Valais Libre

30 novembre 2014

30 novembre 1696 – Prise de Saint-Jean de Terre-Neuve

Victoire d’Iberville

Terre-Neuve

Terre-Neuve

À la fin du XVIIe siècle Terre-Neuve est un champ clos où s’affrontent sans cesse les colonies rivales de France et d’Angleterre. Ce 30 novembre 1696, Pierre LeMoyne d’Iberville reçoit la capitulation du troisième et dernier fort de Saint-Jean de Terre-Neuve. Au cours de l’hiver suivant, il lancera des détachements de soldats contre le chef-lieu et les autres postes anglais qui seront pillés et détruits.

D’Iberville avait détruit les postes anglais échelonnés sur la côte orientale de Terre-Neuve, deux cents soldats britanniques ont trouvé la mort et 1 893 autres ont été faits prisonnier. Il reprit ainsi le contrôle sur des établissements comprenant une population de 2 321 personnes, dont 293 résidents et 2 028 engagés. Au printemps de 1697, d’Iberville s’apprêtait reprendre ses attaques pour bouter les Anglais hors de Terre-Neuve, lorsque la Cour de France lui ordonna de se rendre à la baie d’Hudson.

Avec 125 hommes arrivés par les terres, d’Iberville avait fait des miracles. Il en fera d’autres sur mer dans la baie d’Hudson, mais ses succès n’auront finalement que peu de portée. Au traité de Ryswick, signé le 25 septembre 1697, La France et l’Angleterre se rendaient mutuellement leurs conquêtes en Amérique. Les Français conservaient l’Acadie et Plaisance et les Anglais leurs établissements de Terre-Neuve.

29 novembre 2014

29 novembre 1963 – Un avion s’écrase à Sainte-Thérèse

118 morts

11.29 écrasement sainte-thérèseLe vol 831 des Lignes aériennes Trans-Canada (l’ancêtre d’Air Canada) connaît une fin tragique ce vendredi 29 novembre 1963. Quelques minutes après son décollage de l’aéroport de Dorval près de Montréal pour Toronto, il s’écrase à Sainte-Thérèse de Blainville. Les 111 passagers et les 7 membres de l’équipage meurent tous dans cet écrasement qui est alors la plus grande catastrophe aérienne du Canada.

Au dire de plusieurs témoins, l’avion a pris feu pendant qu’il était encore dans les airs. Il a ensuite explosé et s’est écrasé créant un cratère de 45 mètres de long et de 22,5 mètres de large. C’est tombé dans un terrain qui était assez marécageux. On était une soirée de novembre, il faisait froid, il pleuvait, ça s’est transformé en neige un petit peu plus tard, et malheureusement, les 118 personnes qui étaient à bord de l’appareil sont mortes. Le témoignage de Martin Rodgers est poignant.

L’avion était un DC-8, le plus gros de sa catégorie utilisé par Trans-Canada. La force de l’impact le désintégra presque totalement, ce qui fait qu’on ne pourra jamais savoir ce qui s’est réellement passé. Peu de corps furent identifiés, une inhumation collective eut lieu au cimetière multiconfessionnel de Sainte-Thérèse-de-Blainville. Un jardin du souvenir existe aujourd’hui à côté de ce cimetière avec un monument à la mémoire des 118 victimes.

28 novembre 2014

28 novembre 1698 – Mort de Frontenac

Louis de Buade

Louis de Buade, comte de Frontenac

Louis de Buade, comte de Frontenac

Monseigneur de Saint-Vallier administre, ce 28 novembre 1698, l’extrême-onction au gouverneur de la Nouvelle-France. Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau meurt quelques instants plus tard. Il sera inhumé dans l’église des Récollets à Québec. Sentant sa fin venir vers la mi-novembre, il fit la paix avec l’intendant et l’évêque, rédigea son testament et attendit sereinement sa fin. La province de Québec perd une des figures les plus turbulentes et les plus influentes de son histoire.

Né au château de Saint-Germain-en-Laye le 12 mai 1622, Louis de Buade se joint à l’armée française à l’âge de 17 ans. Il participe à plusieurs campagnes de la guerre de Trente Ans. Il sera blessé au bras droit au siège d’Orbitello en 1646. Sa blessure ne guérira jamais totalement. En 1672, le comte de Frontenac obtient du roi Louis XIV la charge de gouverneur de la Nouvelle-France et s’embarque pour Québec.

Il va se retrouver avec presque les pleins pouvoirs après le départ de l’intendant Jean Talon. Son caractère vif le poussera à en abuser et après diverses plaintes, il est rappelé en France en 1682. Il reviendra avec la même charge de gouverneur en 1689 et s’opposera à l’invasion des Anglais. En 1690, il répondra à l’émissaire de l’amiral Phips: je n’ai point de réponse à lui faire que par la bouche de mes canons et à coups de fusil. Il sauvera la ville et la province, puis mâtera, durant les années suivantes, les attaques des Iroquois.

27 novembre 2014

27 novembre 1560 – Baptême de François Gravé

Marchand et voyageur

Champlain et les Amérindiens

Champlain et les Amérindiens

La paroisse Notre-Dame de Saint-Malo reçoit un nouveau paroissien ce 27 novembre 1560. François Gravé, sieur du Pont, encore appelé Dupont-Gravé ou Pont-Gravé est baptisé par ses parents Robin et Guyonne Gravé. Cet enfant deviendra un marchand, négociant en fourrures et navigateur qui traversera l’Atlantique à de très nombreuses reprises.

Associé à Pierre Chauveau, il fait, chaque été depuis au moins 1598, la traite des fourrures avec les autochtones, à Tadoussac et jusqu’aux Trois Rivières. En 1603, on le retrouve aux côtés de Samuel de Champlain lors de son premier voyage d’exploration. Ils remonteront le Saint-Laurent jusqu’au Sault Saint-Louis près du Mont-Royal. L’année suivante, il sera en Acadie avec Pierre Dugua de Mons pour la fondation d’une colonie permanente.

François Gravé fut un marchand aimé des Amérindiens. Il joua également un rôle non négligeable dans les débuts de la colonisation de la Nouvelle-France. Proche de Samuel de Champlain, il lui fut pendant de longues années d’un grand secours comme capitaine approvisionneur. Il travaillera pour plusieurs compagnies de traites de fourrures. En 1629, à près de 70 ans, souffrant de goutte et de la famine, il sera encore à Québec avec Champlain qui veut le faire rentrer en France. Il quitte le Québec avec les Jésuites et, dès lors, l’histoire perd sa trace.

26 novembre 2014

Pourquoi est-ce si compliqué d’appeler les pompiers ?

Filed under: b1. Québec, pourquoi ? — vslibre @ 8 h 29 min
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Tragédie de L’Isle-Verte

Le Québec se remémore ses jours le terrible incendie qui a endeuillé la communauté de L’Isle-Verte. Des audiences publiques tentent de comprendre ce qui s’est passé le 23 janvier dernier lorsque 32 personnes de la Résidence du Havre ont perdu la vie dans un incendie.

photo: TVA

photo: TVA

Je ne vais pas refaire ou commenter cette enquête ni rechercher des coupables ou des responsables, c’est le travail du coroner et commissaire aux incendies, Cyrille Delage. Le gouvernement l’a nommé pour éclairer les faits de cette nuit dramatique.

Mais une question me vient immédiatement à l’esprit: pourquoi est-ce si compliqué d’appeler les pompiers ? L’appel a été lancé à 0 h 22 par le gardien et les pompiers n’ont été avertis qu’à 0 h 26… presque 5 minutes de perdues dans des méandres téléphoniques. 5 minutes, surtout les premières, me semblent décisives dans la lutte contre un incendie. Pourquoi tout ce temps ?

Parce qu’il a fallu deux intermédiaires entre la Résidence et les pompiers. Le gardien a appelé une société de sécurité privée qui a contacté le 911 (la centrale d’urgence) qui a ensuite contacté les pompiers. À chaque fois, des questions, des procédures et des décisions d’urgence… Pourquoi n’y a-t-il pas un lien direct entre le système d’alarme et les pompiers locaux ?

Pour les établissements sensibles et à risques comme les écoles, les hôpitaux, les résidences pour personnes âgées, il me paraît évident que les alarmes incendies doivent être reliée directement avec les pompiers. Ceux-ci devraient envoyer immédiatement une première équipe sur place. Il me semble que ça se passe comme ça en Valais.

Bien sûr, il y a un risque de fausse alerte, mais des vies de personnes vulnérables ne valent-elles pas quelques désagréments ? En cas de déclenchement inopiné de l’alarme, le gardien sur place pourrait désactiver le système en appelant par exemple les pompiers… Bref, je crois qu’on pourrait facilement gagner du temps au départ, sans que ça ne coûte rien, sans que ça ne soit compliqué.

Québec, pourquoi ?

Filed under: Uncategorized — vslibre @ 7 h 58 min

Introduction

logoJeter un regard sur le fonctionnement d’une société est une démarche fondamentale. En démocratie, c’est le travail de tout citoyen d’interroger les systèmes qui le représentent. Mais, plus directement, cette fonction est dévolue aux journalistes. Une partie de leur travail est de jouer ce rôle de miroir.

Établi depuis maintenant trois ans dans ma nouvelle région, j’en perçois de mieux en mieux les codes, les rouages, les modes de fonctionnement. Il est donc temps de me mettre au travail et de tenter d’interroger mon nouveau monde, le Québec.

J’aime cette région, j’aime les gens qui y vivent. Je me passionne pour son histoire, pour son chemin, pour son futur… mais c’est sa vie actuelle qui mérite mon attention. Puisant mes références dans mes engagements, dans mon vécu suisse et plus particulièrement valaisan, j’ai envie de partager mon regard, mes questions, mes envies pour le Québec.

30 ans d’engagement dans la politique et dans la société ont aiguisé mes perceptions. Je n’ai pas de réponse, pas de leçon, pas de morale à donner, juste des questions, des surprises et des pistes de réflexion à lancer. À vous de les récupérer !

Québec, pourquoi ? un titre qui résume cette démarche, une interrogation que vous pouvez alimenter par vos remarques ,vos commentaires, vos interrogations…

26 novembre 1787 – Mort du duc de Lévis

Un brillant homme

François-Gaston de Lévis

François-Gaston de Lévis

Une crise d’apoplexie terrasse, ce 26 novembre 1787, François-Gaston de Lévis. Le duc tenait absolument, malgré un état de faiblesse, à présider l’ouverture des États d’Artois. À 68 ans le parcours du pauvre cadet de Gascogne qui a grimpé jusqu’à devenir maréchal de France se termine dans les honneurs. C’est en Nouvelle-France que le duc de Lévis a connu ses plus grands faits d’armes, malgré la défaite finale.

Né au château d’Ajac le 20 août 1719, François-Gaston de Lévis est issu d’une très vieille famille de la noblesse française établie dans le Languedoc depuis le XIIIe siècle. Il entre dans l’armée à 16 ans et participe durant 20 ans à toutes les campagnes européennes de la France. En 1748, le roi Louis XV le fait chevalier de Saint-Louis. Le chevalier de Lévis va bientôt s’illustrer en Nouvelle-France.

Son manque de fortune freinant sa progression en France, il accepte en 1756 de devenir le commandant en second au Canada. Il soutient Montcalm au fort Carillon, puis, en 1759 s’illustre dans la défense de Québec en repoussant l’anglais Wolfe du côté de Beauport. Il est envoyé à Montréal en mission lorsque Wolfe attaque les plaines d’Abraham. Il reviendra à Québec l’année suivante pour gagner la bataille de Sainte-Foy. Malheureusement, les renforts anglais sont les premiers à remonter le Saint-Laurent. La Nouvelle-France est bientôt perdue. Le duc de Lévis rentre en France où il continuera à gravir les échelons jusqu’à sa mort.

25 novembre 2014

25 novembre 1935 – Courte victoire de Taschereau

Bientôt Duplessis

Louis-Alexandre Taschereau

Louis-Alexandre Taschereau

Voulez-vous vous délivrer, une bonne fois, des politiciens qui vous font des mamours au temps des élections et qui une fois élus passent au service des financiers qui souscrivent à la caisse électorale ? Les électeurs québécois ont presque répondu oui à la question de Paul Gouin, chef de l’Action libérale nationale (ALN). Ce 25 novembre 1935 Louis-Alexandre Taschereau est réélu premier ministre du Québec, mais sa majorité est courte.

Son parti, le Parti libéral du Québec (PLQ) obtient 48 sièges, l’ALN 26 et le Parti conservateur avec son nouveau chef Maurice Duplessis, 16. Une coalition Gouin-Duplessis, les deux chefs s’entendent en effet pour que l’on ne retrouve qu’une candidature de chaque formation par circonscription, est venue changer la donne électorale au Québec. Elle met en danger le quatrième gouvernement Taschereau. Toutefois, croulant sous les scandales, il doit démissionner moins de sept mois plus tard.

Aux portes du pouvoir, l’alliance Gouin-Duplessis qu’on appelle déjà Union nationale, n’entend pas relâcher la pression. Âgé de 68 ans, Taschereau ne résistera pas longtemps. Avec un régime aussi dissolu, la dissolution s’imposait… Maurice Duplessis réagit avec humour à l’annonce de la dissolution du Parlement 7 mois plus tard en juin 1936. Le futur premier ministre a pris seul le contrôle de l’Union nationale en évinçant Paul Gouin. Les années Duplessis vont bientôt commencer.

24 novembre 2014

24 novembre 1758 – Fort Duquesne saute

Abandon français

Fort Duquesne

Fort Duquesne

François-Marie Lemarchand de Ligneris a le coeur lourd ce 24 novembre 1758. Le défenseur du fort Duquesne a décidé de détruire son fort qui n’est plus que ruine fumante lorsqu’il le quitte pour fort Machault à Venango sur la rivière Ohio. Les troupes anglaises du général John Forbes ne sont qu’à moins de 10 kilomètres. Elles prendront possession de la place le lendemain et rebaptiseront l’endroit Pittsburgh.

Après la victoire française de fort Carillon au début juillet 1758, l’année se termine par un net avantage pour les Anglais dans cette guerre de Sept Ans. Le gouverneur du Québec Vaudreuil ne croit pas que la région des Grands Lacs soit en danger. Après la perte de Louisbourg en juillet, il regroupe ses forces dans la vallée du Saint-Laurent pour aider aux récoltes et prévenir une famine hivernale. L’ennemi va en profiter pour ouvrir une autre brèche dans la résistance française.

Le 27 août fort Frontenac situé à l’endroit où le Saint-Laurent sort du lac Ontario tombe aux mains des Anglais. Le général Forbes reçoit alors l’ordre de s’emparer du fort Duquesne sur la rivière Ohio. À la mi-septembre, les Français refoulent l’avant-garde anglaise, mais ce n’est qu’un sursis. De Ligneris, devant des forces infiniment plus nombreuses décident de saborder la place. Les routes vers la vallée du Saint-Laurent sont ouvertes et les Anglais ne vont pas tarder à en profiter.

23 novembre 2014

23 novembre 1928 – Crise du papier

Négociation

11.23 indust_papetiere_28Nous devons nous servir de l’or de nos voisins pour nous développer. Le premier ministre du Québec Louis-Alexandre Taschereau a bien en tête ses paroles qu’il a scandées au début de son mandat. L’industrie de la pâte à papier l’a bien entendu et c’est grandement développé au début des années 20 grâce aux investisseurs américains. Mais, ce 23 novembre 1928, lorsqu’il rencontre à Montréal les représentants des grandes compagnies, l’heure n’est plus à la fête.

En 1910, le gouvernement de Lomer Gouin avait interdit l’exportation de la pulpe aux États-Unis, permettant le développement des usines de transformation directement au Québec. En 1928, le Québec produit le 60 % du papier journal fabriqué au Canada. Cette industrie est florissante Taschereau s’étant allié avec l’Église pour offrir une main d’oeuvre et ayant mis en place une politique favorable aux entreprises qui s’établissent au Québec.

C’est à ce moment que surgit la crise du papier. Une guerre des prix amène la surproduction et la baisse des actions en bourse. La rencontre de Montréal ne suffira pas, Taschereau se rendra à New York en décembre 1928. Finalement, la concurrence effrénée concentrera les industries du papier qui se réduiront à 5 groupes principaux vers 1930. Après des années difficiles, la production repartira de plus belle après la Deuxième Guerre mondiale. Elle connaîtra à nouveau des difficultés à partir des années 1980.

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