Lévis, mercredi 18 janvier 2023
Chères lectrices, Chers lecteurs,
Le soleil brille enfin sur une nature immaculée, même au centre-ville. Parce que oui, je vis au centre-ville selon les normes québécoises, mais je me sens plutôt en pleine nature. Imaginez une ville qui va de Sierre à Martigny dans la plaine du Rhône (Lévis fait environ 40km de long sur 10km de large) avec 160 000 habitants.
J’y vis presque au milieu dans un quartier qui s’appelle Saint-Romuald (on peut penser à Vétroz). À travers les arbres sans feuillage en cette saison j’aperçois le fleuve enfin gelé. C’est beau un fleuve gelé. Surtout un fleuve qui fait entre un et deux kilomètres de large. La voie navigable centrale, libre de glace ne se voit pas.
Bref un paysage magique, car enfin l’hiver est arrivé. Il ne fait pas encore vraiment froid, entre -5 et -10 le jour. Habituellement, c’est plutôt -20, -25 à cette époque. C’est agréable. Je peux sortir sans avoir besoin de revêtir les traditionnelles armures anti-froid. Je gagne du temps. Pourtant, je sors peu depuis quelques semaines. Trop fatigué.
Peut-être à cause de l’âge… C’est ce que j’ai dit à mon médecin que j’ai pu voir hier. Enfin, depuis novembre dernier que je patientais ce moment. Deux mois d’attente pour un rendez-vous semi-urgent, c’est la norme. Je ne vais donc pas me plaindre. Après avoir fait une évaluation complète, il m’a proposé de faire un contrôle du sommeil. Je dors longtemps, mais il n’est pas réparateur. Peut-être de l’apnée…
« Dans le système public, il faut compter une année et demie pour obtenir un rendez-vous, mais l’examen est gratuit. » Je n’ai pas mis long à demander s’il existait des laboratoires privés pour ce type de test. « Oui, mais c’est à votre charge. » J’ai de la chance, j’ai les moyens de payer les quelques centaines de dollars nécessaires.
Un téléphone plus tard, j’ai obtenu un rendez-vous dans deux semaines pour passer ces tests. En jetant un œil par la fenêtre, il me semble qu’il fait encore plus beau dehors en cette matinée lumineuse. En écoutant à la radio le leader de Québec solidaire fustiger le privé qui ouvre la porte à des soins de santé à deux vitesses dans la province, je ne peux que sourire.
Un système à deux vitesses est injuste, mais quand l’État est incapable de fournir des prestations dans un délai raisonnable, il est normal que le privé les propose.
Amicalement,
Pierrot