Valais Libre

16 avril 2023

Carte postale 13

Filed under: écrits d'ailleurs — vslibre @ 10 h 08 min
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Lévis, le 5 avril 2023

Chères Lectrices, Chers Lecteurs,

Au moment où je prends la plume pour vous écrire, j’ai une pensée pour notre plus illustre politicien. Quand je dis « notre », je pense à notre parti. Je pense à lui parce qu’il fête ses 81 ans. Il me donne l’occasion de vous parler d’anniversaire. Nous en avons tous un chaque année, mais nous ne le traitons pas tous de la même manière.

J’ai fêté le mien il y a une semaine (une semaine avant que je ne vous écrive et pas une semaine avant que vous me lisiez). Depuis que je suis au Québec, j’ai pris l’habitude de préparer un flon de Savièse pour mes amis du curling. J’amène mes tartes aux pommes à la pause de la ligue des Joyeux retraités du Soleil. On joue tous les vendredis matin d’octobre à avril.

À ma venue au Québec, j’ai découvert une différence fondamentale entre les deux régions au moment d’appréhender les fêtes d’anniversaire. En Valais, le jubilaire décide et organise s’il le veut sa fête. Au Québec, c’est le contraire. C’est l’entourage qui fait ou ne fait pas une surprise au jubilaire.

J’avais profité de cette différence pour tenter de m’intégrer à mon nouveau groupe la première année où j’ai joué au curling. Comme à la mi-match, nous prenons un café, je l’ai agrémenté du célèbre dessert de ma commune natale. « En Suisse, il est de tradition que celui qui a son anniversaire amène le gâteau », leur ai-je lancé pour expliquer ma démarche.

Depuis j’ai dû doubler le volume de pommes! Et en plus j’ai ajouté de la crème glacée, érable et noix cette année, pour coller aux habitudes du coin. Par contre, en expliquant la démarche valaisanne, je m’étais dit que peut-être d’autres suivraient mon exemple. Les traditions sont plus dures à ébranler que ce que je croyais.

Heureusement, les beignes de Micheline sont là à Noël pour contenter ma gourmandise.

Amicalement,

Pierrot

3 septembre 2021

Une vaccination bien différente

Filed under: 1. Lettre québécoise — vslibre @ 7 h 21 min
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Comme un peu partout autour de la planète, la Suisse et le Québec visent sur le vaccin pour nous sortir de cette pandémie. Même objectif, mais politique bien différente, surtout pour convaincre les récalcitrants.

« On ne peut pas prendre toute une population en otage pour garder des privilèges à une minorité qui refuse le vaccin. On ne peut plus laisser des personnes non vaccinées remplir nos hôpitaux. » Le 24 août dernier, Christian Dubé, le ministre de la Santé du Québec a été très clair.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Source Marco Campanozzi, La Presse

La fin de la récréation

Il sonnait la fin de la récréation comme le titrait le Journal de Québec du lendemain. Depuis avant-hier, la vie au Québec est à deux vitesses selon qu’on possède ou non le passeport vaccinal. Pour l’avoir, une seule solution : avoir reçu ses deux doses de vaccin. Ce passeport sera obligatoire dès 13 ans, les plus jeunes devront prouver leur âge avec une carte d’identité.

Dès 13 ans donc, il ne sera plus possible d’entrer dans un bar, un restaurant, y compris les terrasses, une salle de spectacles, un cinéma ou une salle ou un stade de sport sans le précieux sésame. Toutes ces activités et bien d’autres, jugées non essentielles par le gouvernement sont désormais réservées aux personnes vaccinées.

Pour les autres, il reste les activités sportives à l’extérieur comme le tennis, le golf, le ski ou la pétanque, les services de commandes à l’auto ou les comptoirs à emporter pour la restauration, mais aussi les musées, les bibliothèques, les lieux de culte ou les rassemblements privés. Les commerces essentiels, nourriture, vêtements, quincailleries, etc. seront eux toujours accessibles à tous.

Tricher est criminel

« Il y a des sanctions monétaires pour les gens qui ne respectent pas les règles, comme le port du masque, par exemple. Mais si quelqu’un pense utiliser une fausse carte d’identité, c’est passible d’une poursuite au criminel. C’est un acte criminel de falsifier un document de la santé publique », a averti le ministre de la Santé.

Une période de grâce de 15 jours est accordée aux commerçants pour un « rodage » des systèmes mis en place. Passé ce délai, les récalcitrants qui n’exigeraient pas la preuve vaccinale auront des amendes qui peuvent atteindre 6 000 $ (4 500CHF). Ce sursis permettra aussi à tous les vaccinés de télécharger leur preuve de vaccination et d’obtenir leur code QR et de l’importer dans une autre application.

Preuve que tout cela a été fait dans l’urgence : l’application Android n’était pas encore disponible le jour de l’annonce. Dès le lendemain, des hackers ont démontré qu’il était facile de la pirater et d’avoir accès aux données si on connaissait la date de la première vaccination. Le gouvernement ne s’est pas affolé, il n’y a aucune donnée confidentielle sur cette application.

Beaucoup moins de cas qu’en Suisse

Au moment où le gouvernement québécois a pris ces mesures, il y avait infiniment moins de cas au Québec qu’en Suisse. Alors que l’on comptait 3 000 cas par jour en Helvétie, le Québec en avait environ 400 pour une population égale (8,5 millions pour chacune des deux régions). La tolérance au virus n’est pas tout à fait la même !

Et ce n’est pas le débordement des hôpitaux qui faisait la différence puis que le jour de cette annonce, le Québec comptait 20 malades Covid en soins intensifs contre environ 200 en Suisse. Je veux bien que le système de santé soit moins résistant au Québec, mais pas à ce point.

La rentrée scolaire fait peur

Alors que le Valais a décidé une rentrée scolaire « la plus normale possible », selon les mots du chef du Département, le ministre de la Santé du Québec craint une explosion des cas lors de ce moment crucial qui est arrivé une semaine plus tard qu’en Valais au Québec. Je n’ai donc pas les premiers chiffres au moment d’écrire ces lignes.

Pour éviter tout dérapage, dans la plupart des régions du Québec, la rentrée se fera masquée pour tous les élèves du primaire et du secondaire, ainsi que leur professeur, vacciné ou non. Toute une liste de prescriptions a aussi été définie pour restreindre au maximum le mélange des classes.

Ainsi, les enfants du Québec reprennent l’école comme ils l’ont quitté au mois de juin. Le répit estival aura été de courte durée, même si les trois quarts des ados entre 12 et 17 ans sont pleinement vaccinés.

Un très haut taux de vaccination

Parce qu’en plus au Québec, le taux de vaccination est bien plus élevé qu’en Suisse. L’objectif de 75 % des plus de 12 ans vaccinés pour la fin août a été atteint avec deux semaines d’avance. À la mi-août, 85 % de cette même population avait déjà reçu au moins une première dose. La nouvelle cible de la santé publique a été fixée à 95 %… l’art de repousser les limites… j’y reviendrai dans une autre chronique.

Au Québec, tous les vaccinés ont une chance de gagner un million de $… Que ne ferait-on pas pour convaincre les récalcitrants ! Source : Gouvernement du Québec

Avant de conclure, une petite anecdote vaccinale personnelle qui illustrera les différences d’interprétation scientifique. J’ai pu entrer en Suisse sans difficulté parce que j’ai reçu deux doses de vaccins : une première d’AstraZeneca reconnue par la Suisse même si elle ne l’utilise pas et une deuxième de Moderna, le supervaccin produit en Valais.

Quand j’ai tenté d’obtenir le pass valaisan pour aller voir le FC Sion, j’ai déchanté. Le canton ne reconnaît pas l’AstraZeneca, même si la Suisse le reconnaît. Donc pas de pass sanitaire. Heureusement, comme ma deuxième dose était du Moderna, la personne que j’ai eue au téléphone m’a proposé de me faire injecter une deuxième dose de Moderna.

Ce que j’ai accepté et ainsi, au « sans rendez-vous » j’ai rapidement eu droit à ma troisième injection. Le médecin de service doit être encore sceptique, car en Suisse, pas possible de mélanger les vaccins sans un avis du médecin traitant. Au Québec, c’est au contraire recommandé… mystère de la science.

Bref, tout ça pour illustrer que face à une maladie qui, même si on a beaucoup appris en 18 mois, reste encore bien mystérieuse. Face à ces incertitudes, les gouvernements agissent chacun selon leur conviction. Plus libérale en Suisse, plus étatique au Québec.

31 décembre 2020

Il y a un siècle, même pandémie…

Filed under: b. Du Lys dans les Étoiles — vslibre @ 9 h 47 min
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Le point commun, il y a 100 ans, entre le Québec, la Suisse et le Valais était bien sûr la pandémie de grippe espagnole qui avait déferlé sur le monde.

30 décembre 2020

Il y a 200 ans entre le Québec, la Suisse et le Valais

Un personnage incontournable de l’histoire mondiale du début du XIXe siècle a eu aussi une influence au Québec, en Suisse et en Valais: Napoléon. Découvrez pourquoi !

29 décembre 2020

Il y a 300 ans le Québec, la Suisse et le Valais

Il y a 300 ans qu’est qui permettait de relier le Québec à la Suisse ? Un personnage marquant de l’histoire de ces deux régions nous donne la réponse. À découvrir avec quelques informations sur le XVIIIe siècle en Valais, en Suisse et au Québec.

28 décembre 2020

Il y a 400 ans une famille liait Québec et Suisse

Découvrez quelle famille influente en Europe permet de faire un lien entre le Québec, la Suisse et le Valais:

27 décembre 2020

Il y a 500 ans au Québec, en Suisse et en Valais

Filed under: b. Du Lys dans les Étoiles — vslibre @ 9 h 28 min
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Découvrez dans la première vidéo de la chaîne Du Lys dans les Étoiles quel personnage du 16e siècle nous permet de faire un lien entre le Québec et la Suisse et le Valais.

27 novembre 2020

Élections communales, importance de la proximité

Filed under: 1. Lettre québécoise — vslibre @ 6 h 26 min
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Les élections communales 2020 ont livré leur verdict. Avec un recul de 6 000 kilomètres, je vais tenter une analyse qui n’entrera pas dans les détails, mais insistera sur l’importance de ce premier palier du pouvoir. La Suisse, contrairement au Québec, à la chance d’avoir un socle local solide qui s’appuie sur des ressources, des compétences enviables. Aux partis politiques de faire en sorte que cette chance soit bien exploitée. Le PLR ne s’en sort pas trop mal.

«  C’est pas parce que c’est local que c’est banal ! » La formule tirée de l’émission satiro-politique Infoman diffusée chaque semaine par Radio-Canada témoigne mal de la place de la politique locale au Québec. Contrairement à la Suisse, les municipalités québécoises n’ont pas vraiment les moyens de servir au mieux leur population. Je vais profiter du bilan des élections communales en Valais pour tenter quelques comparaisons à travers l’Atlantique.

La Une du Confédéré célébrait les nouveaux présidents de Sion, Sierre et Vollèges élus en 2008. Source : Confédéré, 5 décembre 2008

Impôts directs – Taxes foncières

Au Québec, les municipalités sont extrêmement encadrées par l’État. L’État définit différents types de municipalités et leur octroie des droits et des devoirs. Je n’entrerais pas dans le détail, il faut simplement avoir conscience que l’autonomie municipale (on ne parle jamais de commune au Québec) est plutôt limitée. Deux regroupements de municipalités, l’Union des municipalités du Québec et la Fédération québécoise des municipalités plaident la cause de ces administrations auprès du gouvernement du Québec.

Mais le mal le plus grand des municipalités québécoises est leur mode de financement. Elles vivent essentiellement des taxes d’habitation. En effet, chaque propriétaire paie une taxe annuelle selon la valeur de sa propriété. Pas d’impôts directs sur le revenu ou autres pour les municipalités. Le développement des ressources financières dépend presque exclusivement du développement immobilier et industriel. Pas le meilleur moyen de trouver un équilibre.

Il faut dire que les municipalités sont privées de tout pouvoir dans un domaine important pour toutes les communes en Suisse. Elles n’ont aucune prise sur les écoles. Les infrastructures, comme le pédagogique est en main de Centres de services régionaux (anciennement commissions scolaires) qui dépendent directement du ministère de l’Éducation. La bureaucratie étatique dans toute sa splendeur.

Proportionnelle – Équipe majoritaire

La gouvernance de ces municipalités est assurée par un Conseil municipal élu par les citoyens selon le modèle britannique, c’est-à-dire uninominal à un tour. Des partis politiques municipaux, regroupés autour d’un leader, le maire ou quelqu’un qui aspire à l’être, se battent dans des arrondissements pour avoir une majorité. 

Chaque arrondissement envoie un représentant autour de la table de conseil et le maire est élu sur l’ensemble du territoire le même jour. Un candidat non élu à la mairie n’est pas conseiller municipal. Un membre de son équipe doit lui céder la place s’il veut siéger. Souvent c’est arrangé avant les élections. 

Impossible de vivre le charme des deux ou trois tours à la valaisanne. L’opposition a souvent du mal à se faire entendre ou alors, elle est issue d’un arrondissement (un village) qui ne sera pas toujours bien servi par l’administration majoritaire. Les communes valaisannes ont la chance d’être épargnées par ce mal, même si parfois certains villages n’ont pas d’élus.

Valais 2020

Tout ça pour vous dire que j’ai suivi avec délectation les communales 2020. Aujourd’hui, la distance n’est plus un problème. Rhône FM et Canal 9 m’ont permis de vivre en direct la tombée des résultats. Avec le décalage horaire, dès mon réveil, j’ai pu découvrir les premiers résultats et en fin d’après-midi, tout était dit. J’avais dégusté les commentaires du consultant de Canal 9, mon ancien président du PRD\PLR Valais, Léonard Bender. J’ai revécu quelques souvenirs électoraux savoureux entre secrétaire et président. 

En automne 2009, Pascal Couchepin réunissait des jeunes à Chemin pour parler de démocratie et d’efficacité. Source Confédéré, 2 octobre 2009

Le « Grand chelem » de 2008 est revenu mettre du bonheur dans ma tête. Après la vice-présidence d’Évolène avec ma cousine Corina Rong, la présidence de Vollèges avec Christophe Maret, Sierre est tombé avec la victoire de François Genoud avant que Marcel Maurer n’enlève Sion. En écoutant Léonard Bender, je l’entendais me dire que je devais modifier notre communiqué de presse. J’ai enlevé les superlatifs : Victoires radicales suffisait !

Mais laissons de côté la nostalgie et revenons sur ce qu’il s’est passé dernièrement. Je n’ai pas ressenti les mêmes émotions. 6 000 kilomètres de distance et une implication en moins, c’est tout à fait normal. Comme en 2008, beaucoup de communes avaient déjà élu tacitement leur présidence, mais il restait quelques combats. Chalais et Sembrancher ont retenu mon attention. Des femmes PLR à la présidence, ça fait du bien dans un dimanche. 

Puisque je tiens la plume, je ne vais pas me priver du plaisir de saluer les succès de Yasmine Ballay à la vice-présidence de Dorénaz et de Damien Roch à la présidence de Saint-Gingolph. Entrée au comité de la JRV (Jeunesse radicale valaisanne) sous ma présidence, il y a … longtemps, Yasmine poursuit son brillant parcours. Quant à Damien, il se fait un prénom, mais surtout il prouve que les jeunes à qui on fait de la place, je me souviens de quelques soirées avec les jeunes du parti dans mon carnotzet, savent répondre présents quelques années plus tard.

Les partis politiques ont un rôle important à jouer même, pour ne pas dire surtout, au niveau communal. La place des femmes ou des jeunes ne se fait pas encore tout seule, elle doit être préparée. Les organisations de jeunesses, de femmes ou des initiatives comme celle qu’organisait Pascal Couchepin avec ce qu’on nommait à l’époque « Les rencontres de Chemin » doivent être encouragées. Elles assureront non seulement des succès politiques, mais la prospérité des communes, du canton et du pays.

18 septembre 2020

Fusion de communes, Lévis, un exemple québécois

Filed under: 1. Lettre québécoise — vslibre @ 7 h 02 min
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Quelques semaines après la présentation du « Grand Sion » par les autorités de la capitale valaisanne, il m’a semblé intéressant de vous parler du modèle québécois. Non pas que la démarche a été parfaite, mais elle donne quelques éléments de réflexion. Initié de manière « dirigiste » au début du XXIe siècle, l’exemple de ma ville de Lévis s’analyse plus sereinement 20 ans plus tard.

« La capitale suisse des Alpes », « réconcilier la plaine et la montagne », « un rêve à vingt ou trente ans », « aujourd’hui, nous lançons un pavé dans la mare.» Le 26 août dernier, Philippe Varone, le président de Sion, imaginait une ville de 65 000 à 90 000 habitants à l’horizon 2050.

Il relançait ainsi un débat que j’ai toujours connu. Sion fusionnait avec Bramois en 1968 alors que je n’avais que deux ans. Durant toutes mes années au Grand conseil, j’ai toujours eu l’impression qu’une fusion se discutait quelque part. Cette envie de grandeur et de rationalité n’est ni seulement valaisanne ni seulement suisse, elle existe un peu partout à travers le monde.

Le cœur de l’ancienne ville de Lévis vue depuis le Saint-Laurent. Source : Ville de Lévis

Réorganisation municipale

En juin 2000, Louise Harel, ministre d’État aux Affaires municipales et de la métropole déposait un livre blanc intitulé : La réorganisation municipale : changer les façons de faire pour mieux servir les citoyens. C’est à partir de ce rapport que ce que les journalistes n’allaient pas tarder à appeler « Le dossier des fusions forcées » s’enclenchait.

Dix-huit mois plus tard, toutes les grandes communautés urbaines du Québec (18 au total) étaient fusionnées avec plus ou moins d’envie. Cet accouchement aux forceps coûta certainement le pouvoir au Parti québécois qui fut battu aux élections de 2003 par le Parti libéral.

Le gouvernement de Jean Charest nouvellement élu s’empressa alors d’amorcer un processus référendaire pour permettre aux municipalités qui le voulaient de « défusionner ». Les nouvelles villes de Québec et surtout Montréal perdirent alors une partie de leur cohérence.

L’exemple de Lévis

Dans la ville où je réside depuis mon arrivée au Québec, le processus de fusion se passa sans trop de tiraillement. « Ce ne fut pas la joie totale, mais on accepta de faire avec. Cette relative indifférence nous fut très profitable, car nos autorités ont pu travailler plus sereinement », explique Pierre Lainesse, ancien conseiller municipal de Lévis (2013 – 2017).

Il faut savoir qu’au Québec, les municipalités n’existent que par la volonté du gouvernement de la province. C’est lui qui leur délègue des pouvoirs et leurs ressources financières proviennent principalement des taxes d’habitation et qui les oblige à présenter un budget équilibré. Ainsi, lorsque le gouvernement « encouragea » les fusions, Lévis, comme les autres, s’exécuta.

La nouvelle ville naquit du regroupement de dix municipalités qui s’étendaient sur près de 450 km2 (40 km de long sur un peu plus de 10 km de large) au sud du Saint-Laurent en face de la ville de Québec. Ce nouveau découpage était naturel puisqu’il recoupe en grande partie l’ancienne Seigneurie de Lauzon qui est à l’origine de l’occupation de cette partie du territoire par les Européens depuis le XVIIe siècle.

Avantages / inconvénients

« La capacité de manœuvre de la ville s’est trouvée agrandie par ce regroupement. La ville pouvait offrir plus de services dans des domaines comme la culture ou les sports par exemple », souligne Pierre Lainesse. Avec 150 000 habitants aujourd’hui, Lévis est la septième ville du Québec avec une masse critique intéressante sans les inconvénients des grandes métropoles ni ceux des petites entités qui peinent à être pleinement autonomes.

Pierre Lainesse, conseiller municipal de 2013 à 2017 à Lévis et guide touristique sur le fleuve entre Québec en arrière-plan et Lévis. Source : Pierre Lainesse

« C’est certain qu’on a perdu de la proximité et de la souplesse. L’administratif prend une plus grande place. Les petites choses prennent plus de temps, car la spécialisation a pris le dessus sur la polyvalence des employés », ajoute encore l’ancien conseiller municipal.

La taille de la ville permet encore d’avoir des contacts directs avec le maire qu’on peut croiser dans la rue, même si c’est moins fréquemment que dans l’ancienne municipalité de Saint-Joseph-de-Lauzon qui avait 1 000 habitants avant la fusion. Cette taille permet surtout une occupation du territoire plus cohérente et une meilleure répartition des services.

« Tranquillement pas vite »

Lévis a su faire les choses intelligemment et gentiment, « tranquillement pas vite », comme on dit ici. Les employés municipaux ont été replacés dans des postes équivalents sans perte de salaire. On a gardé un découpage pour les cercles électoraux qui permettent d’élire les 15 conseillers municipaux qui respectent les anciennes entités.

Surtout, Lévis, la ville de base qui représentait près de la moitié des habitants avant la fusion n’a pas accaparé toutes les institutions, même si son nom s’est imposé par évidence. Aujourd’hui, la mairie se trouve à Saint-Romuald, au centre de la nouvelle municipalité et les services (bibliothèques, salles de sports, patinoires, piscines, salles de spectacles, écoles, etc.) sont bien répartis sur tout le territoire.

On a attendu 13 ans pour renommer les rues qui portaient le même nom. Poste Canada demandant la dénomination Lévis pour tout le territoire, il a fallu éliminer les doublons. « 10 ans ont été nécessaires pour créer une nouvelle identité lévisienne même si l’attachement aux anciennes paroisses ou villages demeure fort », explique encore Pierre Lainesse.

Le temps, la cohérence et le respect semblent être les maîtres mots pour un processus réussi même sous la contrainte initiale. Évidemment, l’exemple de Lévis ne peut pas être importé directement sur la réalité valaisanne, mais une ville de 40 kilomètres de long (Sierre – Martigny) de près de 150 000 habitants (à peu près la population de la plaine du Rhône entre Sierre et Martigny) peut vivre sereinement…

25 novembre 2018

366 histoires suisses

Filed under: cb calendrier historique de la Suisse — vslibre @ 9 h 00 min
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25 novembre – Les Walser (1286)

La paroisse de Roveredo, actuellement dans les Grisons, tout proche du Tessin, et le bailli de Sax-Mixor qui administre la région, accordent des terres dans le Rheinwald de l’autre côté du San Bernardino à une communauté de Walser. Ce document daté du 25 novembre 1286 est un des premiers qui attestent de la colonisation des Walser.

La légende raconte que 12 jeunes conjurés hauts-valaisans se seraient enfuis après avoir assassiné leur seigneur trop attaché au droit de cuissage… Peu importe quelle est la réalité de cette anecdote, le XIIIe siècle voit se développer dans les Alpes une série de colonies en provenance du Haut-Valais.

De l’Autriche à Chamonix en passant par les Alpes italiennes, nombreux sont les lieux-dits qui mélangent un italien germanisé ou un allemand italianisé. De nombreux historiens se sont penchés sur l’origine de ces communautés. Elles semblent toutes provenir de souches du Haut-Valais.

Ces Walser demeurent attachés aux Alpes. Ils restent accrochés à la montagne et délaissent les terres fertiles de la plaine…

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