Valais Libre

30 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 30 juin – 1935 – Débordement du Rhône

Un lac dans la plaine

30 juin inondationLa pluie est très présente sur le Valais en cette fin du mois de juin. Le niveau du Rhône inquiète les riverains. Ce dimanche 30 juin 1935, vers 4 heures du matin, la digue cède sur près de 120 mètres à Châteauneuf/Conthey un peu en aval de l’embouchure de la Morge. Les eaux tumultueuses s’engouffrent dans la brèche et inondent la plaine. Un vaste lac va se former dans les bois d’Ardon et de Vétroz. Il va bientôt atteindre Saint-Pierre-de-Clages puis Riddes. Les eaux remonteront jusque vers Chandoline, inondant de nombreux champs.

La grandeur du lac devenant inquiétante vers Riddes, les autorités décidèrent, le dimanche après-midi, de pratiquer une brèche dans la digue pour soulager la rive droite. Les voies ferrées sont inondées entre Sion et Ardon, les CFF sont obligés de détourner le trafic par le Lötschberg et d’organiser un transbordement par bus pour les trains régionaux. Seules les routes étroites du coteau de la rive droite sont praticables. Une digue cèdera encore en face d’Yvorne inondant une partie de la plaine vaudoise

Les eaux commencent à baisser durant la nuit suivante au plus grand soulagement de la population. Les dégâts dépasseront le million de francs. Ces caprices du fleuve activeront les travaux de la deuxième correction du Rhône qui doivent rétrécir et approfondir le lit du Rhône pour faciliter l’écoulement des eaux. Ils s’étendront jusque dans les années 60, sans empêcher de nouvelles ruptures de digues en 1948.

29 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 29 juin – 1899 – Échos de Saint-Maurice

Nouvelle revue

 

Louis Cergneux

Louis Cergneux

Contribuer à élever l’âme, à développer l’intelligence, à fortifier la volonté, à réchauffer dans le coeur l’amour de la vertu, à inspirer les résolutions fortes et les sentiments généreux, à nourrir l’imagination d’un noble idéal, à diriger toutes les énergies de l’âme vers les hauteurs, à fixer enfin l’homme tout entier dans le sérieux de ses destinées et le stimuler au travail, contribuer à tout cela, c’est faire oeuvre bonne…

C’est par cet appel aux lecteurs que s’ouvre le premier numéro du mensuel Les Échos de Saint-Maurice. Ce mois de juin 1899 voit débuter une oeuvre chère au chanoine Louis Cergneux. Si ces premières lignes sont de la plume de son confrère le chanoine Eugène Gross, c’est bien Louis Cergneux qui est à l’origine de l’oeuvre de Saint-Augustin qui publie le mensuel. Le chanoine développe l’idée d’un apostolat par la presse comme moyen efficace pour combattre les idées répandues par une presse hostile à l’Église.

Le jeune chanoine né à Salvan a 32 ans lorsqu’il installe une imprimerie dans les murs de l’abbaye de Saint-Maurice. En 1903, il franchira un pas de plus et sera à l’origine de la création du Nouvelliste valaisan. Deux ans plus tard, il ouvrira une bibliothèque et une librairie à Saint-Maurice et dès 1908, il sera le directeur de sa nouvelle création imprimée à Saint-Maurice, les Bulletins paroissiaux. Louis Cergneux terminera sa carrière comme curé de Salvan de 1920 à sa mort en 1931.

28 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 28 juin – 1590 – Conférence de Saint-Maurice

Recherche de la paix

Henri IV

Henri IV

Le président du Sénat de Chambéry, le comte de Montréal Louis Ordinet, Jérôme de Lambert, seigneur de Croisette rencontre, au nom du duc Charles-Emmanuel de Savoie, les députés de Genève, Berne, Zurich, Bâle et Schaffhouse. Saint-Maurice voit s’ouvrir, ce 28 juin 1590, une conférence qui va tenter d’apaiser les tensions entre la Savoie et Genève. La présence de l’ambassadeur français en Suisse, Sillery montre l’intérêt du roi de France pour ces pourparlers de paix.

La France, défenseur naturel de Genève contre les prétentions du duc de Savoie sur la ville de Genève, est déchirée par des luttes intestines entre le tout nouveau roi Henri IV et la Ligue des Guise. Si le Valais est le théâtre de cette rencontre, c’est parce qu’il se trouve pris malgré lui dans ce conflit. Allié d’une part avec le duc de Savoie depuis l’accord qui a fait suite aux conquêtes de la fin du XVe siècle, il est également allié traditionnellement à la couronne de France. Des mercenaires valaisans sont au service du roi de France.

La faiblesse de la couronne de France a poussé Berne qui craint pour le pays de Vaud d’abandonner le pays de Gex, le Chablais et Genève au duc de Savoie lors du traité de Nyon en octobre 1589. Devant l’indignation de l’Europe protestante, les communes bernoises refusent ce traité. La rencontre de Saint-Maurice est encouragée par les cantons réformés pour trouver une issue. Il ne sortira rien de ces rencontres et la question genevoise resta sur la sellette: l’escalade de 1602 se préparait.

27 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 27 juin – 839 – Première mention du comté du Valais

Pouvoir temporel

Lothaire Ier

Lothaire Ier

Pagus Vallensis, comté du Valais: cette mention apparaît pour la première fois en juin, peut-être en mai 839 lors du partage de l’empire de Charlemagne à Worms. Louis Ier le Débonnaire ou le Pieux, fils de Charlemagne partage alors son empire entre ses fils. Le Valais est attribué à Lothaire. Ce partage sera confirmé après la mort de Louis Ier lors du traité de Verdun en 843.

Le territoire administré par un comte porte le nom de comitatus ou pagus. Ce découpage administratif est directement issu de l’organisation romaine. Après la conquête par les Germains, ceux-ci conservèrent les circonscriptions civiles définies par les Romains. À la tête de chacune de ces divisions fut placé un comte ou graf exerçant les pouvoirs administratif militaire et judiciaire. Lothaire sera ainsi le premier comte du Valais.

Son règne ne dura que quelques années puisqu’il mourut en 855. Le Valais passe alors sous le contrôle de son fils Lothaire II jusqu’à sa mort en 869. En 888 Rodolphe Ier est sacré roi de Bourgogne à Saint-Maurice, il laissera le comté à ses enfants. Son arrière-petit-fils, Rodolphe III donnera le comté à Hugues évêque de Sion. Dès lors, le comte du Valais sera l’évêque de Sion qui, petit à petit partagera le pouvoir temporel avec la Diète. Cette situation durera jusqu’à l’épiscopat de Joseph-Antoine Blatter qui perdra le titre avec l’arrivée des Français en 1798 et la fin de la domination du Haut sur le Bas Valais.

26 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 26 juin – 1529 – Valaisans à Kappel

Arrivée tardive

26 juin-kappelAprès un appel des cantons catholiques, 1400 Valaisans quittent le Valais pour rallier les troupes qui font face aux forces réformées au centre de la Suisse. Lorsqu’ils arrivent à Kappel, ce 26 juin 1529, la soupe au lait est consommée. Les deux parties se sont mises d’accord et une paix est signée. Il ne reste plus qu’aux Valaisans à reprendre le chemin de leurs foyers.

La nomination au début du mois de juin d’un nouveau bailli pour les baillages communs avaient avivés les tensions entre les cantons catholiques et les protestants emmenés par le bourgmestre de Zurich, Ulrich Zwingli qui pousse à la guerre. En vertu des traités d’alliance, les V cantons catholiques appellent le Valais à l’aide. Les troupes valaisannes sont au camp de Baar près de Zoug le 18 juin, mais arrivent juste après la paix sur le champ de Kappel.

Deux ans plus tard, le 11 octobre 1531, les deux camps se font à nouveau face à Kappel. Les catholiques mettent en déroute les Réformés et leur chef Zwingli est même tué au cours de la bataille. Une fois de plus les Valaisans sont appelés à la rescousse. Ils font partir huit bannières, soit près de 1500 hommes. Ils arriveront le 13 octobre sur le champ de bataille. S’ils ne participent pas à la bataille, les Valaisans se distingueront quelques jours plus tard en empêchant des pillards réformés de s’en prendre à l’abbaye d’Ensiedeln.

25 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 25 juin – 1842 – Gazette du Simplon

Nouveau journal

25 juin Gazette_du_SimplonEn faveur des améliorations que l’état actuel du pays réclame, nous ne serons l’organe d’aucun parti, d’aucune coterie… La déclaration parue dans le premier numéro de la Gazette du Simplon qui parait à Saint-Maurice ce 25 juin 1842 se veut modérée. Pourtant, dès le deuxième numéro le ton change, sous la plume d’André Derivaz, curé d’Ardon, le gouvernement de Maurice Barman est accusé de livrer une guerre à mort à tout ce qui tient aux siècles passés et par conséquent à la foi de nos pères.

Le journal fondé par Guillaume de Kalbermatten, commandant des troupes conservatrices valaisannes en 1840, Antoine de Courten et le chanoine de Rivaz entrèrent donc directement en conflit avec l’Écho des Alpes, l’organe de la Jeune Suisse. Le curé d’Ardon fut condamné à une amende par le tribunal et la ville de Saint-Maurice interdit de séjour les deux rédacteurs Rupert et Mayery d’origine française.

La tension continua de monter et, après des parodies de leur mouvement parues dans la Gazette du Simplon, des Jeunes Suisses firent irruption dans les locaux du journal et jetèrent le matériel et la presse au Rhône en avril 1843 ce qui mit fin à la première vie du journal. Après le retour au pouvoir des conservateurs en 1844, le journal recommença à paraître le 6 novembre 1844. Il disparut définitivement le 13 novembre 1847, peu avant l’effondrement du Sonderbund.

24 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 24 juin – 1881 – Incendie d’Isérables

Un village en feu

24 juin IsérablesLe feu était si intense que, sur la Planta, à Sion, à 15 kilomètres de distance, on pouvait lire les journaux à la lueur des flammes qui consumaient Isérables. Ces lignes parues dans le journal le Rhône à l’occasion du 50e anniversaire de l’incendie d’Isérables sont peut-être exagérées, mais elles témoignent de l’ampleur du sinistre qui détruisit la majeure partie du village ce vendredi 24 juin 1881.

De violents orages secouent le Valais, on croit tout d’abord que c’est la foudre qui est la cause du feu qui se déclare vers 11 heures du soir. L’incendie ne sera finalement vaincu que le lendemain vers midi. Près de 200 ménages furent sans abri, mais il n’y eut ni victimes ni blessés, la majorité de la population étant dans les mayens. Finalement, une enquête démontra que l’incendie était criminel. Un déséquilibré de l’endroit, descendu des mayens, coupa la conduite qui amène l’eau au village et, par esprit de vengeance, mit le feu au sommet de ce dernier.

Seules l’église et la cure bâties en pierre restèrent debout dans l’ancien village. 180 maisons d’habitation et environ 70 granges ou greniers furent complètement détruits. L’émotion fut vive dans tout le canton et des aides ne tardèrent pas à arriver, mais, malgré un appel du Conseil d’État, ils restèrent modestes. Le village eut de la peine à s’en remettre et la reconstruction fut quelque peu chaotique à cause de plans d’ensemble mal conçus.

23 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 23 juin – 1928 – Bouquetins à Fionnay

Réintroduction

23 juin bouquetinEn chasseur et montagnard aguerri, le conseiller d’État Maurice Troillet n’est pas peu fier de libérer, ce samedi 23 juin 1928, 5 jeunes bouquetins, 2 mâles et 3 femelles, dans le district franc du Pleureur au fond du Val de Bagnes. Disparu depuis près d’un siècle, la chèvre alpine aux cornes majestueuses pouvait à nouveau fouler les pentes valaisannes.

Les jours suivants les bouquetins furent régulièrement observés entre 1850 et 3200 mètres d’altitude. Ils se divisèrent en deux groupes. Durant l’automne, on constata la disparition de deux femelles. Une rumeur prétendit qu’un jeune chasseur du Val d’Aoste en tua une. L’année suivant 4 nouveaux bouquetins furent relâcher dans la région et, en 1931, on repéra la naissance des deux premiers jeunes. La nouvelle colonie commença à se développer.

La présence du bouquetin est très courante dans les Alpes au Moyen-Âge. Il est fréquemment mentionné dans de nombreuses chroniques. Dès le XVIe siècle, une chasse exagérée fait décliner l’espèce. Après la disparition du bouquetin dans toute la Suisse, au milieu du XIXe siècle, plusieurs tentatives de réintroduction échouent et ce n’est qu’en 1911 qu’une première naissance est signalée dans le canton de Saint-Gall. En 1945, la colonie du Val de Bagnes comptait 138 membres.

22 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 22 juin – 1565 – Hildebrand de Riedmatten

Évêque petit-fils d’évêque

Hildebrand de Riedmatten

Hildebrand de Riedmatten

Malgré toute la bonne volonté dont il a fait preuve dans diverses occasions, il n’a pu empêcher la décadence de l’autorité épiscopale et encore moins les progrès de la Réforme dans les centres de son diocèse. Il laissa à son successeur un héritage périlleux. Le jugement de l’historien Sébastian Grüter près de 400 ans après le règne d’Hildebrand de Riedmatten résume bien l’action de ce prélat à la tête du diocèse de Sion.

La nomination du petit-fils d’Adrien Ier de Riedmatten par la Diète et le Chapitre de la cathédrale, ce 22 juin 1565, 10 jours après la mort de l’évêque Jean Jordan est plus politique que religieuse. Né vers 1520, 1525, sans être prêtre, Hildebrand de Riedmatten est membre du Chapitre depuis 1550 et grand sacristain depuis 1558. La confirmation de Rome viendra trois ans plus tard, et c’est le 20 juillet 1569 qu’il est sacré à Aoste quelques jours après avoir été ordonné prêtre.

Il occupera le siège épiscopal durant près de 40 ans. Cette période est marquée par une forte présente du protestantisme en Valais. Entre 1565 et 1605, le Valais ne sera dirigé que durant six ans par un grand bailli catholique. Hildebrand de Riedmatten devra souvent justifier la rigueur de sa foi auprès des cantons catholiques ou du pape. Il laissera au Valais une oeuvre juridique, les nouveaux statuts valaisans de 1571 qui règlent les rapports entre le Haut et le Bas Valais. Il mourra le 24 novembre 1604.

21 juin 2014

Calendrier historique du Valais: 21 juin – 1532 – Adrien de Riedmatten

Fin d’intérim

21 juin Adrien de RiedmattenLes ors de la cathédrale de Lausanne illuminent de toute leur splendeur l’assemblée de notable qui assiste, ce 21 juin 1532 au sacre du nouvel évêque de Sion. Sébastien de Montfalcon, évêque de Lausanne préside la cérémonie. Le Valais retrouve un peu de sérénité après les déchirements engendrés par la lutte entre le cardinal Mathieu Schiner et le chef des patriotes, Georges Supersaxo. Adrien Ier de Riedmatten va s’employer à redresser les moeurs de l’Église et à empêcher le développement du protestantisme en Valais.

Chassé du Valais en même temps que Mathieu Schiner, Adrien de Riedmatten pourra rentrer en Valais en 1523 après la mort du cardinal. Je veux partager le bon ou le mauvais sort des hommes de mon pays et je veux vivre et mourir avec eux. Ce voeu adressé à la Diète par le futur évêque sera exhaussé. En janvier 1529, Georges Supersaxo est banni du Valais et s’exile pour mourir bientôt à Vevey. Durant l’été suivant, Philippe de Platea qui avait été nommé évêque par le Valais, mais jamais reconnu par Rome, démissionne.

Le 8 septembre 1529, le chapitre de la cathédrale et la Diète du Valais nomme Adrien de Riedmatten comme nouvel évêque de Sion. C’est un homme estimé et aimé, même des adversaires farouches du cardinal Schiner dont il a été un des collaborateurs, lui accordent leur soutien. Il faudra trois ans pour que Rome confirme son élection, le temps de régler la question du cardinal Paul de Cesis qui avait été nommé évêque par Rome, mais non reconnu en Valais. Adrien de Riedmatten mourra le 17 mars 1548 laissant au Valais le souvenir d’un bon évêque qui manquait pourtant d’énergie pour imposer sa volonté. Il laissa également un fils. Cinq de ses descendants deviendront aussi évêques de Sion.

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