Valais Libre

29 janvier 2021

Gouverneur général, est-ce bien raisonnable?

Le 21 janvier dernier, Julie Payette, gouverneure générale du Canada a démissionné. Cette info qui peut faire sourire en Suisse suscite de la colère, de l’incompréhension ou des railleries au Canada. Justin Trudeau pensait avoir trouvé une perle en nommant la deuxième Canadienne à avoir été dans l’espace. Il s’est plutôt retrouvé avec une météorite incontrôlable qui a fini par imploser en vol.

Photo officielle de l’astronaute de l’Agence spatiale canadienne Julie Payette avant le lancement de la mission STS-127qui a pris son envol le 15 juillet 2009. Source : Agence spatiale canadienne.

« Ce matin, j’ai eu une conversation téléphonique avec Sa Majesté la Reine et je l’ai informée que le juge en chef du Canada remplira les fonctions de gouverneur général de façon intérimaire », a indiqué le premier ministre du Canada en conférence de presse à Rideau Cottage, vendredi. Justin Trudeau a ajouté qu’« une recommandation concernant un remplaçant sera présentée en temps et lieu ». La Presse du 22 janvier 2021 reprenait les mots du chef d’État canadien.

Une femme de l’espace

La veille, Julie Payette avait déclaré lors de sa démission : « pour le bien de notre pays, pour l’intégrité de ma fonction vice-royale et de nos institutions démocratiques, je suis arrivée à la conclusion qu’un nouveau gouverneur général devrait être nommé […], car les Canadiens méritent la stabilité en ces temps incertains ».

Astronaute en chef de l’Agence spatiale canadienne entre 2000 et 2007, Julie Payette avait eu l’occasion de participer à deux missions spatiales à bord des navettes américaines Discovery en 1999 et Endeavour en 2009. Au total, elle aura passé presque un mois dans l’espace.

Après ces aventures, elle se consacre à la vulgarisation scientifique en devenant directrice du Centre des sciences de Montréal. C’est fort de ce bagage que Justin Trudeau la choisit pour la proposer comme gouverneure générale en 2017. Sa nomination est confirmée par la reine Élisabeth II le 13 juillet 2017.

Au caractère acariâtre

Le conte de fées ne sera pas aussi serein que l’aurait espéré le premier ministre du Canada. Si l’astronaute était une bonne vulgarisatrice scientifique qui passait très bien devant les caméras de l’émission « Découverte » de Radio-Canada, il en ira tout autrement dans la fonction protocolaire de représentante de la reine au Canada.

En juillet 2020, CBC News, la chaîne d’information du Canada anglais, lâchait une bombe : le climat de travail autour de la gouverneure générale serait toxique. Deux jours plus tard, Ottawa ouvrait une enquête officielle pour faire la lumière sur ces allégations. Radio-Canada n’était pas en reste en ajoutant quelques jours plus tard le témoignage d’employés du Centre des sciences de Montréal.

Il semble que l’astronaute ait eu du mal à redescendre sur terre. Son caractère « exigeant » pour ne pas dire acariâtre faisait régner un climat tendu autour d’elle. Il semblerait qu’elle ait du mal à accepter que tout le monde ne fonctionne pas à son niveau.

Pour une fonction supérieure

Si ça passait encore dans un milieu scientifique, le personnel de Rideau Hall, la résidence du gouverneur général du Canada, a eu beaucoup de mal à s’adapter. Pas facile de se faire dénigrer parce qu’on ne connaît pas la suite des planètes ou la vitesse de la lumière… La fonction étant diplomatique, les habitudes sont plutôt feutrées normalement.

Car le gouverneur général est le représentant du monarque canadien, actuellement la reine Élisabeth II. Il exerce quasi tous les pouvoirs de la Couronne. Le Canada étant une monarchie parlementaire il a choisi, lors de sa fondation en 1867, le monarque régnant en Angleterre comme son souverain. Celui-ci délègue donc ses pouvoirs, à l’exception des privilèges royaux à un gouverneur général qui est aussi le chef des Forces armées canadiennes.

Mme Julie Payette avec la reine Élisabeth II au château de Balmoral en Écosse peu de temps après sa nomination en 2017. Source : Sky News

Nomination du premier ministre, convocation, prorogation et dissolution du Parlement, sanction royale aux lois votées, les pouvoirs paraissent grands, mais ils sont essentiellement honorifiques. Tout est réglé par les usages et la coutume. Une large part du travail est protocolaire, puisque le gouverneur général remplit aussi les fonctions dévolues à un chef d’État.

Est-ce bien nécessaire ?

On pourrait se poser la question de la pertinence d’une telle fonction. Toutefois, elle est essentielle au bon fonctionnement des institutions. Même si la reine n’intervient pas dans les décisions politiques, il en va de même pour son représentant au Canada, elle a son rôle à jouer. Après des élections où aucun parti n’a la majorité absolue, elle pourrait choisir théoriquement un autre chef que celui du parti ayant le plus de sièges comme premier ministre.

Mais cela reste bien théorique. Là où je lui vois un rôle plus essentiel, c’est dans le processus législatif. Le gouverneur général donne la sanction royale, au nom de la reine, aux projets de loi arrivés en fin de parcours. Sans cette sanction aucune loi ne peut s’appliquer.

Il faut un souverain.

C’est en découvrant cette obligation que j’ai pleinement compris pourquoi en Suisse on disait que le peuple était souverain. Le peuple joue le rôle du souverain en validant les lois votées par les Chambres fédérales. Il exerce ainsi le dernier et le principal pouvoir démocratique.

Et le peuple souverain a plus de pouvoir que le souverain dans les monarchies parlementaires. En effet, le peuple suisse peut, soit valider tacitement les lois en n’intervenant pas durant le délai référendaire, soit lancer un référendum et, in fine, voter pour savoir si oui ou non, l’ensemble des citoyens valident la loi en question.

Ce pouvoir suisse est unique au monde à ma connaissance. Il est un bien précieux, car il tempère le pouvoir des élus qui, malgré ce que croient certains, ne font pas ce qu’ils veulent. Le peuple a toujours le dernier mot, s’il veut bien utiliser ses pouvoirs, sa souveraineté est bien moins protocolaire que celle du gouverneur général, aussi acariâtre soit-il.

26 janvier 2021

La Nouvelle-France en Acadie.

La Nouvelle-France aurait pu prendre son essor en Acadie. C’est ce que se disait Charles de Biencours en embarquant dans le Grâce-de-Dieu à Dieppe le 26 janvier 1611.

25 janvier 2021

Le petit square – Paul Morin

Poésie classique québécoise, Le petit square de Paul Morin rappelle les années parisiennes de cet avocat et poète québécois de la première moitié du XXe siècle.

22 janvier 2021

Le retour du hockey !

Filed under: b. Du Lys dans les Étoiles — vslibre @ 9 h 26 min
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Le Québec est sauvé. Après le hockey d’été en 2020, la pause durait depuis trop longtemps. Mais, le mercredi 13 janvier, les partisans ont poussé un immense OUF de soulagement. La saison de la LNH a repris. Ça sent la coupe du côté de Montréal. Cette année, c’est sûr, c’est la bonne !

Alléluia ! Le hockey est de retour !

Le Québec est sauvé. Après le hockey d’été en 2020, la pause durait depuis trop longtemps. Mais, le mercredi 13 janvier, les partisans ont poussé un immense OUF de soulagement. La saison de la LNH a repris. Ça sent la coupe du côté de Montréal. Cette année, c’est sûr, c’est la bonne !

Je vais enfin savoir si le défilé sur Sainte-Catherine peut concurrencer la remontée de l’Avenue de la Gare à Sion. La dernière visite de la Coupe Stanley à Montréal remonte à 1993, mais si on écoute les commentateurs, c’était hier. Vous ne le saviez peut-être pas, mais le hockey est une véritable religion ici au Québec.

Un hommage de 32 pages

Je l’ai découvert vraiment le 2 décembre 2014. Il y avait 3 ans que je vivais au Québec, j’avais bien compris que le hockey était important, mais j’allais entrer dans une autre dimension. Ce mardi-là, j’ai entendu distraitement à la radio que Jean Béliveau était mort, puis j’ai vaqué à mes occupations.

Quand j’en ai parlé à ma blonde, j’ai vu de l’incrédulité dans ses yeux. Comment, je ne savais pas qui était Jean Béliveau ? Je l’ai compris le lendemain : 32 pages spéciales dans le Journal de Québec ! J’ai tout appris sur ce joueur élégant qui fut 10 ans capitaine des Canadiens de Montréal, qui a gagné 10 coupes Stanley comme joueur et 7 comme dirigeant avec son équipe.

Il a eu droit à des funérailles nationales une semaine plus tard. Les hommages pleuvaient de partout. Toute la province avait une anecdote à raconter à son sujet. Aujourd’hui, il a une place à son nom à Québec et une série télévisée vient de commencer pour retracer ses exploits.

Jean Béliveau en chapelle ardente au Centre Bell – Source : Presse Canadienne

Une rivalité qui survit

Jean Béliveau avait joué deux ans à Québec avant de signer un contrat avec Montréal. Cela a suffi pour qu’on nomme une place à son nom. Pourtant quand on connaît la rivalité entre les deux villes, il faut un être hors du commun pour réussir cet exploit. Béliveau a joué pour les As de Québec, une équipe qui a précédé les Nordiques de Québec.

Parce que la rivalité Nordiques – Canadiens est quelque chose d’incroyable. Les Nordiques de Québec ont disparu en 1995 lorsque la franchise a été rachetée et déplacée au Colorado, mais la rivalité demeure. Les chandails (maillots) des Nordiques se vendent encore comme des petits pains à Québec.

J’ai pu revivre cette rivalité durant l’automne et l’hiver. La Ligue nationale de hockey (LNH) étant en pause, la télévision a rediffusé tous les grands duels entre les rouges et les bleus. Le 28 avril 1987 reste et restera le sommet de cette rivalité. Quoi, vous ne savez pas ce qui s’est passé ce jour-là ? Alain Côté a marqué un but (ou pas) lors du cinquième match de la série éliminatoire Canadiens-Nordiques et l’arbitre l’a refusé !

Le hockey c’est le Québec

Ce but, on en parle encore. Tous les Québécois ont un avis. Même l’arbitre est devenu une vedette invitée sur les plateaux de télévision, mais on ne saura jamais si oui ou non il y avait but. Allez voir sur Internet et donnez-moi votre avis, je saurais alors si vous êtes rouge ou bleu. J’ai longtemps cru dans ma jeunesse que le hockey était sierrois en suivant les épopées des jaunes et rouges, mais non, il est né au Québec. La première partie organisée s’est jouée le 3 mars 1875 à Montréal.

Et la série du siècle s’est jouée en 1972, lorsque le Canada et l’URSS se sont rencontrés 8 fois en septembre 1972 : 4 fois au Canada et 4 fois à Moscou. « Pour beaucoup de Canadiens, le huitième et dernier match opposant Équipe Canada et l’Union soviétique en 1972 représente l’un des plus grands moments de l’histoire du sport au Canada. » Cette citation tirée de l’Encyclopédie canadienne illustre parfaitement la place du hockey au pays. Le Canada l’a emporté grâce à un but marqué à 34 secondes de la fin.

Un temple sans équipe

J’ai participé ici, à Québec, à la marche bleue en 2012 ou 20 000 pelles bleues ont été vendues pour la première pelletée de terre du nouvel aréna (patinoire) de Québec. On a construit un temple du hockey au coût de 400 millions de dollars dans l’espoir de revoir une équipe à Québec.

Inaugurées en 2015, les 18 259 places du centre Vidéotron n’accueillent toujours pas d’équipe de la LNH, elles font le bonheur des Remparts de Québec, l’équipe junior qui jouait, lorsque c’était encore possible, régulièrement devant près de 10 000 spectateurs. Une religion je vous dis !

La place Jean Béliveau à Québec avec en arrière le centre Vidéotron – Source : Ville de Québec.

Ça sent la coupe !

Dans la morosité pandémique actuelle, la reprise des parties de la LNH est une véritable bouffée d’air frais. On l’attendait ce premier match du 13 janvier 2021 ! Surtout, que la formule a été modifiée. Cette ligue nord-américaine fonctionne avec des franchises, 31 actuellement, qui s’affrontent pour la conquête de la célèbre coupe Stanley.

Comme la frontière entre le Canada et les États-Unis est toujours fermée et les voyages très réglementés, on a créé une division nord avec uniquement les 7 équipes canadiennes. Elles vont s’affronter sur 56 parties d’ici le mois de mai. Chaque équipe affrontera 9 ou 10 fois les autres et les 4 meilleures feront les séries avec les 12 autres meilleures américaines.

Mais, on sait déjà qu’à la fin, ce seront les Canadiens de Montréal qui vont gagner. Enfin, c’est ce que dit la presse spécialisée… de Montréal. Ça sent la coupe, je vous dis. Quoi qu’il en advienne, ça fait du bien de retrouver un peu de normalité, car Montréal a perdu son premier match.

21 janvier 2021

Bonbons assortis, le goût du Québec

Michel Tremblay est un monument de la littérature québécoise. Il a donné à la langue d’ici ses lettres de noblesses. Dans « Bonbons assortis », recueil de nouvelles paru en 2002, on déguste le Montréal des années 50…

20 janvier 2021

Grammaire d’État !

Filed under: b. Du Lys dans les Étoiles — vslibre @ 9 h 01 min
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Loto-Québec diffuse une publicité avec une faute grossière de français… c’est affligeant !

Déjà dans la tourmente dans une affaire de blanchiment d’argent au Casino de Montréal, la société d’État ne fait rien pour améliorer son image, même si personne ne s’est plaint de son français approximatif.

19 janvier 2021

Pourquoi des horlogers en Suisse ?

Filed under: b. Du Lys dans les Étoiles — vslibre @ 9 h 20 min
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Le 19 janvier 1601, la première corporations des horlogers voit le jour à Genève, pourquoi ?

Tout ça est de la faute de Jean Calvin. Le grand réformateur qui s’installe à Genève au XVIe siècle impose une discipline religieuse et sociale très rigoureuse. La bijouterie n’est plus vue d’un bon oeil. Les orfèvres très présents à Genève vont s’adapter et utiliser leur savoir-faire pour créer un nouvel art: l’horlogerie !

18 janvier 2021

La ballade des pendus – François Fillon

Peut-être premier « poète maudit » de la littérature française, François Villon nous laisse une oeuvre à redécouvrir, pleine de sentiments fruits d’une vie d’errance…

15 janvier 2021

De la responsabilité des élus

Filed under: b. Du Lys dans les Étoiles — vslibre @ 10 h 14 min
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Après la prise d’assaut du Capitole le 6 janvier dernier, si la responsabilité de Donald Trump est bien engagée, je pense que les élus républicains sont aussi coupables. Quand on est élu, on a le devoir de défendre la démocratie et tout particulièrement le processus électoral qui est fondamental.

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