Pas encore le temps
Vos suppliants en conséquence prient humblement votre excellence qu’une université soit érigée dans cette province, dans laquelle la jeunesse puisse être instruite dans les langues et les sciences (la théologie exceptée) et que la dite université soit établie sur les principes et termes les plus libéraux; Qu’elle soit libre et ouverte à toutes dénominations chrétiennes, sans aucun égard aux différents principes de religion, et que votre excellence veuille bien leur accorder une charte de Sa Majesté…
Ce 31 octobre 1790, une pétition portant 175 signatures de Canadiens et de Britanniques demande à Carleton, devenu lord Dorchester, qu’une suite soit donnée aux dernières volontés du notaire Simon Sanguinet qui avait laissé un leg de 15 000 livres pour la création d’une université. Dorchester lui-même, dans une lettre au ministre de l’Intérieur, responsable des colonies, concernant les questions d’éducation, se déclare en faveur du projet.
Les résultats de l’enquête sur l’éducation instituée en 1787 ainsi que l’opposition de Mgr Hubert firent capoter le projet. Il faudra attendre 1821 et un legs d’un riche marchand écossais, James McGill, pour voir la création de la première université au Canada. En 1853, le Séminaire de Québec créa l’Université Laval qui sera la première université francophone.