Surproduction
Les changements dans l’agriculture à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale sont importants, le Valais n’échappe pas à cette règle. Les progrès techniques augmentent les rendements et les cultures se diversifient. Mais la vie des paysans reste difficile, l’écoulement des récoltes est un casse-tête permanent.
Ce 20 septembre 1950, la crise atteint un pic en Valais. La production locale de tomate bat son plein, mais le marché est saturé. Les producteurs sont à bout. 150 tonnes de tomates sont jetées au Rhône à Fully et Charrat. Nous sommes décidés à défendre nos droits à vivre humainement (…) Par la force s’il le faut. Notre violence sera à la mesure de la violence qu’on fera à notre droit. L’avocat de l’Union des producteurs valaisans, maître Gérard Perraudin en appelle à la force.
Le 24 septembre, les producteurs se rendront en masse sur la place de la Planta pour crier leur mécontentement. Mais la manifestation restera digne et pacifique. Le Gouvernement valaisan a perdu le contrôle de ses paysans. Maurice Troillet, chef du Département de l’intérieur est mis en cause. On lui reproche surtout son règne trop long, il est au Gouvernement depuis 37 ans. Mais c’est Berne qui dicte la loi. Le Conseil fédéral refuse des mesures d’importation restrictives, les tomates étrangères sont neuf fois moins chères que les indigènes. L’agriculture doit commencer une longue et pénible mutation.