Écoutez Christiane nous raconter son histoire (émission Rhône FM du mercredi 30 janvier 8 h 30) : Christiane Borgeat
Christiane Borgeat et Jean Barré avec leur chienne devant une fresque d’une salle du pub Saint-Patrick
Qui parle, qui parle ?
Jean Barré, j’appelle du Québec.
C’est pas vrai, c’est pas vrai, je rêve, 20 ans que j’attends ce téléphone !
Au fait, ce n’est pas 20 ans, mais 41 ans qui séparent les deux rencontres. Christiane Borgeat avait connu Jean Barré en 1963 sur les pistes de ski de la station de Montana-Crans. La jeune fille avait 16 ans. Fille d’hôtelier de la station, elle passait son temps libre sur ses skis.
Jean Barré était un jeune homme de 18 ans. Québécois, il étudiait dans un collège à Lausanne. Il aimait et faisait beaucoup de sport. La vue de la dynamique jeune fille qui filait élégamment sur les pistes valaisannes a attiré son attention. Ils passeront quelques mois à se côtoyer avant qu’il revienne dans son Québec.
Quelques lettres ont ensuite traversé l’Atlantique, puis le temps à fait son oeuvre et les chemins se sont séparés. Ils se sont mariés chacun de leur côté. Christiane a travaillé à Genève. Son mariage s’est arrêté en 1983. Elle a poursuivi sa vie avec toujours au coin du coeur le beau skieur québécois. Elle espérait, elle sentait qu’elle allait retrouver Jean à un moment ou à un autre de sa vie.
Jean était sportif. Sa spécialité, le kayak en ligne, l’a amené à participer à deux jeux olympiques. Sans trop savoir si elle trouverait sa trace , Christiane a suivi sur La Tribune les résultats de Mexico en 1968, puis de Munich en 1972. Sa vie a continué entre Genève et Montana avec quelques fois des images du Québec dans sa tête.
En 2004, le coup de téléphone magique change son destin. Jean est de passage en Europe pour une foire des brasseurs à Nüremberg. Ils se retrouveront à Montana. La discussion interrompue 41 ans plus tôt reprend comme si elle s’était arrêtée la veille. Leur histoire peut commencer. Christiane quitte son travail, prend une retraite anticipée et vient rejoindre son « chum » à Québec.
Jean est propriétaire d’un pub dans le Vieux-Québec. Le Saint-Patrick, au bas de la rue Saint-Jean, accueille les amateurs de bière. L’Irlande est célébrée dans cet endroit couru de la Capitale Nationale, mais deux petits écussons suisse et valaisan attirent l’oeil à l’entrée. Dès la porte franchie, on se sent très vite comme à la maison.
La bâtisse qui accueille le pub est vaste. Les salles sont chaleureuses. La pierre et le bois nous accueillent et nous mettent immédiatement à l’aise. Le personnel y est aussi pour beaucoup. Le sourire, la disponibilité et la serviabilité emblématiques du Québec sont au rendez-vous. Les voûtes, les fresques murales, le mobilier cossu, le feu de cheminée, le décor fait oublier les soucis quotidiens. Le hamburger super Saint-Patrick donne la touche finale au tableau.
La douce voix de Christiane qui me raconte son histoire prend une dimension magique dans l’ambiance feutrée d’une mi-journée au Saint-Patrick. Vers la fin de l’après-midi, l’ambiance décolle et la musique, jouée en direct, prend une place prépondérante. Christiane se retire alors dans les appartements des étages supérieures.
Elle savoure sa retraite.
Le Saint-Patrick est un rendez-vous incontournable du Vieux-Québec.