Curling
Balayer ou brosser, différence de vocabulaire, mais pas d'effort...
Championnat du monde de curling féminin 2012, pays organisateur : Canada, pays vainqueur : Suisse. Championnat du monde de curling masculin 2012, pays organisateur : Suisse, pays vainqueur : Canada. Mon arrivée au Canada avec un passé de curleur Suisse devrait me permettre une belle carrière dans ce sport commun aux deux contrées.
Wouah! Le sourire me montre aux lèvres, l’intérieur du bâtiment qui appartient au curling club Etchemin à Saint-Romuald est magnifique. J’entre presque sur la pointe des pieds, je suis un peu géné, mais je serai vite bien reçu. Mon accent exotique fait des miracles.
Je vais avoir l’occasion de jouer dans la ligue des retraités du journal le Soleil, les vendredis matins. La saison a déjà débuté lors de mon arrivée en janvier, je serai donc un remplaçant occasionnel. Il ne me reste plus qu’à me montrer à la hauteur. Le curling est une affaire sérieuse au Canada. En attendant ma première partie, je me promène nonchalamment dans la salle qui jouxte les 4 pistes glacées. Différents fanions sont accrochés aux murs, ils témoignent des succès du club. Jean-Michel Ménard, la vedette du lieu, a emmené son équipe non seulement à de nombreux titres de la Province ces dernières années, mais jusqu’au titre national en 2006 ce qui lui a ouvert les portes du championnat du monde où il a obtenu la médaille d’argent. Les femmes du club ne sont pas en reste, Marie-France Larouche est championne du Québec pour la sixième fois. Une championne du Québec, un vice-champion du monde, je vais devoir m’accrocher. Heureusement, les plus de 300 autres membres n’ont pas tous ce niveau. Ma première partie me fera prendre conscience de l’écart de niveau qu’il existe entre les différents joueurs. Claude, le responsable de la ligue du vendredi matin m’accueille avec le sourire. Pas besoin d’être membre du club pour jouer, il suffit de payer le droit de jeu de 10 $ et les pierres sont à nous. Je joue avec une équipe mixte et nous allons affronter les leaders de la ligue. 15 – 0 le score sera sans appel! Ce n’est pas que nous avons mal joué, Guy, Marie-Ange et Michel m’ont bien accompagné, mais notre capitaine a eu de la peine. Pourtant nos adversaires ne semblaient pas flamboyants, malheureusement le résultat est là, brutal. Au-delà du score, j’ai découvert qu’au Québec, il n’y a pas de skips, mais des capitaines, on ne balaie pas, mais on brosse, les pierres ne curlent pas, elles courbent, la force devient la pesanteur, on ne joue pas des ends, mais des bouts, etc. Le vocabulaire change, mais les règles et l’habileté nécessaire restent les mêmes. Après quelques balbutiements, j’ai trouvé le bon rythme.
D’ailleurs, j’ai eu deux autres occasions de participer à cette ligue du vendredi. Les résultats ont été nettement meilleurs puisque deux victoires ont ponctué ces prestations. Malheureusement, j’ai un peu de peine à me faire aux coutumes locales.
Si la pause après 4 ends, pardon, 4 bouts est une adaptation facile, le fait que tout le monde s’en aille directement après la fin de la partie me laisse pantois. C’est pourtant l’heure de l’apéritif!
Bon, je vais travailler sur ces traditions à changer. J’ai un peu de temps devant moi, la saison est terminée. Je me suis inscrit comme joueur régulier pour la prochaine ligue du Soleil. J’ai jusqu’à l’automne pour me préparer…
St-Jean-Chrysostome
jeudi 26 avril 2012
Les 4 pistes de Saint-Romuald proposent une glace de grande qualité.