Fin d’année
Les chutes Montmorency sont belles , mais il faut du courage pour les admirer de l’extérieur….
Oh non, ça ne nous dérange pas ! J’avais prié pour avoir de la neige et du froid, donc nous sommes servis. La réponse de la touriste belge donne immédiatement le ton au reportage de la télévision québécoise sur la vague de froid qui déferle sur la province. Du jamais vu en 100 ans, titrait aussi le Journal de Québec.
-25 est une température qui arrive régulièrement en février, mais à la mi-décembre, c’est un peu vite. Même si j’avais le sourire lorsque les premiers grands froids étaient annoncés, il y a une semaine, je commence à trouver ça difficile et il faudra patienter jusqu’en 2018 avant un redoux relatif.
J’avais le sourire parce que ma mère venait me visiter et qu’elle voulait se rendre compte de ce que frette voulait dire. Frette c’est bien plus que froid, c’est un froid qui vous prend au corps. Parce que -25 c’est froid, mais avec le vent, la température ressentie descend facilement à -35, voire – 38 comme mercredi dernier.
Cette année se termine donc froidement, mais j’ai eu la chance d’avoir ma famille en visite pour Noël et ça, ça réchauffe le cœur. Heureusement, les premiers jours de présence de ma mère, ma sœur, mon neveu et sa blonde, la température était encore acceptable pour des activités extérieures.
Glissade à Valcartier, visite du vieux Québec, traversée du Saint-Laurent en traversier et marché de Noël allemand ont occupé ces journées, puis le froid est venu. Il n’a pas dérangé le concert de Gregory Charles ou l’initiation au curling, mais il a fait passer rapidement devant les chutes Montmorency et a étiré les séances de magasinage.
Oui, le magasinage parce qu’au Québec on magasine, même le Boxing Day… D’ailleurs, ma sœur m’a fait remarquer que mon langage avait changé. Je commence à intégrer des expressions québécoises même si je fais attention en présence de Suisses. J’évite les quatre-vingt-quinze, mais son regard, lorsque je lui ai parlé de mon feu sauvage (boutons de fièvre), m’a fait comprendre que je n’utilisais pas ce mot avant.
Par contre, la tourtière, le pâté chinois ou le ragoût de pattes ont bien passé. Les recettes traditionnelles du temps des Fêtes créent de la chaleur partout sur la planète. La cuisine est différente dans chaque région, mais elle réunit toujours. Même s’il faut affronter une tempête de neige pour retrouver une table amie, ces moments sont inégalables.
C’est au moment de reconduire ma famille à l’aéroport que j’ai pris conscience que l’année arrivait à son terme, tout comme ma cinquième année au Québec. Me voici donc à ma cinquantième et dernière chronique de cette série. Le temps file et je constate que je m’intègre de mieux en mieux au Québec.
Comme le dit souvent ma blonde, je chiale de plus en plus en plus. Je critique régulièrement les Canadiens de Montréal et leurs dirigeants incompétents. Je retrouve mes anciens réflexes de supporters du FC Sion. Surtout, je peine à masquer ma sympathie pour les indépendantistes. Je crois que la biographie que je suis en train d’écrire m’influence beaucoup.
Le premier volume de la trilogie paraîtra en mars prochain. Je franchirai alors une nouvelle étape dans mon périple outre-Atlantique. Ma vie a beaucoup changé et même si je dis parfois que si j’avais su combien le défi professionnel serait difficile, pas sûr que j’aurai osé faire le saut, je ne regrette absolument pas cette aventure. Je suis trop bien auprès de ma blonde.
Meilleurs vœux pour 2018 !
Notre tableau prgramme….