Valais Libre

31 décembre 2014

31 décembre 1775 – Tentative d’invasion américaine

Mort d’un général

mort du général Montgomery

mort du général Montgomery

Je jure de prendre mon dîner du jour de l’an à Québec ou chez Hadès. Le général américain Richard Montgomery partagera, selon son voeu, la table du maître des Enferts. Ce 31 décembre 1775, il est fauché par la mitraille des défenseurs de la ville de Québec. L’assaut des troupes américaines est un cuisant échec. Bénédict Arnold, l’autre général qui faisait le siège de la ville perdra une jambe le même jour.

En pleine révolution, les 13 colonies américaines veulent se libérer du joug britannique. Elles envoient tout d’abord des lettres aux Canadiens-Français afin qu’ils les rejoignent dans une 14e colonie. Devant l’absence de réponse, deux armées sont formées pour envahir le Canada. L’une, menée par le général Richard Montgomery, fonce sur Montréal ; l’autre, sous l’autorité de Benedict Arnold, se dirige vers la ville de Québec.

Montréal tombera le 13 novembre après la défaite des troupes britanniques à Fort Saint-Jean. Montgomery remonte alors vers Québec à la poursuite du gouverneur Carleton qui a réussi à s’enfuir. Il retrouve l’armée d’Arnold qui campe devant la ville depuis le 14 novembre. Lorsque le général John Thomas arrive pour assurer le commandement américain, il trouve des hommes affaiblis par l’hiver et la variole. Il décide d’abandonner les opérations. D’autres assauts échoueront en 1776, signant la défaite définitive des Américains.

30 décembre 2014

30 décembre 1650 – Incendie du couvent des Ursulines

Première destruction

Couvent des Ursulines

Couvent des Ursulines

À peine 8 ans après sa construction, le couvent des Ursulines de Québec est détruit par les flammes ce 30 décembre 1650. Une soeur avait oublié de retirer le charbon du pétrin en bois. Les soeurs trouveront refuge d’abord chez les Augustines à l’Hôtel-Dieu voisin avant d’emménager en janvier 1651 dans la maison de leur bienfaitrice Madame de la Peltrie.

Arrivées à Québec le 1er août 1639, les Ursulines arrivent sur le même bateau que les Augustines aussi appelées Soeurs Hospitalières qui s’occuperont de l’Hôpital. La vocation des Ursulines est l’éducation. Elles vivront trois ans dans une vieille maison de la Basse-Ville d’où l’on voit le ciel à travers le toit avant de construire leur premier couvent. Il sera reconstruit en 1652. Elles pourront ainsi reprendre avec un meilleur confort leur oeuvre auprès des jeunes filles amérindiennes et canadiennes.

La bâtisse chère à la fondatrice Marie de l’Incarnation subira d’autres atteintes tant lors de la tentative d’invasion anglaise de 1690 que lors du siège de Wolfe en 1759. Le général français Montcalm sera enterré sous la chapelle des Ursulines au lendemain de la bataille des plaines d’Abraham. Les gouverneurs et les vice-rois, tant anglais que français, seront toujours respectueux envers l’institution qui est toujours présente à Québec.

29 décembre 2014

29 décembre 1958 – Début de grève à Radio-Canada

Naissance d’un mouvement

Police montée face aux grévistes

Police montée face aux grévistes

Starr ne comprenait même pas de quoi on parlait. Ça ne les avait pas tellement bouleversés à Ottawa. C’était juste le réseau français de Radio-Canada qui était fermé. René Lévesque résume ainsi la réaction de la ministre fédérale du Travail Michele Starr qui reçoit les représentants des 1500 grévistes de Radio-Canada qui ont fait le déplacement d’Ottawa. C’est ce 29 décembre 1958 que débute la grève dans la société d’État.

Plus de 70 réalisateurs du réseau français déclenchent ce mouvement pour obtenir le droit de se syndiquer avec la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC). Ils sont rapidement suivis par près de 2000 employés dans une grève de solidarité. René Lévesque, animateur de l’émission Point de mire sera une des figures de ce conflit particulièrement tendu. Les francophones ont l’impression de ne pas être compris ni par leurs patrons ni par leurs collègues anglophones.

Le gouvernement fédéral refuse de s’impliquer, car Radio-Canada est une société de la couronne qui a les pleins pouvoirs pour décider de sa politique. Au coeur du conflit, le leader syndical Jean Marchand et René Lévesque seront brièvement arrêtés. Après 68 jours de grève, Radio-Canada acceptera de reconnaître le syndicat des réalisateurs. Cette grève aura également contribué à l’éveil d’un nationalisme canadien-français qui s’exprimera de plus en plus avec la Révolution tranquille et le bouillonnement des années 60.

28 décembre 2014

28 décembre 1896 – Naissance du Soleil

Mutation journalistique

Premier logo du journal Le Soleil

Premier logo du journal Le Soleil

Messieurs, la mort de L’Électeur, ce serait comme si le soleil ne se levait plus jamais… Messieurs, L’Électeur est mort, vive Le Soleil. Cet échange entre le journaliste Ulrich Barthe et le rédacteur en chef Ernest Pacaud marque la naissance d’un nouveau journal. Ce 28 décembre 1896 paraît le premier numéro du journal Le Soleil réalisé par la même équipe que son précurseur L’Électeur.

Tous les catholiques ont entendu hier (le 27) la lecture du mandement de quelques-uns de nos évêques interdisant la lecture de mon journal. De ce moment, il ne me restait plus d’alternative. Je devais suspendre la publication. Je ne pouvais placer ma clientèle, qui est presque exclusivement catholique, dans cette pénible position de désobéir à l’autorité épiscopale. Ernest Pacaud ne peut pas expliquer plus clairement les raisons de ce changement.

Organe du parti libéral, l’Électeur avait poussé à bout l’Église qui avait fait interdire la lecture de ce journal. Le Soleil sera le premier journal canadien à publier une photo en ses pages en 1899. Les premières petites annonces, les annonces classées, suivront en février l’année suivante. En 1957, il cesse d’être l’organe officiel des libéraux et poursuit une voie indépendante.

27 décembre 2014

27 décembre 1803 – Naissance de Chevalier de Lorimier

Révolutionnaire martyr

Chevalier de Lorimier

Chevalier de Lorimier

François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier naît ce 27 décembre 1803 à Saint-Cuthbert, dans la région de Lanaudière. Il est le troisième des dix enfants de la famille. Il reçoit son surnom de Chevalier qui lui est resté d’un de ses oncles. À 10 ans, il débute ses études classiques au petit Séminaire de Montréal. Il devient ensuite apprenti clerc et obtient son diplôme de notaire en 1829 et installe son bureau dans une bâtisse du faubourg Saint-Antoine.

En 1834, il soutient le parti des patriotes et leurs 92 résolutions durant la campagne électorale où ils gagneront 77 des 88 sièges de l’Assemblée législative du Bas-Canada. Devant le refus de ces résolutions en 1837, de Lorimier entre en résistance et devient secrétaire du comité central et permanent du district de Montréal. Le 6 novembre 1837, il est blessé par balle à la cuisse lors d’une altercation avec le Doric Club partisan du gouverneur.

Après les défaites de décembre, il s’enfuit vers les États-Unis d’où il reviendra au printemps 1838 pour servir sous les ordres de Nelson. Il sera arrêté le 12 novembre 1838 alors qu’il tentait une nouvelle fois de fuir vers les États-Unis. Il comparaîtra en janvier 1839 devant le conseil de guerre et malgré une défense de tous les instants, les Britanniques veulent faire un exemple. Il est condamné à mort le 21 janvier et exécuté par pendaison le matin du 15 février 1839 dans la prison du Pied-du-Courant de Montréal.

26 décembre 2014

26 décembre 1791 – Acte constitutionnel

Nouvelle organisation

Début de l'Acte constitutionnel de Québec

Début de l’Acte constitutionnel de Québec

Nous divisons pour satisfaire les deux groupes qui se trouvent dans la vallée du Saint-Laurent (…) Les causes actuelles de controverse disparaîtront, et, autant que les circonstances le permettent, les habitants de cette colonie jouiront de tous les bienfaits de la constitution britannique. William Pitt, premier ministre du roi Georges III, défend l’acte constitutionnel face aux marchands anglophones du Canada.

Après l’indépendance des États-Unis et devant une forte arrivée de Loyalistes qui fuient les colonies devenues indépendantes, l’Amérique du Nord britannique a besoin d’une nouvelle organisation. En l’absence du gouverneur, lord Dorchester, Alured Clarke, lieutenant-gouverneur de la Province de Québec, proclame, ce 26 décembre 1791, l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution. Le Québec est divisé en deux provinces: Le Haut-Canada, sud de l’Ontario actuel et le Bas-Canada, sud du Québec actuel.

Chaque province a un lieutenant-gouverneur, un conseil législatif nommé par le roi et une assemblée élue par le peuple avec le même nombre de députés, ce qui favorise le Haut-Canada moins peuplé. Le tout est chapeauté par un gouverneur général.Le roi se réserve cependant un droit de veto sur toute loi, soit pour lui-même, soit pour le gouverneur. Pour la première fois, les Canadiens-Français peuvent élire leurs représentants. Cette constitution durera un demi-siècle, jusqu’à la réunion des deux provinces en 1840.

25 décembre 2014

25 décembre 1635 – Mort de Samuel de Champlain

Le fondateur disparaît

Statue de Samuel de Champlain à Québec

Statue de Samuel de Champlain à Québec

Après avoir reçu les derniers sacrements de son ami le père Charles Lalemant, Samuel de Champlain meurt en cette nuit de Noël 1635. Québec perd son fondateur et la toute jeune Nouvelle-France est orpheline. C’est le supérieur des Jésuites Paul le Jeune qui prononcera l’oraison funèbre de l’explorateur, cartographe, colonisateur, diplomate, chroniqueur, entrepreneur. Les qualificatifs manquent pour cet homme qui aura marqué l’histoire de la colonisation en Amérique du Nord.

Née à Brouage dans l’ancienne province de Saintonge en France entre 1567 et 1580 selon les différents historiens, le jeune homme commence à voyager très jeune. Après s’être engagé dans l’armée du roi Henri IV en 1595, il effectue différentes missions, dont une dans le golfe du Mexique entre 1599 et 1601. Mais c’est dès 1603 que débute sa grande oeuvre le long du Saint-Laurent. En 1608, il fonde le poste de traite de Québec pour le commerce des fourrures.

Durant les 12 années suivantes, il sillonnera la région pour la découvrir et nouer des alliances avec les Amérindiens. Dès 1620, il administrera Québec et permettra à la Nouvelle-France de prendre son essor. Humaniste, il entretiendra des relations privilégiées avec les autochtones qui le considèrent comme un interlocuteur privilégié. Il devra rentrer souvent en France pour plaider la cause de sa colonie et faire face aux intrigues de cour. À la veille de sa mort, son rêve prend forme. Des familles s’installent de plus en plus nombreuses à Québec et ses environs. La Nouvelle-France prend son envol.

24 décembre 2014

24 décembre 1879 – Naissance du poète Émile Nelligan

Un ange passe

Émile Nelligan

Émile Nelligan

Ah! comme la neige a neigé!


Ma vitre est un jardin de givre

Ou encore:

C’était un grand Vaisseau taillé dans l’or massif :


Ses mâts touchaient l’azur, sur des mers inconnues

Ces vers sont parmi les plus connus de la poésie québécoise. Ils débutent les poèmes Soirs d’hiver et Le vaisseau d’or. Leur auteur, Émile Nelligan est né ce 24 décembre 1879 à Montréal.

Son père est un anglophone né à Dublin et sa mère une francophone de la région de Rimouski, mais en dehors de quelques vacances à Cacouna, la famille vivra à Montréal. La vie d’Émile Nelligan sera à l’image d’une longue tragédie. Entré à 14 ans au cours classique du Collège de Montréal, il sombrera 6 ans plus tard dans la folie. Entre temps, il écrira quelque 170 poèmes et aura une vie décousue et bohémienne.

Doué d’un talent très précoce et influencé tant par Octave Crémazie, et Louis Ferdinand Fréchette que par les poètes maudits de Paris: Charles Baudelaire, Paul Verlaine et Arthur Rimbaud, il publie ses premiers poèmes dans le journal Le Samedi de Montréal à l’âge de 16 ans. Son style avant-gardiste, son symbolisme ne plairont pas au conservatisme littéraire de l’époque. Après une dernière lecture publique en 1899, il sera emporté par ses psychoses et passera les 42 dernières années de sa vie interné dans des asiles.

23 décembre 2014

Enterrez vos morts, Louise Penny

penny, livreL’inspecteur-chef de la Sécurité du Québec, Armand Gamache, se remet d’une douloureuse affaire chez son ami Émile dans le Vieux-Québec. Il occupe son temps en fouinant dans la bibliothèque de la Literaty and Historical Society. La vénérable institution de la minorité anglophone de Québec sera le théâtre d’un meurtre. Augustin Renaud, un original archéologue amateur à la recherche du corps de Samuel de Champlain, est retrouvé mort dans les caves du bâtiment de la « Lit and His ».

Armand Gamache enquêtera comme consultant dans cette mystérieuse affaire qui nous permettra de plonger dans la fabuleuse histoire de la ville de Québec. Les restes de son fondateur suscitent le mystère depuis l’incendie qui détruisit en 1640 la petite chapelle où il fut inhumé. Louise Penny nous promène derrière les remparts de Québec à la découverte de quelques lieux bien connus. De l’ancienne prison, siège de la « Lit and His », aux délices de la boulangerie Paillard sur la rue Saint-Jean, ses enquêtes sont un régal.

Ses enquêtes, car les affaires se mêlent. La recherche du meurtrier de Renaud laisse parfois place aux dialogues entre Gamache et un de ses hommes, Paul Morin. Malgré sa promesse, l’inspecteur-chef ne sauvera pas son agent. Il enverra Beauvoir, lui aussi blessé dans l’assaut, revisiter une autre affaire où il a commis une erreur. Les méditations dans le Vieux-Québec permettront à Armand Gamache d’enterrer ses démons.

Flammarion, 2013

23 décembre 1771 – Mort de Marguerite d’Youville

Une sainte s’éteint

Marguerite d'Youville

Marguerite d’Youville

Mes chères Sœurs, soyez constamment fidèles aux devoirs de l’état que vous avec embrassé, marchez toujours dans les voies de la régularité, de l’obéissance et de la mortification, mais surtout, faites en sorte que l’union la plus parfaite règne parmi vous. Ce 23 décembre 1771, soeur Marguerite d’Youville livre ses dernières volontés. La fondatrice des Soeurs de la Charité de Montréal est terrassée par une troisième attaque de paralysie.

Née le 15 octobre 1701 à Sainte-Anne-de-Varennes, la petite Marguerite est une nièce du célèbre explorateur Pierre de La Vérendrye. Elle a 7 ans à la mort de son père. Elle est alors confiée aux Ursulines de Québec pour son éducation. Elle reviendra auprès de sa mère à 13 ans et se mariera à 21 ans avec François d’Youville. Ce sera un mariage malheureux avec un mari buveur qui la laissera veuve quelques années plus tard avec deux fils et passablement de dettes.

Elles travaillent pour rembourser ses dettes et s’occupent en même temps des pauvres de l’Hôpital général. En 1738, elle loue une maison et s’y installe avec trois jeunes filles recueillies dans la pauvreté. C’est le début de sa grande oeuvre. Malgré les difficultés et les obstacles parfois semés par les autorités, les Soeurs de la Charité, appelées soeurs grises à cause de leur large robe grise, vont se développer. Marguerite d’Youville sera la première personne née au Canada à devenir sainte. Jean-Paul II la canonisa le 9 décembre 1990.

Page suivante »

Propulsé par WordPress.com.