Dimanche 18 octobre 2015, lundi 19 octobre 2015: dans six mois des élections fédérales auront lieu en Suisse et au Canada. Ma passion de la politique, mon passé helvétique et mon présent canadien me poussent à vous parler de ces deux moments forts de la démocratie.
Canada et Suisse partagent une même structure de pouvoirs à trois étages, mais ces pouvoirs sont répartis de manières très différentes. C’est peut-être ce qui explique que les organisations politiques, les partis sont, eux aussi, structurés différemment.
Lorsque j’étais secrétaire cantonal du PLR Valais, en Suisse, je gérais le parti au niveau cantonal (l’équivalent du provincial au Canada), mais j’apportais aussi un soutien logistique et je coordonnais les programmes au niveau communal (municipal). Je faisais également partie du comité central fédéral et je m’occupais des campagnes nationales pour mon canton.
Au Canada, chaque niveau de pouvoir possède ses propres partis politiques. Il n’y a pas de liens entre les partis fédéraux, provinciaux et municipaux. Souvent, il n’y a pas d’équivalent dans chacun des étages.
Épisode 2: Les partis politiques
Canada
Au niveau fédéral, trois grands partis nationaux occupent la quasi-totalité des sièges de la Chambre des communes: le Parti conservateur, 166, le parti libéral, 34 et le Nouveau parti démocrate, 103. Le Bloc québécois, les indépendantistes en ont 4 et le parti vert en a 1, un représentant de la Colombie-Britannique.
Le parti conservateur, qui a la majorité absolue, forme donc un gouvernement majoritaire avec à sa tête le premier ministre Stephen Harper. Ce parti est tout récent, puisqu’il a été créé en décembre 2003 par la fusion de l’Alliance canadienne et du Parti progressiste-conservateur, mais il est l’héritier de plusieurs partis conservateurs qui ont jalonné l’histoire du Canada depuis sa création en 1867. Il est proche du conservatisme américain.
Le parti libéral est aujourd’hui dirigé par Justin Trudeau, le fils de l’ancien premier ministre Pierre-Eliott Trudeau. Longtemps considéré comme le parti gouvernant naturel du Canada, le parti libéral a occupé le pouvoir très souvent au cours du 20e siècle. Il défend une idéologie proche de la social-démocratie.
Le Nouveau parti démocrate canadien dirigé par Thomas Muclair est clairement un parti de gauche. Fondé en 1961, il est membre de l’Internationale socialiste. Le parti a de forts liens avec les mouvements syndicaux. Il a connu une très forte poussée, surtout au Québec, lors des dernières élections de 2011.
Le Bloc québécois a failli disparaître aux élections de 2011. Il a alors perdu 45 de ses 49 sièges pour ne garder que 4 députés. Fondé en 1991, le parti a une orientation de centre gauche et défend les indépendantistes québécois. Jusqu’aux élections de 2011, il avait toujours obtenu la majorité des sièges de la province.
Suisse
Traditionnellement, quatre grands partis occupaient l’espace politique en Suisse et monopolisaient les sièges du gouvernement fédéral (élus par les Chambres fédérales): l’Union démocratique du centre, le Parti socialiste, le Parti libéral-radical et le Parti démocrate-chrétien. D’autres plus petits partis comme les verts, les verts libéraux et le Parti bourgeois démocratique occupent quelques sièges aux Chambres fédérales.
L’Union démocratique du centre (UDC) avec 62 sièges (56 au Conseil national et 6 au Conseil des États) est le plus grand parti de Suisse. Il prône une politique de droite, parfois taxée d’extrême droite et se caractérise par un discours nationaliste très fort.
Le Parti socialiste (PS) possède 57 sièges (46 au CN et 11 au CE). C’est un parti de gauche bien ancré dans l’histoire politique suisse. Il milite pour une extension des politiques sociales et un état plus interventionniste.
Le Parti libéral-radical est né de la fusion, dans les années 2000, du parti radical et du parti libéral, deux partis historiques. Les radicaux sont à l’origine de la fondation de la Suisse moderne en 1848. Aujourd’hui, le parti possède 41 sièges (30 au CN et 11 au CE). Il prône une politique libérale et un état peu engagé.
Le Parti démocrate-chrétien issu des anciens conservateurs est aujourd’hui un parti qui s’urbanise. Traditionnellement fort dans les campagnes catholiques, il se recentre depuis quelques années avec une politique qui passe du centre droit au centre gauche. Il forme un groupe parlementaire avec le Parti évangélique qui possède 44 sièges (31 au CN et 13 au CE).