Valais Libre

31 août 2012

Saga québécoise – épisode 31 – Tatoo militaire de Québec

La musique de concert de l’armée du Chili était aussi présente à Québec.

La foule est dense au pied du château Frontenac. L’atmosphère est très agréable en ce samedi après-midi, les grandes chaleurs qui ont marqué l’été québécois semble faire une pause. Même l’humidité qui étouffe habituellement les respirations n’est pas au rendez-vous. Les conditions sont excellentes pour le défilé des musiques militaires.

Un défilé des musiques militaires c’est un peu un défilé de festival des fanfares, la politique en moins et la discipline militaire en plus. Rien d’étonnant donc de retrouver dans les rues de Québec les mélodies rythmées, fortes et entraînantes qui nous invitent à marcher au pas. Les ascendances françaises et anglaises du lieu sont un mélange parfait pour ce style musical.

Le festival international de musiques militaires de Québec a germé dans la tête de Monsieur Jacques Du Sault. En 1998, il approche tout naturellement les forces armées canadiennes pour réaliser son rêve. Il désire offrir à la population de Québec des concerts gratuits et des défilés qui mettent en valeur les sites enchanteurs du Vieux-Québec.

Quelques militaires enthousiastes le rejoignent et un groupe voit le jour. Sous la direction du lieutenant-colonel Yvan Lachance, ancien commandant du régiment Les Voltigeurs de Québec et aujourd’hui président du festival, l’équipe donne naissance au rêve de Monsieur Du Sault.

Avec le temps, le festival a pris de l’ampleur et il attire aujourd’hui des musiciens militaires des quatre coins de la planète. Il constitue un rendez-vous incontournable de la fin d’été. Plus de 15 000 nuitées sont générées par le nombreux publics qui assistent aux multiples animations proposées.

Ils arrivent bientôt? Le jeune garçon qui nous accompagne montre quelques signes d’impatience, mais son attente touche à sa fin. Un alignement de hauts drapeaux rouges se détachent sur la façade du château Frontenac. Les notes de musiques noires qui ornent ces étendards ne laissent planer aucun doute, le défilé commence.

La garde en rouge du Royal 22ème régiment ouvre la marche avec leur grand chapeau en peau noir et leur magnifique uniforme rouge. Les cadences militaires vont bon train : Autriche, Allemagne, France, les nations européennes sont bien représentées. Entre les différents corps de musique, quelques effigies géantes agrémentent le défilé. Celle du lieutenant-général Roméo Dallaire est particulièrement émouvante. Elle rappelle son engagement au Rwanda où il a tout fait pour s’opposer au génocide, allant même jusqu’à désobéir aux ordres de l’ONU, en vain. De retour, il n’eut cesse de dénoncer l’attentisme des nations à travers un livre et un documentaire « Blood in the mobile ».

Il était au centre du spectacle de l’année dernière, un grand moment d’émotion! Mon ami Frank me raconte que les fastes du Tattoo de Québec donnent leur pleine mesure lors des spectacles au Colisée. Il ne les rate jamais depuis son arrivée au Québec. Frank est ma belle rencontre de cette fin de semaine. C’est lui qui m’a encouragé à venir voir ce spectacle.

31 ans que je ne l’avais pas revu… eh oui, depuis que nous allions à l’école ensemble à Savièse. Il en a fait du chemin. Frank est installé au Québec depuis 14 ans. Le cœur l’a aussi attiré de l’autre côté de l’Atlantique. Nous nous étions retrouvé sur Internet, mais pas encore rencontré. Le Tatoo a permis ces retrouvailles.

Une journée passée ensemble à visiter la basilique Saint-Anne de Beaupré, à partager un repas dans le Vieux-Québec et maintenant à apprécier les musiques militaires. Nous poursuivrons encore quelques évocations du passé autour d’une bière au Pub Saint-Patrick. Le chef d’entreprise qu’est devenu Frank recevait également un couple d’ami de Conthey. Québec avait des airs de Valais en ce dernier samedi d’août.

Saint-Jean-Chrysostome

jeudi 30 août 2012

31 août

Une mutinerie (1790)

 

La garnison suisse de Nancy, le régiment Lullin-Châteauvieux pour être précis, formée en grande partie par des vaudois, entre en rébellion en ce 31 août 1790. Pas tellement à cause de considération politique, mais bien plus à cause d’un retard dans le paiement de la solde.

Les Suisses s’emparent de la caisse de corps qui contient 150 000 écus, ouvre les portes des cachots et obligent les officiers à distribuer l’or avant de les enfermer dans les cellules et de partir festoyer en ville. Des régiments suisses restés fidèles et la maréchaussée sont envoyés pour rétablir l’ordre.

Ils y parviendront après des combats qui ensanglantent les rues de Nancy. La répression s’abattra avec vigueur sur les meneurs. Les cantons confédérés se montrent implacables avec les mutins qui viennent d’un pays sujet, Vaud. Un sera condamné au supplice de la roue, 23 à la pendaison et 41 à trente ans de galère.

La France, Louis XVI en tête demandera de la clémence, mais rien n’y fera. Les révolutionnaires français garderont de la méfiance envers une Confédération si implacable. Une année plus tard, les galériens suisses seront libérés par l’assemblée nationale et emmenés en triomphe à Paris. Leur bonnet rouge du bagne de Brest deviendra le bonnet phrygien, emblème de la révolution!

 

 

 

Autres 31 août

1354,

Zürich est attaqué par les troupes impériales.

 

1809,

Naissance à Niederuzwil (SG) de Oswald Heer, botaniste spécialiste des insectes

 

1841,

Fondation à Schwytz de la société suisse des étudiants catholiques

 

1843,

Règlement du conflit sur les couvent d’Argovie

 

1939,

Mort à Zürich du géologue Albert Heim, spécialiste de la formation des Alpes

30 août 2012

1984 – L’amant, Marguerite Duras (1914 – 1996)

La jeune fille a quinze ans et demi, elle traverse un bac. Elle est remarquée par un jeune et riche chinois. L’amant de Cholen changera sa vie à travers une liaison qui bravera tous les interdits. La jeune fille de l’institutrice s’évadera, chaque soir, de sa pension dans une belle limousine noire pour retrouver son homme.

Il est tout intimidé devant la jeune fille blanche. Sa richesse ne lui permet pas d’acheter un autre avenir, une autre vie. Ils sont voués à se séparer, mais avant, il l’aime, il l’a désire. Elle aussi l’aime à sa façon, sans le savoir. L’argent du chinois lui permet d’aider sa famille, sa mère, son petit-frère et surtout son terrible grand frère qui sème la terreur et la misère autour de lui.

Construit autour des images qui refond surface depuis les tréfonds de l’enfance, le roman vole allègrement d’un temps à l’autre, de l’Indochine à la France, de l’enfance à l’âge mûr. La musique, le rythme, les mots, la poésie, tout est là pour enchanter et faire rêver le lecteur.

30 août

Une école militaire (1819)

 

Le colonel fédéral Goeldlin de Tiefenau est fier en ce 30 août 1819. Du haut de son estrade il loue la sagesse de la Diète fédérale qui a instauré une armée fédérale afin d’assurer la neutralité suisse. Ainsi la première école militaire centrale ouvre ses portes à Thoune.

230 officiers et sous-officiers suivent les cours de cette première volée. Parmi les instructeurs, le lieutenant-colonel Guillaume-Henri Dufour, officier de génie, est voué à un grand avenir. Il prendra la direction de l ‘école en 1831 et sera nommé général en 1847 au moment de la guerre du Sonderbund.

Parmi les élèves célèbres de l’école de Thoune, un certain Louis-Napoléon Bonaparte qui deviendra l’empereur des français sous le nom de Napoléon III, suit la formation dans les années 1830.

L’école militaire de Thoune résulte de la volonté des autorités fédérales d’unifier les armées cantonales et de leur donner une formation de qualité. La décision prise en 1817 se concrétise rapidement et malgré quelques réticences assez vite surmontées, l’armée fédérale devient rapidement une institution reconnue de la Confédération.

 

Autres 30 août

 

1850,

Naissance à Moudon du peintre Eugène Burnand

 

1939,

L’Assemblée fédérale élit le général Henri Guisan à la tête des troupes fédérales.

 

1991,

Mort à Berne de Jean Tinguely, artiste et sculpteur internationalement reconnu

29 août 2012

Alexis de Tocqueville (1805 – 1859)

Le libéralisme n’a pas toujours bonne presse. Trop souvent, le terme est associé à l’économie, à l’ultra-libéralisme ou au néo-libéralisme. C’est très réducteur, c’est surtout utile à ceux qui veulent déconsidérer leurs adversaires politiques. Le libéralisme, c’est aussi et avant tout une philosophie, une pensée, une vision de la société. Il s’est construit à travers le temps autour de quelques-uns des plus grands penseurs de notre histoire. Savoir d’où l’on vient, connaître nos racines est fondamental. Alexis de Tocqueville fait partie de la grande famille des bâtisseurs de la pensée libérale. Né à la fin de la Révolution française, il traversera une partie du 19ème siècle en laissant une empreinte importante. Voyageons avec lui :

Le 9 mai 1831, un navire battant pavillon américain, mais au nom français, Le Havre, entre dans le port de Newport (au nord de New-York). A l’avant, admirant la dextérité des marins de ce magnifique voilier, deux hommes, deux avocats, rêvent de grandeur. Le premier, Gustave de Beaumont travaille au parquet de Versailles. Le deuxième ne sait pas encore que, de son séjour en Amérique, il ramènera la matière à un livre qui fera de lui le français le plus populaire aux Etats-Unis après le libérateur Lafayette. Charles Alexis Clérel de Tocqueville, puisque c’est de lui qu’il s’agit, et son ami Beaumont ont reçu un ordre de mission du ministre de l’Intérieur pour mener une enquête sur le système pénitentiaire américain.

Voyage en Amérique

Durant 9 mois, les deux amis vont sillonner le pays pour récolter minutieusement les informations nécessaires à leur mission. Mais ce qui passionne le plus Alexis de Tocqueville, c’est l’organisation politique de la jeune nation. Les Etats-Unis ont un peu plus de 50 ans, le pays est en construction, en plein essor.

Des forêts impénétrables où l’envie de rencontrer les indigènes, les indiens, est quasi irrésistible aux périls du Mississippi gelé durant le terrible hiver 1831 /1832, les voyages se succèdent. Le frêle, le chétif juge-suppléant de Versailles domine ses peurs pour aller à la rencontre de la population tout comme des grands hommes (il rencontrera le président Jackson) qui construisent la future grande puissance mondiale.

De retour en France à la fin février 1832, les deux amis trouvent Paris en pleine épidémie de choléra. Ils se retirent à la campagne pour pondre leur rapport. Si Beaumont travaillera à la rédaction du rapport pénitentiaire, Tocqueville n’y apportera que quelques retouches et commentaires. Son souci est la mise en ordre de ses multiples cahiers de notes dont il tirera un ouvrage majeur : De la Démocratie en Amérique.

Du Royalisme à la République

Né à Paris, dans une famille de la petite noblesse normande, le 29 juillet 1805, Alexis de Tocqueville compte comme aïeul Malherbes qui avait protégé les « encyclopédistes » contre les abus royaux et ensuite défendu le roi, après la révolution, devant la Convention. Il finira guillotiné. Le père et la mère d’Alexis n’échapperont que de peu à la guillotine, la chute de Robespierre les délivrant des geôles de la Terreur.

Tocqueville sera marqué par ces événements et le souvenir de son arrière-grand-père l’influencera. Après son séjour en Amérique, il s’installera comme avocat. Il publie la première partie De la Démocratie en Amérique en 1835, la deuxième partie plus analytique paraîtra en 1840 avec moins de succès. Dès lors il devient un homme public connu et reconnu. Il sera élu à l’académie française en 1841.

En parallèle, il débute une carrière politique. Député de Valognes dans la Manche de 1839 à 1851, il jouera un rôle très libre au Parlement. Reconnu, écouté, il n’arrivera jamais à former un groupe autour de lui. Trop libéral pour le parti dont il était issu, pas assez enthousiaste des idées nouvelles aux yeux des républicains, il n’a été adopté ni par la droite, ni par la gauche, il est demeuré suspect à tous. Ce jugement de Raymond Aron est un peu dur, mais il reflète la solitude politique de Tocqueville à son époque.

Influencé par la révolution de 1830 qui a chassé Charles X, il n’a pas utilisé son fusil de volontaire de la Garde Nationale pour défendre les Bourbons, Alexis de Tocqueville travaillera à la République, mais une République de l’Ordre. Il sera quelques mois ministre des Affaires Etrangères entre juin et octobre 1849. Opposé au Coup d’État du 2 décembre 1851, il sera incarcéré à Vincennes puis relâché, il quitte la vie politique.

Retiré en son château de Tocqueville, il entame l’écriture de L’Ancien Régime et la Révolution, paru en 1856. Il meurt en convalescence à Cannes le 16 avril 1859, où il s’était retiré six mois plus tôt avec sa femme, pour soigner sa tuberculose. Il est enterré au cimetière de Tocqueville.

Une œuvre sociologique

« Tocqueville ne figure pas d’ordinaire parmi les inspirateurs de la pensée sociologique. Cette méconnaissance d’une œuvre importante me paraît injuste.» Raymond Aron qui a fait connaître Tocqueville à ses compatriotes français à travers son livre Les étapes de la pensée sociologique paru en 1967, a décomposé la démarche de Tocqueville. Il prend d’abord une multitude de notes minutieuses, il va sur le terrain interroger un maximum de personnes et observer directement les situations, les organisations. Ensuite il décrit, décompose, déstructure, mais il ne s’arrête pas là : il porte un jugement.

Ce n’est plus l’habitude dans la sociologie moderne. Aujourd’hui, spécialisation oblige, on ne mélange plus la description du commentaire. Mais au 19ème c’est chose courante. Alexis de Tocqueville n’est pas seulement sociologue, il est aussi et surtout philosophe, politologue.

Sa Démocratie

Le jeune avocat rentre d’Amérique avec une vision de la Démocratie qui va se bonifier à travers ses recherches, ses études, ses réflexions. A ses yeux, la démocratie est l’égalisation des conditions. Est démocratique la société où ne se subsistent plus les distinctions des ordres et des classes, où tous les individus qui composent la collectivité sont socialement égaux, ce qui ne signifie d’ailleurs pas intellectuellement égaux, ce qui serait absurde, ni économiquement égaux, ce qui, d’après Tocqueville, serait impossible. L’égalité sociale signifie qu’il n’y a pas de différences héréditaires de conditions, et que toutes les occupations, toutes les professions, toutes les dignités, tous les honneurs sont accessibles à tous.

Fédéralisme

S’il n’y avait que de petites nations et point de grandes, l’humanité serait à coup sûr plus libre et plus heureuse ; mais on ne peut faire qu’il y ait pas de grandes nations. (…)Les petites nations sont souvent misérables, non point parce qu’elles sont petites, mais parce qu’elles sont faibles, les grandes sont prospères, non point parce qu’elles sont grandes, mais parce qu’elles sont fortes. (…) C’est pour unir les avantages divers qui résultent de la grandeur et de la petitesse des nations que le système fédératif a été créé. Il suffit de jeter un regard sur les Etats-Unis d’Amérique pour apercevoir tous les biens qui découlent pour eux de l’adoption de ce système.

Tocqueville exige que l’état soit assez grand pour disposer de la force nécessaire à la sécurité, et assez petit pour que la législation soit adaptée à la diversité des circonstances et des milieux. Cette combinaison n’est donnée, pour lui, que dans une constitution fédérale ou confédérale. Et pour fonctionner au mieux, la démocratie devra s’appuyer sur des citoyens formés au civisme et actifs dans la société. La cellule de la commune avec sa proximité est un laboratoire indispensable au bon fonctionnement de la démocratie. Les citoyens américains prennent l’habitude de régler les affaires collectives dès le niveau de la commune.

Dangers

Deux dangers principaux menacent l’existence des démocraties : l’asservissement complet du pouvoir législatif aux volontés du corps électoral, la concentration dans le pouvoir législatif de tous les autres pouvoirs du gouvernement. Tocqueville soulève également les limites du système. Elève de Montesquieu, il prônera une stricte séparation des pouvoirs.

La démocratie, dit encore Tocqueville, tend à généraliser l’esprit de cour, étant entendu que le souverain que les candidats aux offices iront flatter est le peuple et non le monarque. Mais flatter le souverain populaire ne vaut pas mieux que flatter le souverain monarchique. Peut-être même est-ce pire, puisque l’esprit de cour en démocratie, c’est ce qu’on appelle, en langage ordinaire, la démagogie.

Libertés

La liberté d’association et l’usage qui en est fait, la multiplication des organisations volontaires, contribuent à la sauvegarde de la liberté, au bon fonctionnement de la démocratie. La liberté de la presse lui paraît chargée d’inconvénients de toutes sortes, tant les journaux sont portés à en abuser, tant il est difficile qu’elle ne dégénère pas en licence. Mais il ajoute, selon une formule qui ressemble à Churchill à propos de la démocratie, qu’un seul régime est pire que la liberté de la presse, c’est la suppression de cette liberté.

Testament

Au final, Tocqueville nous laisse une œuvre forte, puissante et révélatrice d’une philosophie basée sur la primauté de l’homme. Seul le bien-être individuel mène les comportements, le génie consiste à faire en sorte que ce bien-être individuel coïncide avec le bien-être collectif. Des règles librement consenties mènent à cet équilibre. De l’Amérique, Tocqueville nous restitue vision qui annonce les principaux mythes de la société industrielle : le changement comme principe de permanence, le progrès comme moteur économique, la communication – au propre comme au figuré – comme vecteur de la prospérité, la mobilité sociale comme marchepied de l’égalité démocratique.

A lire pour en savoir plus :

Alexis de Tocqueville, Gilles de Robien, Grandes Biographies, Flammarion, 2000

Les étapes de la pensée sociologique, Raymond Aron, NRF, Gallimard, 1967

Constant et Tocqueville face aux limites du libéralisme moderne, Olivier Meuwly, Droz, 2002

Tocqueville, les sources aristocratique de la liberté, Lucien Jaume, Fayard, 2008

De la démocratie en Amérique, Schoenhofs Foreign Books 1986 collection Folio,

L’Ancien Régime et la Révolution, Garnier-Flammarion, n° 500 (édition F. Mélonio).

Lettres Choisies et Souvenirs (1814-1859). Gallimard, collection Quarto, 2003.

29 août

Disparition d’un pionnier industriel (1859)

 

Un pionnier de l’industrialisation de la Suisse s’éteint en ce 29 août 1859 à Herrliberg. Hans-Caspar Escher n’est plus, l’industriel qui avait déjà été remarqué par Goethe qui visitait son père, le capitaine Escher, alors qu’il avait 22 ans, a construit un empire industriel. Sa maison Escher Wyss & Co est un fleuron de l’industrie des machines suisses.

Hans Caspar pressent très vite que l’effondrement des anciens régimes européens ouvre des opportunités nouvelles. Architecte, il construit des nombreux bâtiments importants, mais très vite c’est la nouveauté technique qui le fascine.

Les métiers à tisser sont les premiers instruments de l’industrialisation. Il profite du blocus continental napoléonnien qui empêche les machines anglaises d’envahir le marché européen pour implanter fortement son entreprise. Il ne commettra pas l’erreur de beaucoup, il saura diversifier sa production. Les machines à tisser sont bientôt complétés par des machines pour le bois, des pompes diverses, des instruments pour la pâte à papier.

La construction de bâteau à vapeur complètera la diversification. Ainsi il résistera à l’invasion industrielle anglaise à la fin de la période napoléonnienne. Son entreprise est mondialement connue. Il sera également un patron responsable puisqu’il sera le premier patron à créer des cantines et des maisons d’habitation pour ses ouvriers.

En 1831, il créera aussi une caisse facultative d’assurance maladie, invalidité et décès.

 

Autres 29 août

 

1533,

Guillaume Farel, réformateur, publie à Genève son premier essai de liturgie réformée.

 

1798,

Le canton de Nidwald déclare la guerre au Directoire helvétique imposé par la France.

 

1935,

Astrid, reine des belges meurt dans un accident de voiture à Küssnacht am Rigi près de Lucerne.

 

1939,

L’armée suisse mobilise.

28 août 2012

1930 – L’immaculée conception, André Breton (1896 – 1966 ), Paul Eluard (1895 – 1952)

Forme tes yeux en les fermant… La grande question serait d’obtenir que lorsqu’un être a trompé un autre être, il soit incapable de prendre à la main un verre qui ne se brise pas aussitôt… tu n’as rien à faire avant de mourir… L’Homme, les possessions, les médiations, le jugement originel : autant de chapitre, autant de prétexte à laisser courir la plume.

Écrit à deux mains, cette œuvre en prose veut exposer, sans théoriser, la philosophie poétique qui entoure le mouvement surréaliste. Les titres, les sous-titres sont là comme repères, comme jalons, comme digue au flot incontrôlé de la parole des maîtres. Le langage n’est pas conceptuel, il dérive selon la vie, les errances, les difficultés des auteurs.

Le sens n’apparaît pas, la trame est confuse, les mots semblent choisis pour leur sonorité, mais la densité de l’ensemble est grave et profonde. Une courte, rythmée qui permet une première approche de l’écriture surréaliste.

28 août

Un avion sur le Léman (1910)

 

Il est 5 h 35 en ce petit matin du 28 août 1910. Les champs marécageux aux abords de Noville dans le Chablais vaudois sont réveillés par un bruit inhabituel. Armand Dufaux décolle à bord d’un avion qu’il a construit avec son frère Henri. Le frêle aéroplane s’élève dans le ciel romand et fonce droit sur le lac Léman.

Les deux frères veulent gagner les 5 milles francs offert par la Maison Perrot-Duval pour le premier avion qui traversera le Léman dans sa plus grande longueur. Le Club suisse d’aviation contrôle l’exploit. Quelques minutes après le décollage, Armand Dufaux franchit la ligne Saint-Gingolf/Montreux qui marque le départ. Il vole à 100m d’altitude.

Quelques instants plus tard, il chute brusquement. Heureusement le pilote arrive à redresser l’appareil à quelques mètres des flots. Il perdra encore la mince vitre de mica qui protège le pilote et devra finir la tête au vent. Sans lunettes c’est un exploit.

Une heure plus tard, à 6 h 41 exactement un coup de canon retentit, la ligne d’arrivée est franchie. Armand Dufaux arrive tout juste à redresser son appareil pour franchir le muret qui borde la rive. Il se pose sans trop de mal. Un peu plus d’une année après l’exploit de Blériot qui a traversé la manche, l’aviation suisse fait une entrée remarquée avec cet exploit de plus de 80 kilomètres, nouveau record du monde.

Les frères Dufaux travaillent également sur un hélicoptère. Malheureusement, un associé peu fiable et de mauvaises affaires couleront les frères Dufaux et l’insdustrie aéronautique suisse rate son départ.

 

Autres 28 août

 

1530,

Mort à Zürich de Gérold Edlibach, chroniqueur auteur d’une chronique de Zürich et de la Suisse.

 

1646,

Révolte des paysans Zürichois contre un impôt foncier, les meneurs passeront sur l’échafaud et la bourgeoisie écrasera la campagne.

 

1721,

Naissance à la Chaux-de-Fonds de Pierre Jacquet-Droz qui sera horloger et automaticien renommé

27 août 2012

Nouvelliste du 24 août 2012 – élections québécoises

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Un mot à une dizaine de jours des élections québécoises – article paru également dans L’Express, L’Impartial de Neuchâtel et dans La Côte (VD)

cliquez sur le lien ci-dessous pour voir la page:

NFJ5_Vendredi_24_aout – Le Nouvelliste – Monde – pag 20

1994 – Les derniers jours de Corinthe, Alain Robbe-Grillet (1922 – 2008)

Henri de Corinthe est un personnage mi-historique, mi-halluciné. Agitateur, trafiquant, il erre en Amérique du Sud perdu entre des rêves historiques ou des histoires rêvées. Jolies jeunes filles, meurtres, enquêtes, photos réelles ou truquées son univers se fond entre les paragraphes avec la vie de l’auteur.

Nous suivons Alain Robbe-Grillet à New-York où il est professeur, à Paris autour des éditions de Minuit avec son ami Jérôme Lindon, dans ses rencontres plus ou moins amicales avec Jean-Paul Sartre, Claude Simon, Marguerite Duras ou autre Nathalie Sarraute. Les éditions de minuit sont au centre du propos avec le Nouveau Roman qui fut théorisé par l’auteur.

Ce roman, dernier volet d’une trilogie romanesque et autobiographique laisse libre cours à l’envie de liberté de l’auteur qui passe de son histoire à celle d’Henri de Corinthe sans avertissement, sans frontière, mais avec délice jusqu’à la morsure finale du vampire.

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