplexie.

 

 

Regrets

17 octobre 2012

Maurice Scève (1501 – 1564)

Filed under: p. Un poète, un poème — vslibre @ 7 h 37 min
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Poète lyonnais du 16ème siècle, peu d’élément de sa biographie ont traversé les temps. Ses dates de naissance et de décès sont incertaines. Il est né à Lyon vers 1501 dans une riche famille bourgeoise. Très tôt, il fait partie des gens de lettres, des artistes, des jongleurs de la cité rhodanienne.

Il a fréquenté Clément Marot et est considéré comme le chef de « l’école lyonnaise ». Sa poésie est parfois considérée comme obscur ou pédante, mais elle est caractérisée par son humanisme. Passionné d’antiquité et d’Italie, il se laisse aussi attiré par la Bible. De nature solitaire, il vivra souvent retiré du monde.

Il ne publiera que peu de son vivant et sous un quasi anonymat.

 

 

Délie

15 octobre 2012

Clément Marot (1496 – 1544)

Cœur d’or sous une tête vive et esprit espiègle sous des dehors austères, Clément Marot est un poète qui brille par son charme. Il charme de ses mots, de son écriture, tout autant que de son personnage. Homme de cour, il sera le protégé de François Ier, le poète bénéficiera longtemps des faveurs de la sœur du roi, Marguerite de Navarre.

Malheureusement, la jalousie n’est jamais loin des honneurs. Marot aura l’imprudence d’avoir des sympathies pour la religion protestante naissante. Ses adversaires en profiteront pour le faire jeter en prison. Il saura revenir dans les bons papiers du roi, avant de replonger et de s’exiler en Suisse, puis en Italie où il mourut juste avant d’avoir cinquante ans.

Son œuvre est pionnière par son style d’un charme naïf et pur et sa poésie restera longtemps inégalée.

 

 

 

 

 

 

Pour Anne d’Alençon

 

11 octobre 2012

François Villon ( 1431 – +1463)

Joyeux étudiant indiscipliné mais doué, François Villon est peut-être le premier « poète maudit ». Maître à la faculté des Arts de Paris à 21 ans, il écume le Quartier Latin. À 24 ans, il tue un prêtre dans une rixe et doit fuir Paris. Amnistié, il revient dans les murs, mais pour une courte durée. Un cambriolage le jette à nouveau sur les routes.

Il trouvera refuge chez le prince-poète Charles d’Orléans à Blois. Il ne réussit pas à y faire carrière, il erre sur les routes avant de rentrer à Paris. Une nouvelle fois arrêté, il est condamné à la pendaison en 1463. En appel, il voit sa peine commuée en un bannissement de 10 ans. On perd alors sa trace.

Très vite ses poèmes sont édités et il connait une reconnaissance. La « légende Villon » débute malgré la difficulté de ses textes où il utilise souvent le double-sens et l’antiphrase. Les adaptation moderne ont éclairci son œuvre.

Georges Brassens a mis en musique sa ballade des dames du temps jadis.

 

 

Ballade des pendus (épitaphe Villon)

 

9 octobre 2012

Rutebeuf (?1225 -?1275)

On ne connaît pratiquement rien de sa vie. Ses dates de naissance et de mort sont incertaines. Il doit son nom au surnom « Rude boeuf » qu’il se donne lui-même dans son œuvre. Originaire de Champagne, il a vécu à Paris. Il avait une formation de clerc, il connaissait le latin et était jongleur sur les bords de la Seine.

Il nous offre une œuvre très diversifiée qui va du théâtre à l’hagiographie en passant par des poèmes polémiques et satiriques. Il parle aussi de sa vie, de ses déboires, de ses ressentis. Il rompt ainsi avec les habitudes des trouvères de son époque.

Léo Ferré a fait une chanson « Pauvre Rutebeuf » inspiré des complaintes du poète médiéval. À écouter sur le lien suivant: http://www.youtube.com/watch?v=27PU0qYEMpU

 

 

 

 

 

 

Complainte

 

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