Valais Libre

10 février 2023

Ottawa persiste dans ses attaques envers Québec

Filed under: 1. Lettre québécoise — vslibre @ 6 h 53 min
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Après la clause nonobstant, le premier ministre canadien ajoute un deuxième missile envers les Québécois. En nommant Amira Elghawaby comme conseillère spéciale chargée de la lutte contre l’islamophobie, Justin Trudeau fait une nouvelle fois la leçon à son peuple d’origine. Ses réactions face à la levée de boucliers des parlementaires du Québec illustrent sa suffisance et son mépris.

« Je n’en reviens pas que M. Trudeau nous dise qu’il l’appuie à 100% après tout ce qu’elle a dit, après tout le mépris qu’elle a montré envers les Québécois! ». François Legault n’a pas mâché ses mots avant d’entrer en session parlementaire pour ouvrir l’année législative. Le premier ministre du Québec avait de la peine à retenir des paroles plus fortes encore.

Une militante qui ne mâche pas ses mots

Dans une chronique publiée en juillet 2019 dans le quotidien Ottawa Citizen, Amira Elghawaby écrivait que « la majorité des Québécois semblent influencés non pas par la primauté du droit, mais par un sentiment antimusulman ». Elle réagissait alors au soutien qu’une majorité de Québécois apportait à une loi provinciale sur la laïcité qui interdisait, entre autres, le port de signe religieux par des fonctionnaires « en autorité », y compris les enseignants.

D’autres publications soulèvent aussi la controverse, dont un gazouillis datant de mai 2021. « Je vais vomir », avait-elle écrit sur Twitter en réaction à une lettre d’opinion du professeur de philosophie de l’Université de Toronto Joseph Heath, qui faisait remarquer que les Canadiens français avaient été le plus grand groupe au pays à avoir subi le colonialisme britannique.

Demande de clarification, mais soutien

« C’est sûr que je ne suis pas d’accord avec ses propos et je m’attends à ce qu’elle se clarifie. La réalité, c’est qu’elle a une job importante à faire et pour bâtir des ponts, et pour lutter contre l’islamophobie partout où elle existe au pays. » La réaction de Justin Trudeau face à la levée de boucliers suscitée par cette nomination n’a pas convaincu ses compatriotes de la Belle Province.

« En tant que membre de la communauté musulmane du Canada, nous savons ce que c’est que d’être stéréotypés, avait-elle affirmé. J’ai écouté très attentivement. Je vous ai entendus et je sais ce que vous ressentez et je suis désolée. » Ce mea culpa en anglais n’a satisfait en rien le Québec. Surtout, que Madame Elghawaby n’avait précédemment fait que tenter de justifier ces propos, sans les retirer.

De son côté, Justin Trudeau a toujours confiance que MadameEglhawaby est « la bonne personne pour pouvoir bâtir des ponts, pour écouter, pour apprendre, pour enseigner aussi et pour rassembler les gens. »

Deux visions de la laïcité

« Il faut que les gens comprennent un petit peu qu’il y a deux différentes visions de ce qu’est une société laïque et que ça va se résoudre quand des gens raisonnables vont avoir une conversation réelle et profonde. C’est facile de monter aux barricades et de se pointer les uns les autres du doigt », a encore déploré le premier ministre du Canada.

Car le cœur du problème est bien là. Entre la laïcité québécoise qui voit la séparation de l’Église et de l’État un peu comme la France et le communautarisme britannique que le Canada soutient complètement, le dialogue est plus que difficile.

Malheureusement, une fois de plus, Justin Trudeau ne fait montre d’aucune sensibilité pour ceux qui ne pensent pas comme lui. En dehors de sa vision de l’État « postnational » où tout est égal, où toutes les valeurs se valent, où l’histoire ne compte pas, nul salut n’existe.

Son père doit être fier. Le fils va beaucoup plus loin dans l’enfoncement de son peuple.

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