Valais Libre

31 mars 2015

31 mars 1938 – Sciences sociales à Laval

Nouvelle école

En 1938, lors de l'annonce de la fondation de l'école des sciences sociales (G.-H. Lévesque en blanc, au centre de la photo)

En 1938, lors de l’annonce de la fondation de l’école des sciences sociales (G.-H. Lévesque en blanc, au centre de la photo)

L’université doit être à la disposition de non seulement ce qu’on appelle les élites, mais aussi, de la population, et c’est pour ça que, dès le point de départ, dès la fondation de l’école des sciences sociales de l’Université Laval, j’ai mis dans le programme tout un programme d’éducation populaire […] parce que je croyais très fortement que l’Université, les universitaires ne devaient pas rester dans une tour d’ivoire.

Annoncée ce 31 mars 1938, la fondation de l’École des sciences sociales à l’Université Laval est l’oeuvre du père Georges-Henri Lévesque. L’école accueillera ses premiers étudiants en octobre et elle deviendra une faculté en 1943. Le père Lévesque en sera le premier doyen et il dirigera la faculté jusqu’en 1955. Cette faculté se spécialisera dans la sociologie, l’économique, les relations industrielles et le service social.

Né à Roberval en 1903, Georges-Henri Lévesque étudiera au Séminaire de Chicoutimi avant d’entrer chez les frères prêcheurs à Sainte-Hyacinthe. Il étudiera ensuite la sociologie chez les Dominicains à Ottawa, puis passera un doctorat à l’Université de Lille en France. Professeur aux Universités de Montréal et de Laval, il est très critique envers le gouvernement Duplessis, notamment après la crise de l’Amiante en 1949. La grande influence qu’a eue le père Lévesque sur ses étudiants fait de lui un des importants pères de la Révolution tranquille au Québec.

30 mars 2015

30 mars 1644 – Montréal sauvé par une chienne

La brave Pilote

Monument de la chienne Pilote et de son maître à Montréal

Monument de la chienne Pilote et de son maître à Montréal

Sa constance à faire ronde tous les jours, aussi fidèlement que les hommes, commençant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre; sa persévérance à conduire ses petits et à les punir quand ils manquaient de la suivre, sa fidélité à tourner court quand l’odeur des ennemis frappait son odorat et à aboyer de toutes ses forces, en faisant face au côté où les ennemis étaient cachés, tout cela donnait de l’étonnement. Cette description tirée des Relations des Jésuites écrites en 1647 par le père Jérôme Lalemant nous parle d’une chienne très célèbre à Montréal.

Pilote, c’est ainsi qu’elle fut nommée par Paul de Maisonneuve, gouverneur de la toute nouvelle cité de Montréal. Propriété de Lambert Closse, la chienne est arrivée avec les fondateurs de la ville. Très vite, accompagnée de quelques congénères et de ses petits, Pilote prend l’habitude de faire des rondes autour du fort et de débusquer les Iroquois qui se cachaient dans le voisinage. Pendant deux ans, les premiers habitants réussissent à éviter les combats en se réfugiant dans le fort, mais la situation devient toujours plus précaire.

Ce 30 mars 1644, Pilote faisait sa ronde comme tous les matins. Soudain, elle se met à aboyer et à hurler comme jamais auparavant. Les autres chiens qui l’accompagnaient l’imitèrent. Alerté, Maisonneuve fait une sortie à la tête de trente hommes. Deux cents Iroquois bien embusqués les attendent. Un féroce combat s’engage. M. de Maisonneuve sortit vainqueur de cette escarmouche et devint un héros. Les Montréalais n’oublièrent pas que l’alerte donnée par la brave Pilote a sauvé la ville.

29 mars 2015

29 mars 1632 – Traité de Saint-Germain-en-Laye

Québec rendue

Traité de Saint Germain en Laye

Traité de Saint Germain en Laye

Les armes & munitions contenues en la deposition du Sieur Champlain, ensemble les marchandises & ustenciles qui furent trouvées a Québec lors de la prise, seronc rendues ou en espece, ou en valeur, selon que le porte la deposition du dit Sieur de Champlain. Ce 29 mars 1632, le poste de traite de Québec est rendu aux Français par le traité de Saint-Germain-en-Laye. L’épisode des frères Kirke est terminé. Le même jour, un traité pour le rétablissement du commerce entre les deux pays est conclu.

En 1627, la France de Louis XIII et l’Angleterre de Charles 1er se déclarent officiellement la guerre. Le conflit va se répercuter jusque dans la colonie française du Nouveau Monde. Après une première tentative qui échoue en 1628, la flotte anglaise des frères Kirke est devant Québec en 1629. Champlain, à court de vivres et de munitions, doit capituler et abandonner la colonie. Mais, la guerre entre la France et l’Angleterre avait pris fin trois mois avant cette capitulation. La prise de Québec est donc illégale.

Le roi d’Angleterre, bien qu’il reconnaisse l’illégalité de la conquête, refuse de restituer les territoires pris par les frères Kirke, arguant du non-paiement de la dot de son épouse, Henriette, soeur de Louis XIII. Le roi de France mettra trois ans pour finir de payer cette dot. Le traité de Saint-Germain-en-Laye met un point final à cette affaire. Champlain revient à Québec au printemps 1633 pour rebâtir la colonie malmenée par les Anglais.

28 mars 2015

28 mars 1808 – Baronne de Riedesel

Tableau du Québec

Frédérika de Riedesel

Frédérika de Riedesel

La campagne que j’ai traversée est très pittoresque. Chaque habitant a une bonne maison qu’il prend grand soin de chauler chaque année. Comme les fils et aussi les gendres, dès que mariés, se construisent près de leurs parents, de très jolies paroisses croissent rapidement autour d’eux, et voilà pourquoi ces gens se donnent le nom d’habitants plutôt que paysans. L’auteur de cette description extraite de Voyage de mission en Amérique entre en agonie ce 28 mars 1808 à Berlin en Allemagne.

La baronne de Riedesel, née Frédérika von Massow, décèdera le lendemain. Elle a voyagé au Canada en compagnie de son mari, lieutenant-colonel des troupes brunswickoises au service de l’Angleterre entre 1777 et 1783. Avec trois enfants en bas âge, elle partagea toutes les fatigues de la guerre ainsi que la captivité de son mari. Les lettres qu’elle écrivit pendant cette époque peignent vivement et sous un jour n’est pas toujours favorable aux révolutionnaires américains les événements de cette guerre.

Ces lettres ont été mises en ordre par son gendre maréchal à la cour de Prusse et imprimée à un petit nombre d’exemplaires à Berlin en 1799. Elles seront plus largement diffusées en 1801 après le décès du mari de la baronne. Devenue veuve, la baronne de Riedesel terminera sa vie en s’occupant de distribuer de la nourriture aux pauvres et en parainant un orphelinat militaire. Ses textes seront repris au milieu du XXe siècle dans Cinq femmes et nous, un livre publié au Québec par B. Dufebvre.

27 mars 2015

27 mars 1838 – Suspension de l’Acte constitutionnel

Suites de la rébellion

Lord Durham

Lord Durham

Environ quatre mois après avoir proclamé la loi martiale dans le district de Montréal, le Gouverneur Gosford suspend, ce 27 mars 1838, l’Acte constitutionnel de 1791 et fait instaurer un Conseil spécial afin de diriger le parlement sans assemblée législative. La rébellion des patriotes durement réprimée à la fin de 1837 qui s’était réveillée en février 1838 entraîne de fortes mesures de répression. Londres envoie Lord Durham comme nouveau gouverneur chargé d’enquêter et de faire un rapport sur la nature des problèmes qui avaient provoqué l’insurrection armée en novembre 1837.

Un plan par lequel on propose d’assurer le bon gouvernement du Bas-Canada doit inclure les moyens de mettre un terme à l’agitation des conflits nationaux au sein de la législature, en fixant, une fois pour toutes, le caractère national de la province. Je n’ai aucun doute quant au caractère national qui doit être donné au Bas-Canada; il doit être celui de l’Empire britannique; celui de la majorité de la population de l’Amérique britannique; celui de la grande race qui sera, dans très peu de temps, prédominante sur tout le continent nord-américain.

Lord Durham propose l’assimilation des Canadiens-Français afin de prévenir tout nouveau conflit. Il suggère l’unification du Haut et du Bas-Canada dans une province unie où les francophones seraient minoritaires. Malgré l’émergence des Frères Chasseurs en novembre 1838, les patriotes seront matés et l’Acte d’Union sera adopté par Londres en 1940. Le Canada connaît alors un parlement unique.

26 mars 2015

26 mars 1663 – Fondation du Séminaire de Québec

Mgr de Laval au travail

Petit séminaire de Québec vers 1920

Petit séminaire de Québec vers 1920

Quatre ans après son arrivée au Québec, François de Laval fonde le séminaire de Québec. Le futur évêque de Québec établit, ce 26 mars 1663, un lieu d’enseignement pour former les futurs membres du clergé de la colonie. S’inspirant de l’esprit du concile de Trente, la société de prêtres diocésains a des attributions bien plus larges que les modèles de la France métropolitaine. Quelques semaines plus tard, le roi Louis XIV confirme l’ordonnance promulguant la création du Séminaire de Québec.

Au mois d’octobre suivant, un mandement établissant la dîme au Canada donnera au Séminaire les moyens de réaliser son oeuvre. Le 9 octobre 1665, le Séminaire de Québec, à la demande de Mgr de Laval, est rattaché au Séminaire des Missions Étrangères de Paris. Le monogramme SME, toujours visible aujourd’hui, apporte également des soutiens précieux de la capitale française. Toujours selon les recommandations du concile de Trente qui s’est achevé en 1542, Mgr de Laval désire fonder une école pour les jeunes enfants afin de forger très tôt une éducation religieuse.

En 1668, le petit séminaire est créé pour convertir les jeunes autochtones à la foi catholique et d’héberger les garçons étudiant aux collèges des Jésuites. Les tentatives de conversion des Amérindiens ne connaîtront pas beaucoup de succès, mais le petit séminaire perdurera pour servir de lieu d’enseignement pour les enfants se préparant à entrer au grand séminaire, dédié à la formation des prêtres. Le Séminaire de Québec est à l’origine de la création du réseau des collèges classiques qui s’est étendu au Canada français et de la fondation de l’Université Laval en 1852.

25 mars 2015

25 mars 1891 – Lancement de l’Empress of China

Transpacifique

Empress of China

Empress of China

Le gouvernement britannique et la compagnie de chemin de fer du Canadien Pacifique s’entendent, à la fin du XIXe siècle pour établir un service de courrier entre la Grande-Bretagne et Hong Kong. Après la traversée de l’Atlantique, le courrier empruntera le chemin de fer transcontinental jusqu’à Vancouver. Ce 25 mars 1891, le RMS Empress of China est mis à l’eau. Ce paquebot à vapeur a droit à l’acronyme RMS pour Royal Mail Ship, navire de courrier royal en français.

Le navire construit en Angleterre permet à 770 passagers de voyager. Il partira de Liverpool en juillet pour rejoindre Hong Kong par le canal de Suez, puis Vancouver pour débuter ses trajets réguliers entre la côte ouest du Canada et la côte est de l’Asie. Comme ses deux frères jumeaux, le RMS Empress of India et le RMS Empress of Japan, il transportait une majorité de passagers, près de 600 dans l’entrepont. Il avait aussi 120 places de première classe et 50 de seconde.

L’Archiduc François-Ferdinand d’Autriche voyagea sur le navire en 1893 pour faire une traversée de Yakahoma au Japon à Vancouver. Le 25 juillet 1911, le RMS Empress of China rencontre un épais brouillard et une mer agitée à 65 miles au sud du port de Tokyo. Il heurte alors un récif sous-marin. Deux navires sont dépêchés sur les lieux et récupèrent tous les passagers et leurs bagages. Le navire est abandonné, mais on ne déplore aucune victime. Il sera renfloué et remorqué en 1912 jusqu’à Yakahoma où il sera démonté.

24 mars 2015

24 mars 1961 – Office de la langue française

Défense de la langue

 Édifice Camille-Laurin, siège social de l'Office québécois de la langue française, à Montréal, dans l'ancien édifice de l'École des Beaux-Arts, rue Sherbrooke Ouest

Édifice Camille-Laurin, siège social de l’Office québécois de la langue française, à Montréal, dans l’ancien édifice de l’École des Beaux-Arts, rue Sherbrooke Ouest

Le Québec est une région francophone en Amérique du Nord. Si cette spécificité existe encore au XXIe siècle, c’est qu’elle a été défendue avec force. La création d’un organisme chargé de défendre et d’assurer la progression du français est une vieille revendication des milieux nationalistes. Ce 24 mars 1961, avec la création de l’Office de la langue française, le Québec se dote d’un outil pour veiller à la correction et à l’enrichissement de la langue parlée et écrite.

[…] cap sur le français international, promotion des canadianismes de bon aloi et lutte contre les anglicismes, […] normalisation de la langue au Québec et intervention de l’État pour mettre en oeuvre une politique globale de la langue qui tiendra compte notamment de l’importance de la motivation socio-économique pour faire du parler français la langue prioritaire au Québec. L’Office définit ainsi sa mission dans un rapport publié en 1964.

Quelques jours plus tard, le 1er avril, la Loi instituant le ministère des Affaires culturelles entre en vigueur. En 1969, une nouvelle loi introduit la notion du droit de travailler en français. Elle sera suivie cinq ans plus tard, par une loi faisant du français la langue officielle du Québec. Enfin, en 1977, la Loi 101 établit la Charte de la langue française. Depuis 2002 l’office devient l’Office québécois de la langue française qui se voit confier deux mandats supplémentaires: le traitement des plaintes et le suivi de la situation linguistique.

23 mars 2015

23 mars 1905 – Lomer Gouin premier ministre

Dissensions libérales

Lomer Gouin

Lomer Gouin

Dites-lui [au public]seulement que tout va bien. Le commentaire à la presse du nouveau premier ministre est laconique. Ce 23 mars 1905 Lomer Gouin est assermenté, avec son gouvernement, devant le lieutenant-gouverneur de Québec. Sa démission de ministre, en février 1905, aura causé la chute du premier ministre Simon-Napoléon Parent. De fortes dissensions internes au Parti libéral du Québec suite aux élections anticipées de 1904 créent des remous que le nouveau chef du gouvernement veut apaiser.

Frondeur, avec une volonté de profondes réformes en éducation, Lomer Gouin n’est pas bien vu par le clergé. Il va leur donner des gages et conduire une politique prudente. Il poursuit dans la tradition libérale en encourageant le développement des richesses naturelles par le capital étranger. La province vit alors une intense phase d’industrialisation. La situation économique favorable et l’impopularité des conservateurs contribuent aux immenses majorités qu’il obtient lors des élections générales de 1908, 1912, 1916 et 1919.

Lomer Gouin évoluera, après sa démission en 1920, sur la scène fédérale, un phénomène inusité pour un premier ministre du Québec. Élu à la Chambre des communes, il devient ministre de la Justice dans le gouvernement de William Lyon Mackenzie King (1921-1924). Il terminera sa longue carrière politique comme lieutenant-gouverneur de la province de Québec, en 1929. Il occupe ce poste lorsqu’il décède, en mars de cette même année.

22 mars 2015

22 mars 1706 – Bourreau arrêté

Punition différenciée

03.22 potenceLe bourreau Jacques Élie et son comparse Louis Henry dit le Parisien sont arrêtés et emprisonnés ce 22 mars 1706. Ils sont accusés par le Conseil souverain d’avoir volé et recelé des volailles prises à l’Hôtel-Dieu de Québec. Quelques jours plus tard, ils sont condamnés au carcan de la place publique de cette ville pendant deux heures par trois différents jours de marché et condamnés aux galères pour neuf ans. La peine de carcan terminée, il retourne en prison en attendant le départ d’un vaisseau vers la France et les galères.

Selon les ordres du tribunal, Louis Henry embarquera bien dans le premier bateau pour être conduit dans les galères du roi. Par contre, Jacques Élie doit demeurer en prison jusqu’à l’automne et sera libéré le jour du départ du dernier navire qui partira cette année de la rade de cette ville avant l’arrivée des glaces sur le fleuve. Si le pauvre Louis Henry paie cher la livre de volaille, son comparse a droit à un traitement de faveur.

Il faut dire que le sire Jacques Élie est bien connu du Conseil souverain. Arrivé à Québec une année plus tôt pour se faire pendre après une condamnation en Acadie, il accepta de devenir bourreau en échange de l’annulation de sa peine. Ces nouvelles fonctions ne l’assagirent pas et il occupait souvent son temps libre à troubler l’ordre public. Quelques années plus tard, en 1710, ne supportant plus les insultes de la population à son égard, il a fui avec sa famille vers la Nouvelle-Angleterre, mais son guide le tua durant le trajet.

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